Piège à Hong Kong : la critique du film (1998)

Action, Thriller | 1h31min
Note de la rédaction :
4/10
4
Piège à Hong Kong, l'affiche

  • Réalisateur : Tsui Hark
  • Acteurs : Jean-Claude Van Damme, Rob Schneider, Lela Rochon, Paul Sorvino, Michael Wong
  • Date de sortie: 30 Déc 1998
  • Nationalité : Arubais, Américain, Hong-kongais
  • Titre original : Knock Off
  • Scénario : Steven E. de Souza
  • Musique : Ron Mael et Russell Mael (Sparks)
  • Directeur de seconde équipe : Sammo Hung
  • Distributeur : Columbia TriStar Films
  • Editeur vidéo (DVD) : G.C.T.H.V. (Gaumont Columbia Tristar Home Video)
  • Sortie vidéo (DVD) : 20 juin 2000
  • Box-office France / Paris-périphérie : 227 645 entrées / 59 936 entrées
  • Box-office USA : 10,3 M$
  • Budget : 35 M$
Note des spectateurs :

Frisant sans cesse le ridicule, Piège à Hong Kong ne vaut que pour ses scènes d’action bien menées. Clichés, plans inutilement tarabiscotés et vaine agitation sont les défauts les plus criants du film.

Synopsis : Marcus Ray, officiellement représentant à Hong Kong d’une marque de jeans, est en réalité un agent spécial. Marcus découvre un complot fomenté par la mafia russe : la mise sur le marché international d’une nouvelle arme ultra-secrète, les micro-bombes. Parallèlement, Karen Leigh, directrice des ventes de la marque de jeans, découvre un trafic de jeans de contrefaçon prêt à déferler sur le marché mondial et suspecte Marcus d’être à l’origine de cette filière…

Tsui Hark expérimente pour passer le temps

Critique : Alors que la crise touche le cinéma de Hong Kong à l’heure de la rétrocession, le réalisateur Tsui Hark tente sa chance à Hollywood, comme son confrère John Woo. Toutefois, le système des studios américains ne convient guère au cinéaste qui ne tourne que deux films avec l’acteur belge Jean-Claude Van Damme. Cela commence par le navet Double Team en 1997 et se poursuit immédiatement avec Piège à Hong Kong (1998) qui est d’une qualité légèrement supérieure, tout en restant un exemple assez flagrant de portnawak cinématographique.

A partir d’un script totalement insipide de Steven E. de Souza, déjà coupable de la réalisation de Street Fighter, l’ultime combat (1994), Tsui Hark tente tant bien que mal de masquer l’ineptie de l’entreprise en multipliant les expérimentations formelles. Certains pourront ainsi voir Piège à Hong Kong comme un brouillon mal fichu du chef-d’œuvre Time and Tide (2000), tourné par Tsui Hark juste après.

Une réalisation inventive, en pure perte

Pourtant un monde sépare les deux œuvres, dont l’une frise sans cesse le ridicule. Effectivement, sans doute conscient de la nullité du scénario, le cinéaste s’amuse à saborder la crédibilité de son film en adoptant des points de vue imbéciles. Le plan qui accompagne le pied de Van Damme à l’intérieur de sa basket lorsque celui-ci se chausse est à l’image d’un réalisateur qui ne sait plus quoi faire pour agrémenter son film. Il est tout de même difficile de faire plus con.

Gagné par une hystérie constante, la réalisation de Tsui Hark se veut inventive et dynamique, ce qu’elle parvient à être par intermittences. On y repère surtout un manque total de censure et une multiplication sans fin de plans idiots qui ne sont là que pour montrer la maestria du bonhomme, sans rien apporter de concret au récit.

Van Damme joue comme un pied, mais il n’est pas le seul

Autre gros point noir, l’interprétation globalement médiocre de l’ensemble du casting. Van Damme a rarement été aussi mauvais et les nombreux plans sur ses pieds indiquent à quel point Tsui Hark n’arrive pas à bien filmer son acteur principal. A ses côtés, les amateurs des années 90 retrouveront l’inévitable sidekick incarné par Rob Schneider. Ce comique américain avait déjà pollué de sa présence le Judge Dredd (1995) avec Stallone et il réitère ici son numéro de faire-valoir faussement drôle et véritablement tête à claque. Par la suite, l’acteur est devenu un complice d’Adam Sandler et aujourd’hui, il se consacre surtout aux voix de dessins animés. Une excellente initiative qui nous évite sa présence physique.

Le rôle féminin principal est tenu par Lela Rochon qui ne possède aucun charme particulier, tandis que l’inévitable Paul Sorvino semble s’ennuyer ferme en attendant de toucher son chèque.

Des scènes d’action efficaces sauvent vaguement les meubles

Finalement, on ne sauvera de cet ensemble déplorable que les scènes d’action, menées avec un certain talent par Tsui Hark et Sammo Hung qui officie ici en qualité de réalisateur de seconde équipe. Malheureusement, les nombreux combats qu’il a réglés ont été largement coupés au montage, ce qui nous prive sans doute de moments mémorables.

Avec un budget conséquent de 35 millions de dollars, Piège à Hong Kong a participé à la chute inexorable de Van Damme en n’engrangeant que 10 millions aux Etats-Unis. En France, le film confirme le déclin du belge au box-office national avec 227 645 entrées, ce qui est encore moins que Double Team déjà considéré comme un échec. L’acteur allait encore s’enfoncer un peu plus dans les tréfonds du box-office, à tel point que ses autres films sortiront dès le début des années 2000 en vidéo.

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Critique de  Virgile Dumez 

Les sorties de la semaine du 30 décembre 1998

Piège à Hong Kong, l'affiche

© 1998 Knock Films A.V.V. – MDP Worldwide – Film Workshop – Val D’Oro. Tous droits réservés.

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Piège à Hong Kong, l'affiche

Bande-annonce de Piège à Hong Kong (VO)

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