Les longs jours de la vengeance : la critique du film (1967)

Western | 2h03min
Note de la rédaction :
7/10
7
affiche du film les longs jours de la vengeance

Note des spectateurs :

Les longs jours de la vengeance  est l’unique incursion dans le western de Florestano Vancini. Un essai que l’on peut qualifier de transformé tant sa réalisation s’y avère soignée et inventive.

Synopsis : Accusé d’un crime qu’il n’a pas commis, Ted Barnett se voit condamné aux travaux forcés. Il parvient à s’enfuir au bout de trois ans avec la ferme intention de prendre sa revanche.

Critique : En 1966, suite à des succès comme Un dollar troué, Un pistolet pour Ringo et Le retour de Ringo , Giuliano Gemma est une star du western italien. C’est donc tout naturellement qu’il se verra confier le rôle principal de ces longs jours de la vengeance. La narration ménage un certain suspense puisque l’acteur n’apparaît vraiment à l’écran qu’au bout d’une vingtaine de minutes. De plus, ce dernier apparaît quasiment à contre-emploi dans la première moitié du film.

affiche du film les longs jours de la vengeance

© 1967- Cosmopolis Films

En effet, Les longs jours de la vengeance est une relecture du Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, et nous présente un héros fraîchement évadé de trois années de bagne pour un crime qu’il n’a pas commis. L’amateur de westerns italiens s’étonnera de découvrir un Gemma hirsute et particulièrement grave en début de film. Que les admirateurs de la star se rassurent, le personnage évolue en cours de film pour se rapprocher du personnage athlétique et souriant cher à Gemma, prônant davantage la justice que la vengeance.

Vancini maîtrise son sujet

Cette évolution du personnage de Gemma se matérialise par une scène mémorable. Ce dernier force en effet un ancien barbier devenu sbire de la bande d’antagonistes à le raser et à lui couper les cheveux. Vancini maîtrise particulièrement l’art de la tension comme le prouvent par exemple cette scène , une confrontation verbale entre le héros et l’antagoniste ou la fusillade finale. La mise en scène est efficace, notamment dans l’utilisation intéressante du plan-séquence et du panoramique.  De plus, Les longs jours de la vengeance foisonne de trouvailles stylistiques. : gros plans, éclairages ne laissant que les yeux en évidence et vue subjective servent l’action à merveille.

Les longs jours de la vengeance a ses petits défauts…

Quelques ombres au tableau sont néanmoins à signaler. Elles découlent principalement du budget. Ainsi, l’amateur de paysages déplorera la récurrence de ces derniers. Cette limitation budgétaire a un impact sur le rythme qui connaît une petite baisse de régime à la fin de la première heure , mais la série B ritale se rattrape assez vite avec la fusillade finale. De fait, ce défaut aurait pu être compensé par une écriture impliquant davantage émotionnellement le spectateur dans une histoire de vengeance que l’on ne suit que de loin. Dans le même ordre d’idée, les antagonistes manquent de charisme et le script aurait pu les rendre plus détestables.

…qui sont bien vite contrebalancés par ses nombreuses qualités

Fort heureusement, le film parvient à introduire de-ci de-là des touches d’humour par le truchement de la nièce du docteur. Nous avons là un personnage féminin sympathique et espiègle, une incursion agréable dans l’univers très masculin du western spaghetti. Enfin, même si elle manque de variété du fait du budget du film, la musique est absolument majestueuse. Elle sera d’ailleurs incluse dans la bande originale de Kill Bill volume 1 par ce fin connaisseur du genre qu’est Quentin Tarantino. Les longs jours de la vengeance est en définitive une œuvre injustement méconnue que les amateurs de western italien apprécieront sûrement à sa juste valeur.

Critique : Kevin Martinez

Les westerns spaghettis sur CinéDweller

Les sorties de la semaine du 1er novembre 1967

x