The Amazing Spider-Man : la critique du film (2012)

Action, film de super-héros | 2h17min
Note de la rédaction :
6/10
6
The Amazing Spider-Man affiche cinéma française

Note des spectateurs :

Reboot, remake, réadaptation… Spiderman, dans sa version 2012, est revenu sans Sam Raimi pour un public plus jeune et moins exigeant. Le lifting offert par The Amazing Spider-Man était de qualité, mais, pour une grande partie des fans, il s’est avéré surtout totalement inutile !

 

Synopsis : Abandonné par ses parents lorsqu’il était enfant, Peter Parker a été élevé par son oncle Ben et sa tante May. Il est aujourd’hui au lycée, mais il a du mal à s’intégrer. Comme la plupart des adolescents de son âge, Peter essaie de comprendre qui il est et d’accepter son parcours. Amoureux pour la première fois, lui et Gwen Stacy découvrent les sentiments, l’engagement et les secrets. En retrouvant une mystérieuse mallette ayant appartenu à son père, Peter entame une quête pour élucider la disparition de ses parents, ce qui le conduit rapidement à Oscorp et au laboratoire du docteur Curt Connors, l’ancien associé de son père. Spider-Man va bientôt se retrouver face au Lézard, l’alter ego de Connors. En décidant d’utiliser ses pouvoirs, il va choisir son destin…

 

The Amazing Spider-Man, étonnement sans Sam Raimi et Tobey Maguire

 

Critique : Après le claquement de porte de Sam Raimi et de son comédien Tobey Maguire, à la suite à de différends artistiques sur le 4e volet de la franchise Spider-man, Columbia/Sony et Marvel n’ont pas abandonné le projet de poursuivre les aventures de l’Homme-araignée sur la grande toile, chaque épisode de la trilogie ayant rapporté plus de 300 millions de dollars rien qu’aux USA, voire même 400 millions pour le segment originel !

Très vite écartée, l’idée d’un nouvel épisode frais du scénario, avec une intrigue bien à lui est vaincue par la paresse ambiante d’une industrie sclérosée par la quête du chiffre sans risque qui ne met plus en chantier que des suites, remakes ou reboots, alors que le public américain semble pourtant se détourner de plus en plus de ces produits de consommation facile. On parle-là de 2012 et non de 2019 ! Le premier collectif d’Avengers ne sortait qu’en avril de cette année-là et tout un public chinois émergeait.

Dix ans après, l’histoire se répète, déjà

A la consternation des fans qui, en dix ans, n’ont pas encore été foudroyés par Alzheimer, Columbia Pictures décide donc de repartir à zéro, en revenant sur les origines de Peter Parker. Le jeune intello est montré gamin, le temps d’une séparation douloureuse d’avec ses parents. Puis, les scénaristes reviennent sur ses années lycée – son manque de confiance en lui et les brimades qu’il subit -, et évidemment ils réinventent la scène de la piqûre d’araignée génétiquement modifiée qui va pouvoir lui permettre de vivre sa crise d’adolescence de façon exponentielle en montrant de quoi le geek qu’il est peut se montrer capable (ce qui est toujours bon pour l’empathie survoltée des spectateurs de son âge)…

Plus d’une heure de mise en place rabâchée qui calme l’enthousiasme alors que toutes les formules inhérentes au genre sont déployées dans une forme de bégaiement artistique un peu gênante. Le mal-être de l’ado capuché, le nez rougi d’émotions, est surexploité ; Andrew Garfield, 28 ans, très convaincant, a beau y mettre tout son talent, il n’apporte rien d’exceptionnel à son incarnation de super héros néophyte.

Rhys Ifans dans The Amazing Spider-Man

Copyrights : Sony Pictures / Marvel Studios,

La psychologie comme argument de vente

Ce qui faisait l’originalité du premier segment de Spider-man, en 2002, était sa perspicacité psychologique, perçue par la jeunesse de l’époque comme universelle. Elle contredisait la nullité des productions héroïques des années 80/90 (on se souvient encore de Superman 4, ou des Batman 3 & 4). La volonté en 2012 d’apporter encore de la psychologie au personnage adolescent n’est plus que redite pour le public de jeune adulte de l’époque.

Le cinéaste Marc Webb, issu du clip et de la comédie romantique à la sauce Sundance (le sympathique 500 days of Summer), est donc contraint de faire les choses proprement, sans prendre le moindre risque, versant dans la confusion émotionnelle du jeune homme, avec un soupçon de noirceur, mais pas trop. Il aligne quelques enjeux sentimentaux de l’ordre de la vignette illustrative (l’une des forces pourtant, au sens propre de 500 days of Summer qui était construit comme une BD), avec le personnage de Gwen Stacy, joué par la mordante Emma Stone, qu’on avait déjà aperçu dans le 3e Spidey-movie de Sam Raimi sous les traits de Bryce Dallas Howard. Au moins, on saura gré aux scénaristes de ne pas avoir réintroduit la Mary Jane Watson si importante dans la trilogie de Raimi pour éviter la copie totale.

Un blockbuster qui n’étonne pas

Aussi, quid du grand spectacle à effets spéciaux dans ces conditions ? C’est après tout à ce niveau-là également que le nouveau Spider-man est également attendu ! Loin de la bande démo assez catastrophique dévoilée lors des premiers teasers et qui avait cassé le buzz, The Amazing Spider-man, en tant que blockbuster, délivre ce qu’on attend de lui, pas plus. Pas de surenchère, ce n’était déjà pas l’ambition de Raimi, mais un dosage équilibré entre les moments intimistes et les séquences abondant d’effets numériques. Les escapades aériennes du jeune justicier arachnéen sont certes de toute beauté, animées par des techniques virtuelles solides, mais aussi un vrai sens du cadrage du réalisateur, toutefois elles ne laissent aucune impression mémorable. Les quelques moments spectaculaires notamment face au vilain de service sont aussi dépourvues de folie. Le Lézard joué par Rhys Ifans qu’on a connu plus extraverti, n’arrive pas au niveau du Bouffon vert ou du Docteur Octopus des deux premiers films, et semble bien fade malgré des transformations encore une fois parfaitement correctes.

Un potentiel non-exploité, jusque dans les chiffres au box-office

Au final, The Amazing Spider-man porte très mal son titre, puisqu’effectivement il ne propose absolument rien d’étonnant, à part peut-être une scène catastrophique, plombée par les bons sentiments, où les grutiers de la ville s’unissent et alignent leur engin pour permettre à Spider-man, blessé, de se frayer un chemin jusqu’à la tour où sévit le Lézard. Si l’on ferme les yeux sur cette maladresse très américaine, tout relève du bon film de super-héros. Interprétation, réalisation, musique (James Horner offre un score assez harmonieux qui se distingue de celui de Danny Elfman)… on aime à peu près tout dans cette grosse production de qualité, tout sauf qu’encore une fois, on s’en fout un peu !

Avec 262 millions de dollars, le public américain s’est montré présent à une moindre échelle. Et, en 2014, le second volet montra quelques signes de faiblesses sur les gros marchés historiques (200 millions aux USA), contraignant Sony a changé une fois de plus de stratégie et d’acteur. L’histoire se répétait encore une fois, mais cette fois-ci pour se rapprocher du modèle contemporain de l’Avenger revu par Disney, défonceur de box-office en bonne et due forme.


Critique : Frédéric Mignard

The Amazing Spider-Man affiche cinéma française

Copyrights : Sony Pictures / Marvel Studios,

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The Amazing Spider-Man affiche cinéma française

Bande-annonce The Amazing Spider-Man 1

Action, film de super-héros

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