My Son : la critique du film + le test blu-ray (2021)

Drame, Polar | 1h35min
Note de la rédaction :
6.5/10
6.5
My son, affiche du film de Christian Carion avec James McAvoy

  • Réalisateur : Christian Carion
  • Acteurs : James McAvoy, Claire Foy
  • Date de sortie: 11 Mar 2022
  • Année de production : 2021
  • Nationalité : Britannique, Français, Allemand
  • Titre original : My Son
  • Titres alternatifs : Mio figlio (Italie), Mi hijo (Espagne), Meu Filho (Brésil), Fiul meu (Roumain)
  • Scénaristes : Christian Carion, Laure Irrmann
  • Directeur de la photographie : Eric Dumont
  • Monteur : Loïc Lallemand
  • Compositeur : Laurent Perez Del Mar
  • Producteurs : Marc Butan, Christian Carion, Brahim Chioua, Noémie Devide
  • Sociétés de production : Une Hirondelle Productions, Wild Bunch International, Sixteen Films, Wild Bunch Germany, MadRiver Pictures, Canal+, Ciné+
  • Distributeur : Metropolitan Filmexport
  • Editeur vidéo : Metropolitan vidéo
  • Date de sortie vidéo : 10 mars 2022 (DVD, blu-ray, VOD)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 49 476 entrées / 14 048 entrées
  • Box-office monde : 953 988 $
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics avec avertissement
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleur / 5.1
  • Festivals et récompenses : Lumière Film Festival (2021)
  • Illustrateur / Création graphique : © Benjamin Seznec / Troïka.Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Eros STX Global Corporation. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Remake de : Mon garçon de Christian Carion (2017)
Note des spectateurs :

Expérience de tournage à fleur de peau, My Son est le remake en anglais de Mon garçon. Dans les deux cas Christian Carion réalise et laisse parler le décor dans une atmosphère lourde et oppressante. My Son est un thriller glauque pour les fans de James McAvoy.

Synopsis : Edmond Murray roule à bord d’une voiture louée sur une route qui longe un Loch au coeur des Highlands d’Ecosse. Son ex-femme, Joan Richmond, lui a laissé un message en larmes : leur fils de 8 ans, Ethan, a disparu. Il retrouve Joan dans un camping “aventure” où l’enfant devait passer une semaine avec d’autres gamins. Rapidement la piste de l’enlèvement s’impose, plongeant les parents de l’enfant dans une angoisse encore plus grande…

L’expérience insolite

Critique : Moins une expérience pour les spectateurs que pour l’acteur principal, le caméléon James McAvoy  aux prises toujours extrêmes avec ses propres personnages (Split, Ordure !, Trance, Atomic Blonde, pour ne citer que quelques uns de ses rôles à fleur de peau), My Son fonctionne sur un concept fort. Sur un tournage de moins d’une dizaine de jours, Christian Carion met l’acteur face à la disparition d’un fils, dans un paysage oppressant – ici la sublime Ecosse des Highlands -, et lui fait découvrir le fil du scénario lorsqu’il tourne, en direct, avec les acteurs autour de lui. Habité par l’ignorance autour du sort de son rejeton – est-il toujours vivant -, la paranoïa monte. Père à distance impliqué dans des dossiers commerciaux secrets aux conséquences géopolitiques, il craint le pire. Culpabilité du beau-père? D’un riche client pour faire pression? D’un pédophile local? Les rebondissements narratifs lâchés au nez de l’inflammable James McAvoy  qui aime jouer la paranoïa et les personnalités schizophrènes, embrase l’acteur dont on ressent l’intensité de ses meilleures incarnations.

James McAvoy dans My Son de Christian Carion (2021)

James McAvoy dans My Son de Christian Carion (2021) © Eros STX Global Corporation. Tous droits réservés / All rights reserved

Remake de Mon garçon

Il s’agit exactement de ce qu’a pu ressentir Guillaume Canet  lors du tournage dans le Vercors de Mon garçon, du même réalisateur, en 2017, puisqu’il s’agit ici d’un remake en anglais coproduit par les Américains, Britanniques et les Français. Cette fois-ci, le rôle féminin principal, la mère divorcée, jadis jouée par Mélanie Laurent est interprétée par l’héroïne jeune de The Crown, Claire Foy, qui s’implique un peu plus dans la narration que dans le script du film original, même si son personnage de mère est toujours secondaire, voire sous valium, pour laisser le concept monter et gangréner le personnage habité de McAvoy.

My Son ravive le souvenir des thrillers sombres des années 90

Dans ce thriller sombre et glauque qui ose une thématique que peu de longs ont osé aborder frontalement, le cadre naturel est fascinant. La beauté de la réalisation est marquée par des plans aériens qui s’engouffrent dans une Ecosse de conte cruel. My Son a été tourné en automne, à une époque de lumière et de couleurs uniques. Ce cadre irréel et fantasmagorique intervient sur le ressenti émotionnel des spectateurs sur lesquels l’étau se resserre autant que sur les acteurs. La musique orchestrale de Laurent Perez Del Mar est superbe et habille parfaitement cette immersion dans les noirceurs marécageuses de l’âme humaine quand Mon garçon gardait la musique à distance pour caractériser sa narration d’une approche plus réaliste.

