Shango : la critique du film (1969)

Western | 1h27min
Note de la rédaction :
5/10
5
Shango, affiche italienne du film

  • Réalisateur : Edoardo Mulargia
  • Acteurs : Gabriella Giorgelli, Anthony Steffen, Eduardo Fajardo, Andrea Scotti, Spartaco Conversi, Pietro Torrisi, Attilio Dottesio, Maurice Poli, Adriana Giuffrè
  • Date de sortie: 21 Sep 1970
  • Nationalité : Italien
  • Titre original : Shango, la pistola infallibile
  • Titres alternatifs : Shango: pistola infalible (Espagne), Shangos letzter Kampf (Allemagne), Otan o Satanas kratai pistoli (Grèce), Shango ou A Pistola Que Não Falha... (Portugal), Den skjutgalne (Suède),
  • Année de production : 1970
  • Scénariste(s) : Edoardo Mulargia, Anthony Steffen
  • Directeur de la photographie : Gino Santini
  • Compositeur : Gianfranco Di Stefano
  • Société(s) de production : Produzioni Atlas Consorziate (P.A.C.), Rewind Film, Società Europea Produzioni Associate Cinematografiche (SEPAC)
  • Box-office France/ Paris-Périphérie : Le film est inédit à Paris, la date de sortie mentionnée ci-dessus correspond à la date de sortie italienne. Le film aurait été distribué en province avant la sortie vidéo (source : Encyclociné).
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Illustrateur / Création graphique Rodolfo Gasparri
  • Crédits : Produzioni Atlas Consorziate (P.A.C.), Rewind Film, Società Europea Produzioni Associate Cinematografiche (SEPAC)
Note des spectateurs :

Shango est un sympathique petit western, riche de scènes d’action bien ficelées et de bonnes performances d’acteur. Néanmoins, son scénario alambiqué et son budget rachitique l’empêchent de se démarquer vraiment.

Synopsis : Le major confédéré Droster et son complice Martinez, un bandit mexicain, tiennent en otage un petit village de la frontière mexicaine. Quand arrive le ranger nordiste Shango, Droster va très vite l’accuser du meurtre du télégraphiste qui venait de découvrir l’annonce de la fin de la guerre de Sécession.

Critique : En 1970, soit seulement un an après l’intéressant El Puro, la rançon est pour toi, Edoardo Mulargia signe ce Shango, qui constitue sa seconde collaboration avec Anthony Steffen. Si l’ouverture du film, qui nous montre Steffen, enfermé dans une cage suspendue, se révèle marquante de par son originalité, le reste du métrage surprend beaucoup moins. En effet, le film qui nous intéresse met en scène un héros solitaire se retrouvant dans le tumulte d’un village pris en otage par des bandits.

Shango, un western à l’intrigue assez confuse

Malheureusement, pour tenter de dissimuler ce recours à un canevas maintes fois éculé dans le genre, les scénaristes, à savoir Steffen et Mulargia, ont fait le choix de complexifier le script du film. En résulte un scénario difficile à suivre, plein de personnages aux actions parfois difficiles à comprendre et qui plus est, bardé d’incohérences. A titre d’exemple, on se demande bien ce qu’il advient de cette cargaison d’or tant convoitée par les bandits, dont on finit par ne plus se préoccuper dans la dernière partie du métrage.

La conséquence de ce scénario brouillon est que la plupart du public va peiner à maintenir l’effort d’attention une fois les scènes d’exposition passées. Le métrage accumule donc les longueurs et il faudra attendre la dernière partie pour expérimenter un regain d’intérêt. En effet, elle commence par un passage mêlant le sadisme typique du genre à un certain suspense puisque les bandits ont enterré des villageois jusqu’au menton, les laissant ainsi en proie aux flammes.

Une mise en scène qui apporte un dynamisme bienvenu

Néanmoins, ce Shango est fort de nombreuses qualités qui permettent de maintenir le spectateur en alerte, quand bien même il ne parvient pas à suivre l’histoire. En effet, le film accumule avec brio des scènes d’action rondement menées, au cours desquelles notre héros se débarrasse par paquets d’un nombre conséquent d’ennemis. Certes, ces scènes ne sont pas crédibles pour un sou. Notre héros, surnommé à raison la pistola infalibile en version originale, dispose de colts aux munitions illimitées dont chaque balle atteint sa cible. Reste que le tout se révèle particulièrement jubilatoire, grâce aussi à la réalisation inventive de Mulargia. Ainsi, ce dernier multiplie les cadrages astucieux, agrémentés de travellings et de champ-contrechamps bien sentis.

Shango , le cousin fauché de Django

L’autre grande force du métrage réside dans son agréable partition, signée Gianfranco Di Stefano. Le thème du personnage est de plus utilisé avec brio lors de ses apparitions, par petites touches, à la manière de ce que l’on a pu entendre dans la “Trilogie du Dollar”. Hélas, ces qualités artistiques ne parviennent pas à faire oublier l’indigence du budget que trahissent les ignobles décors du film. Alors que le désert est censé être à deux pas, nous devons nous contenter de paysages verdoyants typiques du Lazio, qui plus est filmés en automne, dégageant une atmosphère glaciale nuisant à la crédibilité de l’ensemble.

Une équipe d’acteurs talentueux

Mulargia et son directeur de la photographie Gino Santini essaient donc de cacher la misère par le truchement de bons éclairages, même de nuit, et par un recours aux gros plans sur les visages des acteurs. A ce titre, le casting permet à ce Shango de tirer son épingle du jeu. Anthony Steffen est ici à nouveau impeccable. Maurice Poli incarne quant à lui un bandit mexicain crédible. En revanche, le talentueux Eduardo Fajardo est ici loin de nous livrer sa meilleure performance d’acteur dans le genre, la folie de son personnage pouvant en agacer certains, en particulier lors du final. Sa prestation demeure toutefois fort honorable. Enfin, les amoureux du genre pourront apercevoir entre autres Gabriella Giorgelli, Andrea Scotti ou Spartaco Conversi.

En définitive, Shango parvient sans peine à divertir, et la qualité  de sa mise en scène corrobore le fait que Mulargia est un petit maître oublié du genre comme on pouvait le voir déjà dans El Puro. Néanmoins, ses nombreux défauts  font qu’il n’en demeure pas moins un film mineur, comme une sorte de brouillon pour le bien plus réussi Viva Django !

Critique : Kevin Martinez

Les westerns spaghettis sur CinéDweller

Shango, affiche italienne du film

©1970, Produzioni Atlas Consorziate (P.A.C.), Rewind Film, Società Europea Produzioni Associate Cinematografiche (SEPAC). Illustrateur : Rodolfo Gasparri

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