Hôtel Transylvanie : la critique du film (2012)

Animation, Comédie, Film de monstres | 1h31mn
Note de la rédaction :
7/10
7
Hôtel Transylvanie 1, affiche du film d'animation

  • Réalisateur : Genndy Tartakovsky
  • Date de sortie: 13 Fév 2013
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Hotel Transylvania
  • Scénaristes : Peter Baynham, Robert Smigel, d'après une histoire de Todd Durham, Dan Hageman et Kevin Hageman
  • Casting vocal : Adam Sandler, Andy Samberg, Selena Gomez, Kevin James, Fran Drescher, Steve Buscemi, Molly Shannon, David Spade, Cee Lo Green / Virginie Efira, Serge Faliu, Alex Goude, Xavier Fagnon
  • Sociétés de production : Columbia Pictures, Sony Pictures Animation
  • Distribution : Sony Pictures Releasing France
  • Editeur vidéo : Sony Pictures Home Entertainment
  • Date de sortie vidéo : 14 juin 2013
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 1 709 998 entrées / 340 815 entrées
  • Box-office USA / Hors USA / Monde : 148 280 635$ / 210 062 555$ / 358 343 190$
  • Budget : 85 000 000$
  • Format : 1.85 : 1 - 35mm
  • Crédits photo : Columbia Pictures, Sony Pictures Animation
Note des spectateurs :

Hôtel Transylvanie, premier d’une trilogie animée Sony, est un bon délire entre monstres, très proche dans l’esprit du Croque Monstre Show, la fameuse série animée culte des années 70. L’ensemble est récréatif mais sans épaisseur. Dans tous les cas, il s’agit bien du meilleur segment de la saga.

Synopsis : Ne pouvant se consoler de l’exécution sommaire de son épouse par une foule d’humains en colère, le comte Dracula, soucieux d’éviter un pareil sort à sa fille adorée Mavis, a ouvert en Transylvanie un hôtel où peuvent se réfugier tous les types de monstres. Mais Mavis fête maintenant ses 118 ans, ce qui veut dire qu’elle a désormais le droit de sortir de la propriété et de connaître le vaste monde. Surprotecteur, son père parvient, grâce à une supercherie très élaborée, à lui faire craindre tout contact avec les mortels et à l’inciter à demeurer dans l’hôtel. C’est alors que survient Jonathan, un jeune voyageur américain égaré en Transylvanie, qui demande l’hospitalité à Dracula. Malgré tous ses efforts, ce dernier ne peut empêcher Mavis de s’éprendre de ce garçon candide qui, à sa grand surprise, lui semble bien inoffensif.

Hôtel Transylvanie 1 photo du film d'animation

© 2012 Sony Pictures Animation / Columbia Pictures

Sony prend place tardivement dans l’animation

Critique : Hasard des programmations : la France ouvre les portes de l’Hôtel Transylvanie après tout le monde, puisque l’Hexagone a été le dernier marché sur la planète à pouvoir découvrir cette production animée de Sony Pictures. La majorité des territoires l’ont inauguré entre septembre et octobre 2012, avec un vrai succès qui n’est pas sans rappeler celui de Tempête de boulettes géantes du même studio qui en profitait pour conforter sa  place dans le paysage grandissant des géants de l’animation en images de synthèse, après Moi, moche et méchant chez Universal. Il est vrai que par rapport à la plupart des studios américains, Sony avait au moins six à sept ans de retard.

Le château dans le bois

Où se situe ce nouveau Hôtel Transylvanie par rapport à l’animation du début des années 2010 dominé par Pixar et ses chefs-d’œuvre animés ? Sur un plan thématique, on est au croisement adroit de toutes les modes. L’animation du moment semblait aimer les monstres (Monstres & compagnie, Monsters Vs. Aliens, Frankenweenie, L’étrange pouvoir de Norman) ; et en 2012, plus que jamais Hollywood n’a eu de cesse de confronter ou de rassembler toutes ses créatures et tous ses héros. D’Avengers pour les super-héros aux Mondes de Ralph de Disney pour les personnages de jeu vidéo, en passant par la romance pour jeunes adultes, Twilight, où loups-garous et vampires se côtoyaient pour les beaux yeux de Kristen Stewart ; ou même, dans le genre horrifique, La cabane dans les bois qui offrait un véritable melting-pot de tous les monstres existants.

Hôtel Transylvanie 1 photo du film d'animation

© 2012 Sony Pictures Animation / Columbia Pictures

Aussi, Hôtel Transylvanie donne adroitement dans un fantastique macabre ; il convie entre ses murs toutes les créatures possibles et imaginables du bestiaire légendaire de l’épouvante : des reptiles ou insectes géants, Frankenstein, des garous (heureusement, pas le chanteur !), des momies, un blob…

La générosité, dans l’esprit de la série télé des années 70 Le Croque Monstre Show, est de bon ton, sans que cela ne fasse jamais peur ou que les gags soient trop irrévérencieux pour un public trop jeune. Il suffit plutôt, pour le très adroit Genndy Tartakovsky (Star Wars : Clone Wars) d’utiliser les références comme clins d’œil et de s’en servir comme source pour des gags réellement drôles qui font à peu près mouche à chaque fois.

Là où Hôtel Transylvanie ne se montre pas totalement à la hauteur, c’est sûrement dans la qualité de son animation. Si elle est de bonne facture, dans le détail qui fourmille, dans la richesse visuelle et l’exploitation de l’arrière-plan, on se retrouve sûrement encore derrière les mètre-étalons de Pixar de l’époque qui, pourtant, dans leurs intrigues, avaient déçu (on fait y référence à Cars 2 et Rebelle).

Hôtel Transylvanie 1, affiche teaser du film d'animation

© 2012 Sony Pictures Animation / Columbia Pictures

Divertissement fun, sans substance

Enfin, l’exploitation psychologique des personnages est anecdotique. Là encore, les figures s’agitent pour nous amuser et non pour exister en tant qu’individualité. C’est sûrement le défaut premier des Age de Glace mais pas celui des productions Laika (L’étrange pouvoir de Norman, Coraline) qui parviennent à créer des personnages torturés qui nous émeuvent dans un contexte d’animation universelle.

On ne ressentira pas grand-chose face à l’ado clubber et seul héros humain du film (un stéréotype benêt qui abuse des expressions “djeunes”) ; ou pour sa copine vampire en proie à une crise d’adolescence qui la pousse à aller vivre son amour hors des murs de l’auberge de monstre de son père, Dracula, même si, à notre époque, être vampire chez les humains, c’est, selon son paternel, la mort assurée !

Le meilleur de la trilogie

Le défaut est mineur dans le cadre du divertissement hollywoodien, mais empêche à chaque instant cette production fun de prétendre à autre chose qu’au statut de production cool et sympa. Dans tous les cas, dans les montagnes russes des productions Sony, il s’agit ici d’un sommet que ne réitèreront pas les épisodes 2 (2015) et 3 (2018), qui, bien que des réussites commerciales, seront bien moi truculentes.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 13 février 2013

Hôtel Transylvanie 1, affiche du film d'animation

© 2012 Sony Pictures Animation / Columbia Pictures

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