Pur blockbuster qui ne s’embarrasse pas de psychologie, Speed est un film d’action sans temps mort diablement efficace. Dommage que tout ceci demeure un peu trop convenu.
Synopsis : Un jeune policier est aux prises avec un maître chanteur, artificier à la retraite, qui menace de faire sauter un autobus dans lequel il a placé une bombe qu’il peut faire exploser à distance.
Une succession de scènes d’action filmées pied au plancher
Critique : Directeur de la photographie réputé, le Néerlandais Jan de Bont a éclairé les œuvres de cinéastes aussi divers que Paul Verhoeven, John McTiernan et Richard Donner avant de devenir un réalisateur à part entière. Fan de films d’action, il entame sa carrière de cinéaste avec un premier blockbuster entièrement voué au divertissement.
Doté d’un pitch hautement improbable, mais plutôt fun (un bus piégé ne doit pas descendre sous la barre fatidique des 80 km/h sous peine d’exploser avec l’intégralité de ses passagers à bord), Speed (1994) n’a rien d’autre à proposer qu’une succession de scènes d’action tournées pied au plancher. Ainsi, le scénario, très basique, ne s’embarrasse d’aucune psychologie – même sommaire – et préfère jouer la carte du Grand Huit où des personnages archétypaux sont entraînés dans une multitude de situations dangereuses.
Débutant par une longue séquence de vingt minutes où des otages sont retenus prisonniers dans un ascenseur piégé, le long-métrage enchaîne immédiatement avec la séquence centrale située dans le bus de la mort. Une dernière demi-heure voit les héros poursuivre le méchant dans le métro. Ce découpage un brin répétitif est largement compensé par une excellente gestion du suspense et un montage suffisamment ingénieux pour alterner les moments intenses avec des passages plus calmes.
Des cascades impressionnantes pour une intrigue basique
Diablement efficace grâce à la magie de cascades impressionnantes et globalement crédibles, Speed tient finalement sa promesse d’une œuvre décomplexée entièrement vouée au culte de l’action tous azimuts. Il ne faut donc pas attendre la moindre subtilité dans ce produit de grosse consommation où les gentils sont vraiment bons et où le méchant, incarné avec un certain un Dennis Hopper en roue libre, est définitivement une ordure. Aucune nuance donc dans ce spectacle balisé qui inaugure les dérives hollywoodiennes des années 90, notamment cette tendance à gonfler démesurément le budget de ce qui aurait dû rester une série B pour en faire un produit destiné à cartonner dans des multiplexes.
Le public a d’ailleurs répondu présent puisque le film a ramassé plus de 120 millions de dollars rien qu’aux Etats-Unis pour une mise de départ de 30M$. En France, Speed a illuminé l’été 1994 en attirant plus de 2 millions de spectateurs enthousiastes. De quoi confirmer le statut de star de Keanu Reeves et lancer définitivement la carrière internationale de Sandra Bullock.
Les sorties de la semaine du 24 août 1994
Acheter le film en blu-ray
Voir le film en VOD
Le test-blu-ray :
Un blu-ray de bonne facture sur le plan technique, mais qui se borne à reprendre les bonus déjà présentés lors des précédentes parutions en DVD.
Compléments : 2,5 / 5
Les principaux suppléments sont composés de deux commentaires audio, l’un avec Jan de Bont qui revient en détail sur toute la conception technique du long-métrage (l’homme est disert et occupe l’ensemble du film sans lasser) et l’autre avec les producteurs qui donnent des informations supplémentaires sur un ton plus relâché. Les autres suppléments sont visibles durant la projection du film – procédé peu pratique en vérité et relevant davantage du gadget. On termine donc ce petit tour par les bandes-annonces cinéma du film. L’ensemble est donc légèrement décevant pour un tel succès.
L’image : 5 / 5
Aucun souci majeur pour cette copie immaculée où la précision de la définition fait honneur au support. Pas de grain notable et les couleurs sont vigoureuses. Le long-métrage, plutôt récent, a subi une petite cure de jouvence qui lui va plutôt bien.
Le son : 4 / 5
La piste originale bénéficie d’un 5.1 DTS HD Master Audio particulièrement efficace avec une très belle répartition des bruits, tirs et autres explosions dans tout le salon. Les voix se détachent harmonieusement du reste et le caisson de basses vient régulièrement faire trembler les meubles. La piste française en 5.1 ne démérite pas, mais paraît un peu plus étriquée dans son rendu global. Pas de quoi crier à l’arnaque, car l’efficacité est toujours au rendez-vous.
Critique et test blu-ray de Virgile Dumez