Trap : la critique du film de Shyamalan (2024)

Thriller | 1h45min
Note de la rédaction :
5/10
5
Trap, l'affiche

  • Réalisateur : M. Night Shyamalan
  • Acteurs : M. Night Shyamalan, Hayley Mills, Josh Hartnett, Kid Cudi / Scott Mescudi, Ariel Donoghue, Saleka Shyamalan
  • Date de sortie: 07 Août 2024
  • Année de production : 2024
  • Nationalité : Américain, Britannique, Yéménite
  • Titre original : Trap
  • Titres alternatifs : Armadilha (Portugal) / Pułapka (Pologne) / La trampa (Mexique) / A csapda (Hongrie) / Trap: No Way Out (Allemagne)
  • Autres acteurs : Alison Pill, Marnie McPhail, Jonathan Langdon, Mark Bacolcol
  • Scénariste : M. Night Shyamalan
  • Monteuse : Noemi Katharina Preiswerk
  • Directeur de la photographie : Sayombhu Mukdeeprom
  • Compositrice : Herdís Stefánsdóttir
  • Cheffe maquilleuse : Jo-Ann MacNeil
  • Cheffe décoratrice : Debbie DeVilla
  • Directeurs artistiques : Aleks Cameron, Stephen Depko
  • Producteurs : M. Night Shyamalan, Marc Bienstock, Scott Friend, Jeff Robinson
  • Producteur exécutif : Steven Schneider
  • Sociétés de production : Blinding Edge Pictures
  • Distributeur : Warner Bros.
  • Distributeur reprise : -
  • Date de sortie reprise : -
  • Editeur vidéo :
  • Date de sortie vidéo :
  • Budget : entre 35 000 000 $ et 40 000 000 $
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord-américain / monde :
  • Rentabilité :
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs / Son : 5.1
  • Festivals : -
  • Nominations : -
  • Récompenses : -
  • Illustrateur/Création graphique : © Bulldog (affiche). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Warner Bros. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse :
  • Tagline : Une expérience M. Night Shyamalan. 30 000 spectateurs. 300 policiers. 1 tueur en série. S'échappera-t-il ?
Note des spectateurs :

Fondé sur un concept qui ne tient pas la route, Trap n’est clairement pas un bon film, même si la projection demeure sympathique grâce au savoir-faire de Shyamalan en matière de suspense. Bancal.

Synopsis : 30 000 spectateurs. 300 policiers. Un tueur. Cooper, père de famille et tueur en série, se retrouve pris au piège par la police en plein cœur d’un concert. S’échappera-t-il ?

Shyamalan, bon père de famille

Critique : Ces derniers temps, le cinéaste M. Night Shyamalan semble consacrer son temps à la promotion de ses filles chéries. Ainsi, il a produit le tout premier long métrage de sa cadette Ishana Night Shyamalan, le sympathique, mais inégal Les guetteurs (2024). Mais il ne néglige pas pour autant son ainée Saleka Shyamalan qui a entamé une carrière de chanteuse de R&B en 2020. Ainsi, il a soutenu la réalisation de ses clips et il lui offre aujourd’hui une audience internationale en en faisant une star de la chanson dans son nouveau thriller Trap.

Effectivement, toujours féru de high concept, Shyamalan transforme un concert géant en piège visant à attraper un serial killer surnommé le Boucher, qui sévit dans la région. Si l’intrigue de Trap est assurément innovante, on notera dès le départ son aspect totalement incongru. Effectivement, on doute que la police risque d’opérer durant un concert réunissant 30 000 fans d’une chanteuse pour midinettes, au risque de multiplier les victimes potentielles. En fait, l’idée même du piège fomenté par la police pour arrêter l’individu suspect est totalement absurde et incohérente.

Trap demande une suspension d’incrédulité maximale

Pire, le long métrage ne va faire que creuser un peu plus sa tombe à chaque minute puisque les différents rebondissements de l’intrigue obligent le spectateur à une suspension d’incrédulité maximale. Autant le dire simplement, Trap part d’une fausse bonne idée et se trouve être un piège pour le réalisateur qui ne parvient jamais à rendre l’ensemble crédible.

