John Waters

Réalisateur, Scénariste, Producteur, Acteur, Ecrivain
Serial Mother, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Américain
  • Date de naissance : 22 avril 1946 à Baltimore (Maryland, USA)
  • Crédit visuels : © 1994 Savoy Pictures - Polar Entertainment Corporation / Affiche : Le Village (agence). Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, acteur, scénariste, producteur et écrivain américain, John Waters est né en 1946 à Baltimore, ville à laquelle il reste attaché durant toute sa carrière. Dans sa jeunesse, il reçoit une éducation catholique qui le pousse à la rébellion et suscite une profonde répugnance pour la religion. Très tôt intéressé par le cinéma, il se voit offrir sa première caméra à 16 ans et il commence à filmer des courts dès l’âge de 18 ans. Malgré des cours de cinéma prodigués à l’université, John Waters est trop indépendant pour se laisser dicter la moindre règle.

Les années 60-70 sous le signe du cinéma trash

Il choisit donc de se consacrer à un cinéma de la marge qui correspond également à son orientation sexuelle, résolument gay. Ainsi, il tourne quelques moyens-métrages déjà trash comme Roman Candles (1966) et Eat Your Make Up (1967) qui sont déjà marqués par la présence de sa star absolue, le travesti Divine.

Affiche de Pink Flamingos de John Waters

Copyright Dreamland

John Waters passe enfin au long format avec Mondo Trasho (1968) qui est un festival d’absurdités et de scènes choquantes dont une célèbre bataille entre Divine et des porcs. Le métrage connaît une distribution limitée, mais cela n’empêche nullement le cinéaste de persévérer dans un style toujours plus outrancier. Tourné en 16mm et en noir et blanc, Multiple Maniacs (1970) est un hommage direct à Herschell Gordon Lewis, le pape du cinéma gore. Là encore, le métrage n’est pas vraiment exploité.

Le grand changement intervient avec le film suivant, le très trash Pink Flamingos (1972) qui ne sortira en France qu’en 1976 mais qui devient très rapidement un film culte. Multipliant les séquences de mauvais goût, le film offensant se termine par une scène hallucinante tournée en plan séquence montrant Divine en train de manger les excréments tous frais d’un chien. Cela vaudra d’ailleurs à son auteur des amendes pour obscénités.

Devant ce beau succès de scandale, John Waters récidive avec Female Trouble (1974) qui n’est pas moins trash, avec une séquence d’anthologie où Divine réussit à se violer elle-même. L’un des sommets de sa carrière intervient avec Desperate Living (1977) qui n’est pourtant pas interprété par Divine qui avait d’autres engagements sur scène. Toutefois, le métrage est porté par la folie de deux autres comédiennes habituelles du cinéaste : Mink Stole et Edith Massey. L’ensemble constitue un festival du rire.

Les années 80 et l’assagissement

Le réalisateur se calme un petit peu au tournant des années 80 et livre avec Polyester (1981) le tout premier film en odorama. Il s’agissait d’une carte avec des cases numérotées à gratter à l’aide d’un système de chiffres inscrits à l’écran. Le diffuseur Canal + a d’ailleurs reproduit ce système lors de sa diffusion télé en crypté. La tendance à l’assagissement se confirme avec ses deux œuvres suivantes qui sont Hairspray (1988) et Cry-Baby (1990). Le premier révèle l’actrice Ricki Lake, tandis que le second offre un rôle central au jeune Johnny Depp. Les deux œuvres sont davantage commerciales, même si la patte du réalisateur est encore bien visible.

Hairspray, l'affiche

© 1988 New Line Cinema / Affiche : Gédébé by Spadem. Tous droits réservés.

Retour à un humour plus trash dans les années 90-2000

Après des années 80 plus consensuelles, John Waters entame la décennie suivante avec un modèle de comédie policière. Serial Mother (1994) profite de l’abattage comique de Kathleen Turner et constitue un moment de fou rire impressionnant par son rythme et sa folie. Le métrage ne rencontre pas forcément un gros succès, mais devient culte au fil du temps. Son œuvre suivante, l’intéressant Pecker (1998) n’est pas un franc succès non plus. Le cinéaste continue à ausculter le cinéma underground avec son Cecil B. Demented (2000). Ces deux dernières œuvres ne parviennent pas à trouver un large public, même en France où le cinéaste bénéficie pourtant d’un statut culte.

Enfin, John Waters continue sur sa lancée en retrouvant le style délirant et trash de ses débuts avec A Dirty Shame (2004) qui est le budget le plus élevé du cinéaste et qui a été un redoutable échec commercial. Cela a sans aucun doute décidé le cinéaste de se ranger d’un marché de plus en plus normalisé.

John Waters, le temps de la célébration

Pour autant, John Waters ne reste pas inactif et profite de son statut d’icone du cinéma underground pour se lancer tardivement dans une carrière d’acteur à plein temps. On a ainsi pu le voir dans Accords et désaccords (Allen, 1999), Le fils de Chucky (Mancini, 2004), le remake de Hairspray (Shankman, 2007) qui est une adaptation du Musical triomphal qu’il a créé à partir de son film de 1988. Au cours des années 2010, le cinéaste a aussi écrit plusieurs livres dont une autobiographie M. Je-Sais-Tout : Conseils impurs d’un vieux dégueulasse (2019), tout en participant vocalement à de nombreux doublages de dessins animés. Il est aussi sans cesse sollicité pour participer à des documentaires. Enfin, John Waters est souvent invité à participer à des festivals ou à donner des master class.

Virgile Dumez

Filmographie :

Réalisateur :

  • 1964 : Hag in a Black Leather Jacket (court-métrage)
  • 1966 : Roman Candles (moyen-métrage)
  • 1967 : Eat Your Makeup (moyen-métrage)
  • 1968 : Mondo Trasho
  • 1969 : The Diane Linkletter Story (court-métrage)
  • 1970 : Multiple Maniacs
  • 1972 : Pink Flamingos
  • 1974 : Female Trouble
  • 1977 : Desperate Living
  • 1981 : Polyester
  • 1988 : Hairspray
  • 1990 : Cry-Baby
  • 1994 : Serial Mother (Serial Mom)
  • 1999 : Pecker
  • 2000 : Cecil B. Demented
  • 2004 : A Dirty Shame
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