Les Profs 2 est recalé ! Ne mérite même pas un rattrapage à la télé tant le divertissement est affligeant.
Synopsis : Les pires profs de France débarquent en Angleterre pour une mission ultra-secrète.
Avec Boulard, le roi des cancres, ils sont parachutés dans le meilleur lycée du pays et vont appliquer leurs célèbres méthodes sur la future élite de la nation.
L’enjeu est énorme : de leur réussite dépendra l’avenir du Royaume tout entier…
Cette année : aux meilleurs élèves, les pires profs quand même !!!
Le lycée des cancres
Critique : Suite de Les Profs, comédie sympathique et plus gros succès populaire français de l’année 2013, avec près de 4 millions d’entrées, Les Profs 2 reprend les mêmes acteurs (ou presque, Christian Clavier ayant été remplacé par Didier Bourdon) et rempile en mettant en scène notre bande de fonctionnaires aux bras cassés en Angleterre. L’objectif de cette suite précipitée, avec le charismatique Kev Adams (dans le premier film du moins), multi-récidiviste dans le redoublement, est de capitaliser sur le plus drôle du segment originel, à savoir le personnage de la prof d’anglais, lanceuse de craies hilarante, jouée par Isabelle Nanty, dans un franglais irrésistible qui est repris illico sur l’affiche en accroche. En fait, dans ce sequel, on aperçoit peu cette dernière, mais c’est le contexte britannique et le systématisme du passage humoristique entre les deux langues qui sert ainsi de pont entre les deux films.
Les Profs 2 ne donnent pas la part belle aux icônes enseignantes
Ainsi, in media res, avec une scène d’intro à la James Bond improbable, nos “profs” sont kidnappés par les services secrets de Sa Majesté pour une mission assez ridicule. Ils doivent remettre l’engeance de la reine sur le droit chemin dans un établissement privé d’outre-Manche aux allures de conte à la J.K. Rowling. Les allusions à Harry Potter sont d’ailleurs très fréquentes, jusqu’à l’allure de certains seconds rôles chez les lycéens britanniques (un Draco Malfoy bis, notamment).
La franchise Harry Potter sur CinéDweller
Lâchés trop vite dans le cœur de l’action, le personnel enseignant français qui se retrouve dans une classe projet francophone, n’a pas vraiment le temps d’exister à l’écran. Les scénaristes, paresseux, considèrent qu’ils sont déjà familiers au public, et font donc l’économie d’une réintroduction digne de ce nom. Ils les parachutent trop vite dans un récit qui ne sera en fait qu’une énième succession de sketchs décousus, légitimés à l’écran par un gag unique par segment, pas drôle car trop prout, toujours dans la redite par rapport au premier volet. Jamais le potentiel loufoque et excentrique des protagonistes n’est exploité. Bourdon semble absent, Martin-Laval, pourtant aussi réalisateur, est transparent, mais il fera pire, trois ans plus tard avec Gaston Lagaffe, navet intégral qui fut un accident industriel rare (en gros 500 000 entrées pour un budget de près de 19 millions d’euros).
De l’humour de cour de récréation, rien de plus
Moins un film ado qu’un produit pour gamins, Les Profs 2 est gentillet, dépourvu d’aspérité, avide de clichés sur les Britanniques et les Français pour un humour gloubi-boulga indigeste. A nous les petites anglaises de Michel Lang nous paraît plus cocasse à côté ! On en ressort au mieux blasé, au pire consterné. Certes, le film dispose visiblement de plus de moyens, d’un décor avenant, mais il est affligeant d’assister à un projet commercial de cette importance affublé d’un script aussi indigent, qui néglige autant ses personnages vedettes. Bref, Les Profs 2 est recalé et ne mérite même pas une session de rattrapage en vidéo ou à la télévision.
Box-office :
Malgré sa nullité, Les Profs 2 n’a pas démérité, dépassant largement les trois millions d’entrées sur la France. En fait, c’est 450 000 spectateurs en moins, ce qui n’est pas considérable au vu de la dégringolade qualitative (on n’exagère un peu, vu que le premier film était drôle, mais quand même très limité). Sorti le 1er juillet 2015, soit le même jour que Terminator Genisys.
Les Profs 2 a pu bénéficier du dernier jour de La Fête du Cinéma pour réaliser un premier jour exceptionnel avec 311 616 spectateurs, ce qui le porte à une première semaine au-dessus du million dans 795 salles (1 180 383). Evidemment, après l’euphorie de la célébration des retrouvailles, vient la deuxième semaine, celle du gadin, avec 640 176 écoliers en manque de classe. Toutefois les vacances seront très favorables au programme qui restera tout l’été au-dessus des 50 000 gamins hebdomadaires, et passera même 5 semaines au-dessus des 250 000 cancres, et même 7 semaines au-dessus des 100 000, voire 150 000.
Le fait d’être la suite d’un succès populaire en période de légèreté lui a été très favorable. La présence de Kev Adams aussi. Ce pauvre Schwarzenegger ne réalisera même pas la moitié de ses entrées, restant sous les 1 500 000 androïdes…