La Garçonnière : la critique du film (1960)

Comédie romantique | 2h05min
Note de la rédaction :
10/10
10
Afffiche française (reprise) de La Garçonnière de Billy Wilder

  • Réalisateur : Billy Wilder
  • Acteurs : Shirley MacLaine, Jack Lemmon, Ray Walston, Edie Adams, Fred MacMurray, Hope Holiday
  • Date de sortie: 16 Sep 1960
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : The Apartment
  • Scénario : I.A.L. Diamond, Billy Wilder
  • Distributeur : Les Artistes Associés / United Artists
  • Distributeur (reprise du 16 janvier 2019, restauration 4K) :) : La Filmothèque du Quartier Latin
  • Éditeur DVD & Blu-ray : Rimini Éditions
  • Date de sortie DVD & Blu-ray : 27 février 2018
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 804 124 entrées France / 253 559 entrées Paris Périphérie
  • Box-office USA (nord-américain) : 24 600 000 $
  • Festivals : Festival de Venise 1960 : Prix d'interprétation féminine pour Shirley MacLaine
  • Classification : Tous publics
  • Récompenses : Oscars 1961 : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur décor (Alexandre Trauner), meilleur montage (Daniel Mandell)
Note des spectateurs :

La Garçonnière film aux 5 Oscars est un bijou de la comédie américaine et l’un des triomphes de la collaboration entre Billy Wilder et le scénariste I.A.L. Diamond. Jack Lemmon et Shirley MacLaine y sont divins.

Synopsis : C.C. Baxter (Jack Lemmon) est employé à la Sauvegarde, grande compagnie d’assurance. Dans l’espoir d’un avancement il prête souvent son appartement à ses supérieurs qui y emmènent leurs petites amies. Un jour Jeff Sheldrake (Fred MacMurray) le chef du personnel, le convoque, lui apprend qu’il sait tout et lui demande aussi sa clé. Ce geste lui vaut une promotion mais aussi des ennuis. En effet, le soir de Noël, il découvre chez lui Fran (Shirley MacLaine), la charmante liftière d’ascenseur dont il est amoureux, et qui a tenté de se suicider par désespoir…

« Ces choses-là n’ont pas des horaires comme les bus ! »

Critique : Le scénario a été coécrit par Wilder et le brillant I.A.L. Diamond qui a collaboré à plusieurs de ses films, d’Ariane à Fedora. Il s’agit d’un délicieux vaudeville sarcastique et doux-amer, comédie romantique égratignant les mœurs de la société américaine. Les mythes du self made man et de l’american way of life sont en effet tournés en dérision : Les douillets foyers familiaux auxquels tiennent Sheldrake et ses sbires (ironique plan du DRH jouant avec ses enfants le soir de Noël) ne sont qu’un leurre ; l’infidélité conjugale est érigée en principe implicite et dévoile l’hypocrisie des conventions d’apparence.

Quant à la carrière professionnelle de Baxter, elle n’est dopée qu’au rythme d’un arrangement cynique. Et si le garçon est un bon bougre, il s’accommode d’un système qu’il ne remet en cause que lorsqu’il s’aperçoit que la femme qu’il aime est en danger. On retrouve là le Billy Wilder observateur de la cruauté des rapports humains, qu’il avait déjà cernée dans Le Gouffre aux chimères ou Sunset Boulevard.

La Garçonnière est un véritable bijou que l’on ne se lasse pas de revoir

Jack Lemmon dans La Garçonnière de Billy Wilder

© Metro Goldwyn Mayer. Tous droits réservés.

Confortés par le succès de leurs comédies dont Certains l’aiment chaud, Wilder et Diamond ont poursuivi dans cette veine mais en mêlant le comique de situation à un ton plus grave, pas seulement parce qu’il y est question de suicide, mais de par la mélancolie et une touche émotionnelle qui imprègnent le film : La Garçonnière anticipe ici deux autres réussites du duo, La Vie privée de Sherlock Holmes et Avanti !  Quant au brio de la mise en scène, il s’apprécie dès l’ouverture montrant l’horreur bureaucratique et l’aliénation au travail, avec des mouvements de caméra et une tonalité que n’auraient pas reniés le René Clair d’À nous la liberté ou le Chaplin des Temps modernes.

Bien servi par le beau noir et blanc de Joseph LaShelle, les décors d’Alexandre Trauner et la musique lyrique d’Adolph Deutsch, La Garçonnière est un véritable bijou que l’on ne se lasse pas de revoir. Il n’est pas superflu d’ajouter que ses deux interprètes offrent le meilleur d’eux-mêmes : on n’oubliera pas le génial Jack Lemmon égouttant ses spaghettis à l’aide d’une raquette de tennis ou la lumineuse Shirley MacLaine qui révélait l’étendue de son registre après ses prestations pour Hitchcock et Minnelli. L’œuvre obtint cinq Oscars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Critique de Gérard Crespo

Sorties du 16 septembre 1960

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Afffiche française (reprise) de La Garçonnière de Billy Wilder

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