Note des spectateurs :

L’un des acteurs les plus bad-ass d’Hollywood nous a quittés à l’âge de 95 ans. Retour sur l’un des mythes du cinéma américain.

Acteur américain, Henry Silva abandonne l’école dès l’âge de 13 ans pour se consacrer à sa passion du théâtre. Parallèlement, il débute à la télévision et obtient même un petit rôle dans Viva Zapata (Kazan, 1952). Toutefois, le métier ne payant pas, il est encore serveur durant cette période. Il entre également à l’Actors Studio afin de se perfectionner. Il enchaîne alors les prestations sur scène à Broadway, tout en étant employé par Hollywood dans des seconds rôles de méchant. On peut déjà le voir dans L’homme de l’Arizona (Boetticher, 1957), Le trésor du pendu (Sturges, 1959), L’inconnu de Las Vegas (Milestone, 1960) et Un crime dans la tête (Frankenheimer, 1962).

C’est pourtant le rôle principal de La revanche du Sicilien (Asher, 1963), film de gangster où il est absolument glaçant, qui le fait connaître du grand public. On le retrouve dans des séries B comme L’invasion secrète (Corman, 1964), avant qu’il ne soit appelé par les producteurs italiens pour tenir des rôles de méchant. Il répond favorablement et va ainsi entamer une longue période au service du cinéma bis transalpin.

Henry Silva est mémorable dans Du sang dans la montagne (Lizzani, 1966), Les héros ne meurent jamais (Lucidi, 1969), L’empire du crime (Di Leo, 1972), Le boss (Di Leo, 1973), La rançon de la peur (Lenzi, 1974), Un flic hors-la-loi (Lenzi, 1975), La mort en sursis (Lenzi, 1976), Assaut sur la ville (Caiano, 1977), Avec les compliments de Charlie (Rosenberg, 1978), Virus (Fukasaku, 1980), L’incroyable alligator (Teague, 1980), Megaforce (Needham, 1982), Meurtres en direct (Brooks, 1983), Le marginal (Deray, 1983) et Les guerriers du Bronx 2 (Castellari, 1983).

Lors du déclin de l’industrie italienne, Henry Silva revient aux Etats-Unis où il reprend une carrière de second couteau dans des œuvres comme Sale temps pour un flic (Davis, 1985), Allan Quatermain et la cité de l’or perdu (Nelson, 1986), Nico (Davis, 1988), Dick Tracy (Beatty, 1990), Le silence des jambons (Greggio, 1994), The End of violence (Wenders, 1997), Ghost Dog : la voie du samouraï (Jarmusch, 1999) et enfin Ocean’s Eleven (Soderbergh, 2001).

Henry Silva a également tourné pour la télévision. Il prend une retraite bien méritée en 2001. Il décède à l’âge de 95 ans le 14 septembre 2022. Un visage inoubliable pour plusieurs générations de cinéphiles, amateurs de séries B nerveuses des années 60-80.

Virgile Dumez

L'insolent, affiche du film

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