On m’appelle King : la critique du film (1972)

Western | 1h16min
Note de la rédaction :
4,5/10
4,5
On m'appelle King, l'affiche

  • Réalisateur : Giancarlo Romitelli
  • Acteurs : Klaus Kinski, Luciano Pigozzi, Richard Harrison, Vassili Karis, Goffredo Unger, Federico Boido, Arnaldo Dell’Acqua
  • Date de sortie: 26 Juil 1972
  • Nationalité : Italien
  • Titre original : Lo chiamavano King
  • Titres alternatifs : His Name Was King (USA) / The Last Bullet (UK) / Le llamaban King (Espagne) / Chamavam-lhe Rei (Portugal) / Viimeinen luoti (Finlande) / Westens terrorister (Danemark)
  • Année de production : 1971
  • Scénariste(s) : Renato Savino
  • Directeur de la photographie : Guglielmo Mancori
  • Compositeur : Luis Bacalov
  • Société(s) de production : Foro Film
  • Distributeur (1ère sortie) : Les Films Marbeuf
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : Topodis Vidéo (VHS, 1982) / Fil à Film (VHS, 1991) / Arcadès (DVD, 2006) / M6 Vidéo (DVD, 2009)
  • Date de sortie vidéo : 23 septembre 2009 (DVD)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 108 245 entrées / 16 237 entrées
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : Couleurs / Son : Mono
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : Crovato (affiche 1972) / Mo / CDM (jaquette DVD 2009)
  • Crédits : SNC (Groupe M6) - Compass Movietime
Note des spectateurs :

On m’appelle King est un western de série B peu convaincant par la faute d’un script mal fagoté et d’une réalisation inégale. Quelques passages sauvent l’ensemble de la médiocrité totale.

Synopsis : À la frontière mexicaine, King, célèbre chasseur de primes, part à la recherche des trois frères Benson pour venger la mort de son frère qu’ils ont sauvagement assassiné le soir de sa nuit de noces…

Un western sérieux, mais trop rapidement emballé

Critique : A l’heure où le western italien part totalement en vrille en se complaisant dans la parodie pure et simple du genre, le scénariste Renato Savino (déjà responsable du script d’Avec Django la mort est là de Margheriti en 1968) et le réalisateur Giancarlo Romitelli se lancent dans la confection de deux westerns sérieux. Ils livrent tout d’abord Chapagua (1970) avec George Ardisson, puis signent ensemble On m’appelle King (1971), avec cette fois-ci Richard Harrison et Klaus Kinski.

On m'appelle King, jaquette DVD

© 1971 SNC (Groupe M6) – Compass Movietime / © 2009 Jaquette par Fluide Glacial – Mo / CDM (illustrateur). Tous droits réservés.

Malheureusement, le producteur Luigi Nannerini ne semble pas avoir donné les moyens suffisants aux auteurs pour mener à bien leur vision. Certes, le long-métrage ne paraît pas trop fauché, grâce notamment aux superbes paysages filmés à Almeria en Espagne, mais l’ensemble paraît toutefois bâclé et précipité, comme si le temps de tournage n’avait pas été suffisant pour soigner les plans et les différentes séquences.

Des cadavres à la pelle pour une histoire mal fichue

L’énorme faiblesse d’On m’appelle King est assurément son scénario qui tente maladroitement de mêler une classique histoire de vengeance personnelle (à laquelle on ne comprend d’ailleurs pas grand-chose tant elle est mal amenée) et la traque de trois frères trafiquants d’armes par un tueur à gages incarné avec une certaine autorité par Richard Harrison.

A partir de ce double postulat qui ne se coordonne pas vraiment bien, le long-métrage aligne des séquences d’action et de fusillades parfois jusqu’à la nausée, établissant un joli record d’une cinquantaine de cadavres. On se demande très souvent ce que viennent faire les tuniques bleues dans ce joyeux bordel, tandis que l’ajout d’un gang de Mexicains accroit encore un peu plus le confusion générale.

Des rebondissements téléphonés!

Certes, les amateurs d’action bas du front se contenteront peut-être de cette débauche de fusillades, mais l’absence totale de véritable construction dramatique empêche le spectateur de s’impliquer dans ce qui se déroule à l’écran. Dessinés à grands traits, les personnages n’ont aucune réelle existence en dehors de l’archétype qu’ils représentent. Ainsi, le pauvre Klaus Kinski est à nouveau convoqué pour jouer l’ami fourbe qui se révèle être le grand méchant de l’histoire. Il ne s’agit d’ailleurs aucunement d’un spoiler tant on voit le ressort venir de très loin, dès les premières minutes du film.

Cela ne démarre pourtant pas trop mal grâce à la musique de Luis Bacalov – qui recycle pourtant de nombreux thèmes composés pour d’autres films – mais dès l’introduction le cinéaste a tendance à filmer du vide en étalant les déambulations des protagonistes dans des paysages désertiques au-delà du raisonnable. A tel point que malgré une durée très ramassée, le film paraît long puisque les scènes d’action sont essentiellement entrecoupées de passages inutiles qui semblent même être issus de stock-shots mal intégrés tant le grain de pellicule est différent.

Les acteurs tentent de sauver les meubles

De cet ensemble peu probant, on sauvera tout de même l’interprétation correcte de Richard Harrison, malgré un regard assez éteint, et surtout la présence magnétique d’un Klaus Kinski qui ne force pourtant pas son talent. Son engagement sent l’alimentaire à plein nez. Enfin, on apprécie toujours la présence de Luciano Pigozzi, ici en agent du gouvernement. Enfin, on peut retenir de ce tout petit western de série un affrontement assez violent dans une grange, ainsi que le duel final plutôt bien filmé entre Richard Harrison et Klaus Kinski. Le dernier quart d’heure est donc plutôt correct au cœur d’un film qui n’a guère d’intérêt et qui s’oublie aussi vite qu’il a été visionné.

Sorti en France au mois de juillet 1972 par les bons soins des Films Marbeuf, On m’appelle King n’a pas marqué l’histoire de l’exploitation française en n’engrangeant que 108 245 entrées sur toute la France, dont seulement 16 237 dans la capitale. Il faut dire que la même semaine, les amateurs de western spaghetti pouvaient profiter de la reprise du Bon, la brute et le truand (Leone, 1966) qui s’imposait d’ailleurs comme beau numéro 1 de la semaine à Paris. La concurrence était ici bien déloyale !

Édité en VHS au cours des années 80, On m’appelle King a ensuite eu droit à un DVD catastrophique paru en 2006, avant de trouver enfin une édition digne de ce nom en 2009 chez M6 Vidéo.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 26 juillet 1972

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On m'appelle King, l'affiche

© 1971 SNC (Groupe M6) – Compass Movietime / Affiche : Crovato. Tous droits réservés.

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