The Apprentice : la critique du film (2024)

Biopic | 2h00min
Note de la rédaction :
8/10
8
Affiche de The Apprentice

  • Réalisateur : Ali Abbasi
  • Acteurs : Martin Donovan, Maria Bakalova, Jeremy Strong, Sebastian Stan
  • Date de sortie: 09 Oct 2024
  • Année de production : 2024
  • Nationalité : Canadien, Danois, Irlandais
  • Titre original : The apprentice
  • Titres alternatifs : The Apprentice - The Trump Story (Allemagne), The Apprentice - A História de Trump (Portugal), The Apprentice - Alle origini di Trump (Italie), The Apprentice: Povestea originii lui Trump (Roumanie), El aprendiz (Argentine), O Aprendiz (Brésil)
  • Acteur : Sebastian Stan dans le rôle de Donald Trump
  • Scénariste : Gabriel Sherman
  • Monteurs : Olivier Bugge Coutté, Olivia Neergaard-Holm
  • Directeur de la photographie : Kasper Tuxen
  • Compositeur : David Holmes, Brian Irvine, Martin Dirkov
  • Superviseur Effets Visuels : Matthew Whelan
  • Chef décorateur : Aleks Marinkovich
  • Chef Costumière : Laura Montgomery
  • Producteurs : Daniel Bekerman, Jacob Jarek, Ruth Treacy, Julianne Forde, Louis Tisné, Ali Abbassi
  • Productrice Exécutive Amy Baer
  • Sociétés de production : Scythia Films, Profile Pictures, Tailored Films
  • Distributeur : Metropolitan Filmexport
  • Editeur vidéo : Metropolitan Filmexport
  • Date de sortie vidéo :
  • Budget :
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord-américain / monde :
  • Rentabilité :
  • Classification : Tous publics
  • Formats : Couleur / 5.1, Dolby Digital
  • Festivals : Sélection Officielle en compétition au Festival de Cannes 2024, Telluride Film Festival 2024, Beyond Fest 2024, Filmfest Hamburg 2024, Rio de Janeiro International Film Festival 2024, Leiden International Film Festival 2024, BFI London Film Festival 2024
  • Nominations :
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : ©️ 2024 Apprentice Productions Ontario Inc. Profile Productions 2, Tailored Films Ltd. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse : Michel Burnstein (Bossa Nova)
Note des spectateurs :

A travers le portrait d’un homme modelé pour devenir un « tueur », The Apprentice dessine les contours d’un pays qui a érigé l’argent et le pouvoir en valeurs essentielles.

 Synopsis : Véritable plongée dans les arcanes de l’empire américain, The Apprentice retrace l’ascension vers le pouvoir du jeune Donald Trump, grâce à un pacte faustien avec l’avocat conservateur et entremetteur politique Roy Cohn.

Critique : Né en Iran, Ali Abassi vit en Europe depuis plus de 20 ans. Border, un récit fantastique, lui vaut le prix Un certain regard au festival de Cannes 2018. Les nuits de Mashhad, suit le parcours d’une journaliste bien décidée à élucider le mystère de plusieurs meurtres de prostituées tout en dénonçant la corruption de la société iranienne. Le film représente le Danemark aux Oscars et permet à la comédienne Zar Amir-Ebrahimi d’obtenir le prix d’interprétation féminine au festival de Cannes 2022.

The Apprentice, la véritable histoire de Donald Trump ?

Délaissant la dictature religieuse iranienne, Abassi pose, par le biais de cette success story parfaitement américaine, un regard caustique mais jamais moralisateur sur la première démocratie mondiale capable de sécréter, grâce à son système libéral débridé, ses propres ennemis. Il ne s’agit pas ici de raconter le cheminement politique du magnat tonitruant que l’on connaît aujourd’hui, mais plutôt de revenir sur le façonnement d’un jeune homme, travailleur acharné déterminé à faire fortune sur le marché immobilier new-yorkais, plutôt timide et maladroit, pris en tenaille entre un père autoritaire (il ira jusqu’à renier Freddy, le frère aîné, peu enclin à se glisser dans le moule de la mégalomanie familiale) et un avocat peu recommandable. Un biopic qui semble contrarier l’ex (et peut-être futur) locataire de la Maison Blanche, à tort sans doute, puisqu’il parvient à lui accorder une humanité insoupçonnée.

Sebastian Stan est Donald Trump dans The Apprentice

Photo : Pief Weyman ©️ 2024 Apprentice Productions Ontario Inc. Profile Productions 2, Tailored Films Ltd. Tous droits réservés / All rights reserved

En 1973,  Donald Trump (Sebastian Stan), alors âgé de 27 ans, rencontre dans un club privé à New York, Roy Cohn (Jeremy Strong), connu pour avoir participé à la chasse aux sorcières contre les communistes et avoir orchestré la condamnation à mort des époux Rosenberg dans les années 50. Ce génie diabolique trouve en ce jeune homme ambitieux, riche et séduisant l’apprenti idéal pour incarner au mieux ses convictions et ses idées ultra-conservatrices. Dans une scène éloquente, Cohn inculque avec force ses règles de réussite : Premièrement, attaquer, attaquer, attaquer. Deuxièmement, Ne rien reconnaître. Tout nier en bloc. Troisièmement, Revendiquer la victoire et ne jamais reconnaître la défaite. Un peu plus tard, l’évocation de l’arrivée du sida révèle habilement toute l’ampleur du cynisme de nos deux compères jusqu’au moment où le maître, lui-même terrassé par la maladie, n’est plus qu’un loser aux yeux de l’élève qui ne tarde pas à le trahir.

Le décryptage minutieux de la transformation de ce fils dévoué, de ce mari sincèrement amoureux en un monstre démoniaque déterminé à sacrifier ses émotions sur l’autel de ses ambitions est fascinant. Soucieux de remonter à l’origine de certains phénomènes afin de mieux les comprendre, Abassi fouille le passé pour expliquer comment Trump a pu devenir l’ogre le plus puissant du monde. En prenant soin de se tenir éloigné de toute satire caricaturale et en choisissant de faire de ses personnages des êtres authentiques complexes, faillibles, surprenants, agaçants et même parfois attachants, il parvient aisément à nous convaincre de l’efficacité du mécanisme implacable. Sebastian Stan est bluffant sous les traits de Trump. Si dans un premier temps, son jeu peut paraître quelque peu outré, il suffit de revoir les meetings de l’ex-Président pour admettre qu’il a trouvé le ton juste. Mais sans conteste, c’est bien vers Jeremy Strong que se tournent tous les regards (Kendall Roy dans Succession). Son visage émacié, son regard aimanté servent à point le machiavélisme assumé de ce conseiller impitoyable et cruel. L’image au grain épais jugée « crasseuse » par certains restituent avec réalisme le monde âpre et brutal dans lequel évoluent le jeune Trump et son mentor.

Il est fort à parier que Donald Trump ne sera jamais estampillé bienfaiteur de l’humanité. On peut néanmoins lui rendre grâce d’avoir donné corps à cette histoire susceptible de jeter un éclairage intéressant sur les dérives de nos sociétés occidentales.

Claudine Levanneur

Les sorties de la semaine du 9 octobre 2024

Affiche alternative format ville de The Apprentice

©️ 2024 Apprentice Productions Ontario Inc. Profile Productions 2, Tailored Films Ltd. Tous droits réservés / All rights reserved

Biographies +

Ali Abbasi, Martin Donovan, Maria Bakalova, Jeremy Strong, Sebastian Stan

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