Les Croods 2, une nouvelle ère, du studio Dreamworks, n’égale pas totalement son prédécesseur, mais parvient à accomplir des ravages d’humour. Destinée aux très grands écrans, cette production animée ravira petits et grands.
Synopsis : Les Croods ont survécu à leur part de dangers et de catastrophes mais ils vont maintenant devoir relever leur plus grand défi : rencontrer une autre famille.
Les Croods ont besoin d’un nouvel endroit où habiter. La famille préhistorique part alors en quête d’un endroit plus sûr. Quand ils découvrent un paradis idyllique entouré de murs, ils pensent que tous leurs problèmes sont résolus… Mais une famille y vit déjà : les Bettermans.
Avec leur cabane dans les arbres, leurs inventions étonnantes et leurs hectares irrigués de produits frais, Les Bettermans sont bien au-dessus des Croods sur l’échelle de l’évolution. Ils accueillent les Croods avec joie, mais les tensions ne tardent pas à s’intensifier entre la famille des grottes et la famille moderne.
Mais une nouvelle menace va propulser les deux familles dans une aventure épique hors des murs, ce qui les obligera à accepter leurs différences et à se servir des forces des uns et des autres.
Critique : Suite très tardive (le premier volet a été distribué en 2013), Les Croods avait été un beau succès surprise avec près de 600 000 000$ de recettes lors de son exploitation en salle sur l’ensemble du globe. Le score était d’autant plus remarquable qu’il ne s’agissait nullement d’une suite et le studio Dreamworks avait beaucoup de mal à lancer des franchises. On citera à cette époque les déconvenues de Megamind, Les cinq légendes, Mr. Peabody & Sherman, Turbo…
Les Croods 2, une œuvre marquée par la crise du coronavirus
Pas de bol pour Les Croods 2, une nouvelle ère, le film sort en pleine crise de la Covid-19, à la fin de la mandature de Donald Trump… Beaucoup de cinémas sont fermés, mais Universal, tout en ouvrant sa carte majeure à la VOD Premium, décide de la programmer malgré tout dans les cinémas, à la fin du mois de novembre.
L’entame pour le week-end de la Thanksgiving est faible, mais le film restera de très nombreux mois à l’affiche avant que ne reviennent au printemps des blockbusters plus costauds, une fois les effets du vaccin ressentis sur la population américaine.
En France, Universal a tenu bon. Le distributeur qui n’a jamais manqué d’alimenter les multiplexes de petits films n’ayant pas vocation à sortir en grand large dans l’Hexagone, quand les salles ont rouvert en 2020, et même en 2021, a fait montre d’une fidélité à toute épreuve aux exploitants nationaux. Et quel beau cadeau que d’avoir conservé le blockbuster animé, Les Croods 2, après l’avoir différé de nombreuses fois pendant plus de sept mois. Warner n’a pas eu cette patience avec Kong Vs Godzilla, et même Disney a jeté l’éponge pour Mulan, Raya, Soul et Luca. C’est tout à l’honneur du studio vrombissant sur les attentes de Fast & Furious 9.
Un hymne au déconfinement
Pour avoir découvert le film via un lien privé sur un écran de télévision, en lieu et place de projection de presse, alors que le studio envisageait une éventuelle sortie en décembre, ou en février, quand les salles étaient fermées, l’effet détente, dépaysement et déconfinement était assuré, avec un bémol, l’étroitesse de l’écran face à la réalité des ambitions du produit original. L’objet filmique très coloré, vif et pétaradant, était un bonheur de cinéma comme Dreamworks savait nous les offrir auparavant quand le studio, aujourd’hui sous la coupe de Comcast, était au sommet de son influence.
Avec sa mise de départ moyenne, très loin des budgets gargantuesques à plus de 100M$, que le studio, sous la coupe de ses géniteurs initiaux s’offrait, dix ans auparavant, Les Croods 2 ne cherche pas à rivaliser avec la précision éblouissante des Pixar et pourtant décroche le premier prix dans son investissement scénaristique qui cherche à rendre l’écran foisonnant d’éléments cocasses et de gags vivaces.
Les Croods 2 est une œuvre de “déconfinement” par excellence. Et pourtant, de par son script apocalyptique, le long métrage de comédie implique toutefois de nous retrouver enclavés, pendant une bonne partie de l’histoire, dans un éden replié sur lui-même où les Croods, affamés, trouvent refuge. Le lieu d’opulence alimentaire et de végétation, est entretenu par une famille de bobos qui semble trouver nos héros un peu demeurés, en tout cas très rustres, mais physiquement utiles…
Le discours évident sur le rapport des classes et l’individualisme est bien vu, mais dans notre contexte 2021, c’est bien la cohabitation forcée entre les deux familles qui nous interpellent avec humour. Tous confinés pour s’en sortir.
Humour loufoque et profusion de gags pour le meilleur
Les Croods 2, que l’on se souvienne ou non du film original, qui était déjà désopilant, et duquel on retrouve exactement les mêmes personnages (la famille “Bettermans” en plus) se savoure sans chercher à se remémorer absolument de l’histoire originale qui revient vite à l’esprit.
Dans sa fluidité narrative, son déluge d’humour qui fait mouche, et le scope de son décor, tout “confine” à la réussite bien huilée des meilleures productions Dreamworks, celles qui ne laissaient pas au placard les adultes aventureux. Ce sont les Hageman Brothers (The Lego Movie, Hôtel Transylvanie…) qui sont à l’écriture. Ils sont pour beaucoup dans la qualité du récit. Les fous rires se multiplient et pour ceux qui ont cherché vainement King Kong au cinéma lors de la réouverture des salles en mai 2021, un bel hommage lui est rendu dans les séquences finales.
Les Croods 2 est décidément le film d’animation qui donne la banane (et la banane, c’est un peu la clé de l’intrigue!). Le grand public saura être de la fête pour ce retour à “l’ère Croodolithique” que l’on souhaiterait bien voir se décliner désormais en trilogie. Pour que cela se fasse, on compte sur vous pour lui faire un beau succès.