Trap, photo d'exploitation

© 2024 Blinding Edge Pictures – Warner Bros. Tous droits réservés.

Pour autant, la projection n’est pas forcément désagréable car M. Night Shyamalan fait preuve d’un certain brio dans sa réalisation et parvient à trousser plusieurs scènes de suspense qui tiennent en haleine. Sans aucun doute conscient des limites de son propre concept, Shyamalan nous fait sortir de la salle de concert après une heure de jeu du chat et de la souris. En transportant l’intrigue dans le salon du serial killer, le réalisateur permet de relancer la machine à suspense, faisant désormais de sa fille Saleka l’héroïne involontaire de la traque du monstre.

Une deuxième partie plus réussie, proche de Split

Désormais débarrassé de son gadget narratif, M. Night Shyamalan retrouve dans cette deuxième partie des accents plus proches de son mémorable Split (2016) et convainc donc davantage, même si son script ne tient toujours pas la route. Dès lors, le film ausculte une fois de plus la psyché désordonnée d’un individu capable d’être à la fois un père de famille modèle et un tueur fou implacable et dépourvu de la moindre empathie. Cette personnalité multiple est incarnée par un Josh Hartnett que l’on n’avait jamais vu si convaincant au cinéma.

D’abord parfaitement à l’aise dans le rôle du papa modèle – il forme un duo plutôt attachant avec la jeune Ariel Donoghue – il se transforme d’un plan à l’autre en terrible machine à tuer. Au lieu d’en faire des caisses quand il pète les plombs, le comédien explore les troubles de son personnage par des petits indices. Dès lors, sa froideur en fait un être glaçant et inquiétant. Certes, il n’a pas la puissance de jeu d’un James McAvoy (Split, toujours), mais le comédien longtemps abonné aux rôles fades s’en tire tout de même fort bien.

Un thriller qui n’apporte rien à la filmographie de Shyamalan

Si nous n’apprécions guère le style musical de Saleka Shyamalan – à cheval entre de la R&B et du Taylor Swift, soit deux références qui font saigner nos oreilles, avis parfaitement subjectif et assumé – l’ainée du réalisateur ne s’en tire pas trop mal lorsqu’elle doit jouer la star kidnappée. Enfin, signalons la présence de l’actrice Hayley Mills (bientôt 80 ans) dans le rôle de la profileuse du FBI. Ainsi, Shyamalan confirme sa volonté de mettre en avant des femmes âgées dans des rôles où on ne les attend pas nécessairement. Elle apparaît comme le pendant de Betty Buckley qui incarnait la psy de Split (2016).

Ni franchement bon à cause de son concept peu crédible, ni désagréable grâce à une bonne maîtrise du suspense et une réalisation correcte, Trap est surtout une œuvre globalement inutile. Elle n’apporte rien de neuf à l’univers de Shyamalan et ne peut prétendre au statut de film majeur au sein d’une filmographie décidément en dents de scie. Toutefois, ceux qui, comme nous, ont détesté une partie de ses créations des années 2000 n’ont pas à craindre ce thriller qui manque simplement de saveur et d’audace. D’ailleurs son classement pour tout public indique bien l’absence de prise de risques de la part d’un cinéaste qu’on a connu plus original et inspiré.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 7 août 2024

Trap, l'affiche

© 2024 Blinding Edge Pictures – Warner Bros. / Affiche : Bulldog. Tous droits réservés.

Biographies +

M. Night Shyamalan, Hayley Mills, Josh Hartnett, Kid Cudi / Scott Mescudi, Ariel Donoghue, Saleka Shyamalan

Mots clés

Thriller, Les tueurs fous au cinéma, Les relations père-fille, Les cavales au cinéma

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Trap, l'affiche

Bande-annonce de Trap (VOstf)

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