Western italien amusant et enlevé, Viva Django ! affiche encore une belle tenue sur le plan esthétique, à une époque où le genre commençait à décliner. Fort sympathique.
Synopsis : Django recherche les bandits qui ont violé et assassiné sa femme. Sur son chemin, il rencontre un voleur de chevaux qui a soi-disant assisté au meurtre. Il va l’aider à accomplir sa vengeance jusqu’à ce que Django se rende compte que ce dernier n’est pas complètement innocent.
Mulargia se rapproche du gadget western avec ce Viva Django !
Critique : Depuis la fin des années 60, le western-spaghetti connaît une mutation certaine qui oriente de plus en plus le genre vers la parodie. Tout le monde connaît les dérives initiées par le succès massif obtenu par le duo Terence Hill et Bud Spencer. Sans aller jusque-là, la trilogie Sabata (Parolini, 1969-1971) crée le gadget western ou comment les cinéastes font intervenir des éléments incongrus au cœur d’une intrigue sérieuse.
Si Viva Django ! semble de prime abord plus sérieux par son pitch qui aligne une traditionnelle histoire de vengeance, le traitement effectué par le réalisateur Edoardo Mulargia se rapproche de la nouvelle tendance initiée par Parolini. Ainsi, le nombre de morts ne cesse d’enfler, à tel point que certaines séquences en deviennent surréalistes, ressemblant à un vrai festival de ball-trap. On ne cherche plus ici à créer la moindre tension dramatique, mais au contraire à amuser le public en proposant des morts originales, voire carrément drolatiques.
Steffen et Onorati forment un duo appréciable
Loin de la noirceur du Django original, cette déclinaison tardive évacue toute forme de tragédie pour se lancer dans l’action la plus débridée. De temps à autre, le personnage se sert d’éléments du décor pour se défendre, comme dans ces fameux gadget westerns qui commencent à pulluler. On lui octroie aussi un sidekick plutôt marrant qui fait songer au duo formé par Hill et Spencer à la même époque. D’ailleurs, l’alchimie entre Anthony Steffen et Glauco Onorato fonctionne plutôt bien.
Mulargia parvient à maintenir le film en équilibre entre le sérieux du pitch initial et la légèreté de son traitement. Sans cesse sur le fil du rasoir, le long-métrage arrive à compenser la minceur de son script par la truculence des situations, la bonhomie des acteurs et la jolie prestance d’une réalisation typique de l’époque. Certes, Mulargia abuse du zoom, mais il sait aussi parfaitement gérer son décor et les déplacements des acteurs dans le cadre.
Un divertissement léger à redécouvrir dans une copie splendide chez Artus Films
Le long-métrage bénéficie également d’une musique agréable de Piero Umiliani, suffisamment proche de Morricone pour que cela donne une allure imposante au film, tout en sachant s’en éloigner pour être plus légère par moments.
Ni pleinement parodique, ni totalement sérieux, Viva Django ! n’est assurément pas le western du siècle, mais il n’en demeure pas moins un spectacle hautement récréatif et, cerise sur le gâteau, jamais ennuyeux.
Il est donc indispensable pour les amoureux du genre de redécouvrir le film, d’autant qu’il a été récemment édité par Artus dans un Mediabook superbe contenant un livre magnifique sur Anthony Steffen, le tout dans une copie blu-ray absolument resplendissante. On notera que le film a été également exploité en VHS au tout début des années 80, chez U.V.P sous le titre W Django!
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Critique de Virgile Dumez