Critique : Retour express sur une série culte, celle des Chucky. Quand, en 1988, Jeu d’enfant sort sur nos écrans, rien ne prédestine Chucky à une longue carrière. Le film présenté à feu Avoriaz connaît un petit succès d’estime et est rapidement suivi en 1990 d’un deuxième volet, Chucky, la poupée de sang, qui, lui, passe carrément inaperçu. En France du moins. Résultat : un an plus tard, le troisième épisode est directement exploité en vidéo sur notre territoire. La poupée maléfique est-elle définitivement enterrée ? Heureusement non !
Relifting et dépoussiérage intensif du mini-mythe en 1998, avec La fiancée de Chucky qui pour le coup enterre tous les autres films de la série par ses intensions parodiques complètement débridées. Chucky devient alors une authentique icône de l’horreur, accompagnée par sa femme, ressuscitée elle aussi sous les traits d’une poupée, la plantureuse et ténébreuse Jennifer.
Depuis, plus de nouvelle du couple ! Mais le scénariste et créateur de la série, Don Mancini, n’avait pas encore dit son dernier mot. Il revient donc, cette fois-ci promu metteur en scène, pour nous offrir un chapitre encore plus fou et décapant avec, au centre du récit, un nouveau venu, le fils de Chucky en personne. Enfin, la fille de Chucky, ou bien les deux à la fois, car à vrai dire, la jeune poupée se recherche !
Une comédie trash avec John Waters
D’ailleurs, peu importe son genre, finalement la question qui le tracasse le plus serait plutôt “tuer ou ne pas tuer”. Mais avec des parents aussi dérangés du ciboulot, la réponse est vite trouvée. Et tant mieux, car le film, survitaminé, ose tout ce qui est possible dans le politiquement incorrect pour mieux nous faire rire : strip-tease de poupée, père pousse-au-crime qui apprend les joies du meurtre à son bambin, Chucky qui feuillette d’une main des magazines coquins, ou caméo de John Waters, le pape du mauvais goût, dans le rôle d’un paparazzi pervers. Jennifer Tilly, à la voix de Betty Boop, exhibe son corps de pécheresse tout en auditionnant pour jouer le rôle de la Vierge Marie…
Un petit succès dans les salles
Ceux qui sont venus pour une bonne suée risquent d’être déçus : Le fils de Chucky est une comédie 100 % parodique. On frissonne peu, mais on se marre bien. Le milieu du cinéma et la famille en prennent pour leur grade. Et le spectateur pour son argent, car le film est absolument jubilatoire.
Après un petit succès dans les cinémas français (176 000 entrées), mais trop loin derrière l’impertinence de La fiancée de Chucky, en 1998, qui avait flirté avec les 500 000, la poupée de sang s’écartera des écrans pendant neuf ans. Don Mancini reviendra avec La malédiction de Chucky et Le retour de Chucky en 2013 et 2017. Des direct-to-video, avant un reboot et une série en 2021. Qui a dit que le plastique ne se recyclait pas ?