Wim Wenders

Réalisateur, Scénariste, Producteur
Paris, Texas, de Wim Wenders, affiche de la Palme d'Or

Personal Info

  • Nationalité : Allemand
  • Date de naissance : 14 août 1945, à Düsseldorf, Rhénanie du Nord (Allemagne)

Biographie

Note des spectateurs :

Wim Wenders est le plus grand réalisateur allemand de la fin du XXe siècle. Documentariste exceptionnel, il est aussi le réalisateur récompensé de fictions magnifiques comme Paris, Texas et Les ailes du désir.

Cinéaste cinéphile nourri à la culture française durant ses années universitaires, Wim Wenders est l’auteur allemand le plus important de la fin du XXe siècle.

Il est l’un des créateurs du nouveau cinéma allemand, en réponse à la Nouvelle Vague française. Si ses premiers films sont des adaptations littéraires (L’angoisse du gardien de but au moment du penalty, d’après Peter Handke, et La lettre écarlate, d’après Hawthorne), il se fait connaître en France grâce à ses road movies hypnotiques empreints de poésie : Alice dans les ville (1974), Faux mouvement (1975),  Au fil du temps (1976). Ces œuvres influenceront beaucoup Jim Jarmusch avec lequel il partage le même goût pour l’image et la musique.

Wim Wenders et ses errances poétiques

En 1977, il connaît un succès international avec L’ami américain, d’après Patricia Highsmith. Le film met en scène Dennis Hopper et les cinéastes Nicholas Ray et Samuel Fuller. Il tourne peu après, aux États-Unis, Hammett, biopic personnel sur le romancier Dashiell Hammett, produit par Coppola. Toutefois la production vire au conflit avec American Zoetrope : le film ne sera dévoilé qu’en 1982. Entre-temps, les spectateurs peuvent découvrir Nick’s movie, documentaire sur Nicholas Ray en fin de vie, et L’état des choses qui relate de façon indirecte ses problèmes en tant qu’artiste lors du processus créatif. D’aucuns y verront ses difficultés sur le tournage de Hammett. L’état des choses est récompensé du Lion d’or à Venise, en 1982.

1987-1989, le sommet d’un art

Au sommet de sa phase créative, Wim Wenders connaît un succès phénoménal entre 1984 et 1987 grâce à deux monuments du patrimoine cinématographique mondial : Paris, Texas, Palme d’or à Cannes, en 1984, et Les Ailes du désir, Prix de la mise en scène dans ce même festival, en 1987. Le chef-d’œuvre avec Nastassja et Harry Dean Stanton franchit les 2 000 000 d’entrées dans l’Hexagone quand le second séduit de par son esthétique ouatée un million de spectateurs. Entre ses deux films, il réalise le documentaire sur Yasujirō Ozu, Tokyo Ga.

En 1989, Wim Wenders, cinéaste cannois par excellence (il avait déjà glané un Prix de la critique internationale en 1976 pour Au fil du temps), est convié à la présidence du Jury sur la Croisette.

Des succès insensés dans le documentaire

La suite de sa carrière, toujours partagée entre la fiction, le documentaire et l’expérimentation, est plus accidentée. Il ne retrouvera jamais le consensus de ses plus grands films, malgré quelques très beaux succès, notamment dans le documentaire : en 1999, Buena Vista Social Club, hommage musical à un groupe cubain, est un phénomène de société qui attire 740 000 spectateurs sur la durée. Avec Pina, en 2011, il embrasse la technologie du 3D relief, pour mettre en scène la grande chorégraphe Pina Bausch, décédée en 2009. Le succès est encore au rendez-vous (354 000 entrées). Enfin, Le sel de la terre, coréalisé avec le photographe Juliano Ribeiro Salgado, connaît une magnifique carrière sur la durée et finit sa course à 354 000 spectateurs également. Enfin, à un moindre niveau, on peut mentionner son regard sur Le Pape François, Un homme de parole, qui a été accueilli avec ferveur par 118 000 spectateurs en pleine béatitude.

Échecs dans la fiction dans les années 90 et 2000

Dans la fiction, les années 90 ont été difficiles pour Wenders. Le film fleuve Jusqu’au bout du monde, qui marque sa collaboration avec le leader de U2, Bono, est un échec artistique et commercial (376 000). La suite des Ailes du désir, dans lequel il dirige notamment Nastassja Kinski pour la troisième fois, est un flop : Si loin, si proche reste en-dessous des 180 000 curieux, malgré des éléments qui, en 1987, l’avaient porté au million. Ses films anglophones essuient de sérieux désaveux. The end of violence, sorte de parenthèse lynchienne, avec Bill Pullman, Andie MacDowell et Gabriel Byrne, est originale, mais dévisse auprès du public (65 000 entrées !). Enfin, The Million Dollar Baby, avec Mel Gibson et Milla Jovovich, en 2000, divise sérieusement malgré de réelles ambitions.

Si les spectateurs le suivent dans le blues et le documentaire en 2004 (The soul of a man), les échecs successifs dans le domaine de la fiction (Land of plenty, Don’t come knocking, Les beaux jours d’Aranjuez, et l’inédit Submergence avec James McAvoy et Alicia Vikander) démontrent un manque d’intérêt des nouvelles générations de cinéphile pour son cinéma, jadis vu comme exaltant, mais désormais voué à l’anonymat.

Frédéric Mignard

Paris, Texas, de Wim Wenders, affiche de la Palme d'Or

Crédit affiche : Guy Peellaert

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