Promising Young Woman : la critique du film (2021)

Thriller, Comédie noire | 1h53min
Note de la rédaction :
6.5/10
6.5
Promising Young Woman, affiche 2021

  • Réalisateur : Emerald Fennell
  • Acteurs : Clancy Brown, Adam Brody, Carey Mulligan, Alison Brie, Bo Burnham
  • Date de sortie: 26 Mai 2021
  • Année de production : 2020
  • Nationalité : Américain, Britannique
  • Titre original : Promising Young Woman
  • Titres alternatifs : Une jeune femme pleine de promesses (Québec), Hermosa venganza (Argentine, Mexique), Una joven prometedora (Espagne), Uma Miúda com Potencial (Portugal), Una donna promettente (Italie)...
  • Scénaristes : Emerald Fennell
  • Directeur de la photographie : Benjamin Kracun
  • Monteur : Frédéric Thoraval
  • Compositeur : Anthony Willis
  • Producteurs : Tom Ackerley, Ben Browning, Emerald Fennell, Ashley Fox, Josey McNamara, Margot Robbie, Fiona Walsh Heinz (Co-produteur)
  • Sociétés de production : FilmNation Entertainment, Focus Features, LuckyChap Entertainment
  • Distributeur : Universal Pictures International France
  • Distributeur reprise : -
  • Date de sortie reprise : -
  • Editeur vidéo : Universal Pictures
  • Date de sortie vidéo : -
  • Box-office France / Paris-Périphérie : A suivre
  • Box-office USA / Monde 6 460 965 $ / A suivre
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics avec avertissement
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleur / Dolby Atmos
  • Festivals et récompenses :
  • Illustrateur / Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Focus Features
Note des spectateurs :

Promising Young Woman est une comédie noire qui manque toutefois de verve dans sa tentative de frapper fort. Reste son final jouissif qui efface ses erreurs de casting.

Synopsis : Tout le monde s’entendait pour dire que Cassie était une jeune femme pleine d’avenir… jusqu’à ce qu’un évènement inattendu ne vienne tout bouleverser. Mais rien dans la vie de Cassie n’est en fait conforme aux apparences : elle est aussi intelligente que rusée, séduisante que calculatrice et mène une double vie dès la nuit tombée.
Au cours de cette aventure passionnante, une rencontre inattendue va donner l’opportunité à Cassie de racheter les erreurs de son passé.

L’un des scripts les plus prometteurs de ces dernières années

Critique : Fort d’un script prometteur qui a traîné dans la liste noire des meilleurs scénarios non produits en 2018, Promising Young Woman est née d’une idée de cinéma folle. Le désir de mettre en scène une vengeance noire à l’égard d’une certaine gente masculine qui nous donne envie de vomir (pensez à la folle jeunesse de Brett Kavanaugh, des décennies avant d’être nommé par Trump juge à la Cour suprême). On se met alors à rêver d’une toile vénéneuse dont on ne pourrait s’extirper sans coups et blessures, dans laquelle le personnage central d’ange noir sillonnerait les lieux de drague en feignant l’ébriété afin d’asséner aux hommes qui essaient de profiter de son état, une leçon mémorable.

Une fin barrée comme on les aime

Sur le papier, l’idée est d’autant plus excitante que Carey Mulligan, l’une des actrices les plus sensibles des années 2010 (Drive, Loin de la foule déchaînée, Shame et Never Let Me Go, pour ses meilleurs films) intervient dans un contre-emploi qui pouvait révéler des talents cachés. Promising Young Woman laisse toutefois une impression mitigée, puisqu’en fait, on adore le ton que prend le film sur sa fin.

Pour une fois, reconnaissons que la conclusion est l’une des plus réjouissantes qu’a offert le cinéma ces derniers années. Elle inspecte les recoins brutaux du revenge movie et ose (enfin) une brutalité sardonique, jouissive… Promising Young Woman est effectivement à voir pour sa dernière demi-heure d’une cruauté absolue.

Erreurs de casting

Mais pour en arriver là, il faut en payer le prix. D’affreux personnages déambulent dans les couloirs de la mort, à commencer par le personnage cassandré de Carey Mulligan qui représente toute la froideur de son époque et n’a pas les épaules pour un rôle aussi cinglé qui jadis aurait été parfait pour Jennifer Jason Leigh. Mulligan s’entête à jouer la super-héroïne woke des backrooms, sans avoir l’intensité des cabosses que son personnage devrait porter. On reste sec face à ses douleurs tant elle est murée dans une haine factice.

Face à la comédienne principale, c’est l’hécatombe. On déplore de vils personnages masculins, stéréotypes d’un afterwork new-yorkais, qui sont des clichés d’ordures que l’auteure du film voudrait ériger en système à abattre. Le jeu insipide du roi des stand-up musicaux Bo Burnham, en petit ami potentiel tellement il est doux, gentil et différent (cela renâcle le twist convenu) est également mal dessiné. Transparent, inexistant, au-delà de son apparence de bon gars réservé qui a tout pour lui, Bo Burnham incarne une coquille vide à l’écran.

Promising Young Woman pâtit de la comparaison avec les films antérieurs

En pur film d’exploitation avec un sous-texte de série B hargneuse, le projet aurait pu être tranchant. Mais avec ses gros sabots post-MeToo, les réserves s’imposent. Une actrice de niveau A comme Elizabeth Moss de The Handsmaid Tale et The Invisible Man, ou la jeune Florence Pugh (diabolique dans le féministe The Young Lady, époustouflante de complexité dans Midsommar) auraient gagné à rendre le programme plus dérangeant.

Mais Promising Young Woman, moins un thriller qu’une comédie noire jouant avec les codes de la comédie romantique nunuche, manque de viscères, sur plus d’1h30 couleur bonbon, avant de mettre en scène ses vraies noirceurs. Cela lui a valu des nominations aux Oscars (meilleur film, meilleur actrice) et une victoire pour le scénario. Mais on sait bien que les affreux méchants films, ceux qui font vraiment mal, ne peuvent même pas imaginer une nomination aux Oscars (Toni Collette pour Hérédité, Pugh pour Midsommar, attendent toujours). Aussi, Promising Young Woman usurpe beaucoup dans ses promesses de radicalité.

La commission de classification en France ne s’y est pas trompée en lui accordant une classification tous publics, avec un avertissement pour sa fin. On cite le CNC.

“La commission propose une autorisation pour tous publics avec l’avertissement suivant : “Une scène de meurtre peut impressionner un jeune public.”

Au final, encore un script prometteur qui flanche à l’écran et pâtit de glorieux souvenirs. Dans le film de genre féministe, on préfèrera revoir le commercial The Invisible Man, qui nous avait fichu la trouille, et sous des aspects d’art et essai épatant The Young Lady, intransigeant et dérangeant, et dont la cruauté restera à jamais gravé dans nos souvenirs cinématographiques.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 26 mai 2021

Promising Young Woman, affiche 2021

Promising Young Woman – Copyrights 2021 Universal Studios © Focus Features

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Promising Young Woman, affiche 2021

Bande-annonce de Promising Young Woman

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