Un vrai bonhomme : la critique du film (2020)

Comédie dramatique | 1h28min
Note de la rédaction :
6.5/10
6.5
Un vrai bonhomme, affiche du film de Benjamin Parent

Note des spectateurs :

Nouvelle chronique adolescente, Un vrai bonhomme dénonce avec légèreté les conventions sociales encore trop souvent imposées aux garçons, mais se perd entre comédie et fantastique pour introduire la thématique douloureuse du deuil dans la famille.

Synopsis : Tom, un adolescent timide et sensible, s’apprête à faire sa rentrée dans un nouveau lycée.
Pour l’aider à s’intégrer, il peut compter sur les conseils de Léo, son grand frère et véritable mentor.
Léo va s’employer à faire de Tom un mec, un vrai, mais son omniprésence va rapidement se transformer en une influence toxique. Tom va devoir batailler pour s’affranchir de l’emprise de Léo et trouver son propre chemin….

Un cinéaste inspiré par l’adolescence

Critique : Après la réalisation en 2012 d’un court-métrage Ce n’est pas un film de cow-boy (qui traite de l’homosexualité vue par des lycéens) et sa participation à l’écriture des premiers épisodes de la série Les grands, (plongée dans l’univers d’un collège à l’heure où les plus âgés doivent faire les choix qui détermineront leur vie d’adulte) Benjamin Parent, confirme, avec ce premier long-métrage son attachement à l’adolescence. S’inspirant de ce qu’il a vécu, il trace le portrait d’un garçon peu sûr de lui et se penche avec humour et pudeur sur la complexité à se construire une identité tout en revisitant les codes de la virilité.

Tu seras un vrai bonhomme mon fils

Tom (Thomas Guy) a un grand frère en tout point opposé à lui à qui il voue cependant une admiration sans bornes. Beau gosse, sûr de lui, sportif accompli, Léo (Benjamin Voisin) bénéficie aussi de toute l’attention de son père (Laurent Lucas) qui voit en lui la continuité de cette masculinité qu’il a inculquée sans peine à son fils aîné mais que le cadet ne parvient pas à reproduire malgré tous ses efforts. Car si Tom n’a pas les atouts physiques de Léo, il en a d’autres, certes moins visibles. Lecteur assidu, il nourrit de textes nombreux et variés un imaginaire galopant tandis que son extrême sensibilité le guide vers des êtres dont l’authenticité le rassure et le conforte dans ses choix de vie, et surtout lui permettra finalement d’accéder à sa propre personnalité.

Thomas Guy dans Un vrai bonhomme

Crédit : Photo de Stéphanie Branchu / Design : Benjamin Seznec / Troïka – © DELANTE PRODUCTIONS – FRANCE 2 CINEMA – SCOPE PICTURES – ÉTÉ 75’ – DELANTE FILMS

 

Du fantastique endeuillé

Il n’empêche que, dans un premier temps, Tom redoute le départ imminent de son héros vers d’autres horizons, d’autant que le récit nous révèle assez tôt que Léo a trouvé la mort il y a deux ans déjà dans un accident de voiture. Chacun des membres de la famille apprend à vivre avec ce deuil. Le père se réfugie dans le silence et le travail et creuse encore davantage l’écart avec son plus jeune fils. La mère (Isabelle Carré touchante de dignité et de résignation) interdit que l’on touche au moindre objet de la chambre de Léo et décide d’avoir un autre enfant. Quant à Tom, coincé entre révolte et traumatisme, il continue à vivre sous la coupe de son frère défunt. Puisqu’après Les envoûtés et avant L’esprit de famille, le cinéma français se veut désormais fantomatique, les scénaristes Benjamin Parent et Théo Courtial pimentent une histoire somme toute sommaire d’apparitions d’outre-tombe, manière radicale d’affrioler les amateurs de fantastique tout autant que de déconcerter les esprits rationnels.

Un vrai bonhomme : affrontement au somment pour Vebjamin Voisin et Thomas Guy

Crédit : Photo de Stéphanie Branchu / Design : Benjamin Seznec / Troïka – © DELANTE PRODUCTIONS – FRANCE 2 CINEMA – SCOPE PICTURES – ÉTÉ 75’ – DELANTE FILMS

Un vrai bonhomme critique la culture néfaste du machisme

En revanche, la finesse de jeu et la complicité palpable dont il fait preuve devraient valoir à ce duo de jeunes acteurs (Guy Thomas/Benjamin Voisin) une reconnaissance unanime. Le panache du flamboyant Benjamin Voisin se heurte pour notre plus grand plaisir à la tendre indifférence de cet émouvant personnage d’antihéros que nous offre l’incomparable Nils Othenin-Girard.

C’est donc bien à cet assemblage de jeunes comédiens talentueux que l’on doit la saveur de cette réflexion plus grave qu’elle n’y paraît sur les effets néfastes d’une culture au machisme encore et toujours bien ancrée.

Critique : Claudine Levanneur 

Les sorties de la semaine du mercredi 8 janvier 2020

Un vrai bonheur, affiche du film de Benjamin Parent

Crédit : Photo de Stéphanie Branchu / Design : Benjamin Seznec / Troïka – © DELANTE PRODUCTIONS – FRANCE 2 CINEMA – SCOPE PICTURES – ÉTÉ 75’ – DELANTE FILMS

 

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Un vrai bonhomme, affiche du film de Benjamin Parent

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