Le film qui peut paraître long à démarrer, n’est pas à déconseiller à ceux qui connaissent la conclusion de Mon garçon. Le cadre naturel envoûte l’âme et hypnotise les esprits. L’expérience de James McAvoy, faute d’être inédite, demeure percutante et ravive le souvenir des thrillers glauques des années 90 (Tesis, Seven, Le silence des agneaux, et 8MM).

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 3 novembre 2021

My son, affiche du film de Christian Carion avec James McAvoy

© Benjamin Seznec / Troïka.Tous droits réservés / All rights reserved

Box-office :

Effroyable échec au box-office français, My Son de Christian Carion, pourtant agrémenté d’une belle affiche de Benjamin Seznec, n’a pas parlé aux spectateurs. Claire Foy, plus considérée comme une actrice télévisuelle, peu identifiée par les cinéphiles, n’a pas été l’atout attendu. Quant aux Français qui ont vu et apprécié le film original de Carion, Mon garçon, ils n’éprouvaient pas le besoin d’en voir si tôt le remake, avec un acteur différent. Enfin James McAvoy, en dehors des blockbusters (X-Men, Split, Glass, Ca Chapitre 2), a rarement la chance de vendre un film sur son seul nom  (Submergence de Wim Wenders, avec Alicia Vikander est même resté inédit).

Avec 49 476 entrées France (sur une combinaison large de 201 cinémas), il s’agit du plus gros échec de James McAvoy depuis les 60 000 entrées de Jane en 2007 (biopic sur Jane Austen avec Anne Hathaway). C’était aussi la première fois qu’un film de Christian Carion ne dépassait pas les 200 000 spectateurs. C’était aussi 350 000 entrées de moins que Mon garçon distribué en 2017.

Après une première semaine assassine (34 698 entrées dans 201 cinémas), le thriller écossais dégringolait à 12 304 spectateurs en deuxième semaine, sur 188 sites. La mort du film est évidente. Il est porté disparu en 3e semaine, avec 1 636 entrées, perdant 118 écrans. Il finit sa carrière sous la barre des 1 000 spectateurs, dans l’indifférence générale, sauf celle de son distributeur qui sortait de l’une des pires années de son histoire après les échecs consécutifs de Falling, Billie Holiday, Hitman & Bodyguard 2, Spirale, Ice Road, Summertime et Pig. Effroyable.

Frédéric Mignard

Le test Blu-ray

Après un effroyable échec en salle, My Son est proposé en blu-ray et DVD par Metropolitan FilmExport avec des bonus bienvenus pour explorer cette expérience et le concept du film.

Compléments & packaging : 3 / 5

Simple boîtier amaray. Au moins est-il de couleur noire.

Les bonus sont plus intéressants avec un making-of de 37mm qui permet au cinéaste, aux différents acteurs, y compris célèbres, et à l’équipe technique, d’explorer ce tournage si particulier. Le compositeur intervient aussi pour évoquer la place importante de la musique, alors qu’elle était plus rare sur le film original. Validé.

Tournée chez Metropolitan FilmExport, l’interview de 17mm de Christian Carion est pertinente, voire essentielle pour comprendre ce qui a motivé le réalisateur à se replonger dans ce défi d’un tournage express. On y apprend notamment que le film s’est décidé pendant le grand confinement. James McAvoy  sans projet dans un contexte d’arrêt de l’industrie hollywoodienne, a été enthousiasmé par cette excentricité de démarche française.

Une scène supplémentaire est introduite par le cinéaste qui évoque pourquoi elle a été évincée du cut final. Elle avait d’ailleurs parfaitement sa place dans le montage cinéma et se regarde avec intérêt.

Bande-annonce et présentation du film sont également à l’appui de cette galette physique bienvenue.

Image : 5 / 5

Définition pointue. Le filmage haute définition permet une retranscription absolue du détail et des différentes tonalités automnales. Ce film sombre engage par l’image et sa lumière le spectateur dans une expérience sensorielle impeccable.

Son : 4.5 / 5

Evitez la piste française. Le doublage est basique pour une œuvre orientée sur le régionalisme. Les accents et l’intensité de jeu de McAvoy dans sa langue font partie intégrante du florilège de qualités dramatiques du récit.

La musique de Laurent Perez Del Mar est envoûtante, particulièrement active dans la traque aux ravisseurs de l’enfant, et trouve dans le 5.1 DTS HD une parure remarquable.

Frédéric Mignard

My son, jaquette blu-ray du film de Christian Carion chez Metropolitan FilmExport (2022)

© Benjamin Seznec / Troïka. Tous droits réservés / All rights reserved

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My son, affiche du film de Christian Carion avec James McAvoy

Bande-annonce de My Son

Drame, Polar

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