Cinquième opus inutile et insipide, Insidious : The Red Door compile tous les défauts d’une franchise décidément bien médiocre. Du vide caractérisé !
Synopsis : Afin de se débarrasser définitivement de leurs démons, Josh et son fils Dalton, à présent étudiant, doivent plonger encore plus profondément dans le Lointain pour affronter le sombre passé de leur famille et une multitude d’esprits toujours plus inquiétants qui se cache derrière la Porte Rouge.
Insidious : The Red Door, un cinquième outrage!
Critique : Précisons tout d’abord que nous n’avons jamais été très friands de la saga Insidious débutée en 2010, si l’on omet un premier opus tout juste sympathique grâce à la bonne réalisation de James Wan. Même le chapitre 2 (2013), toujours signé du maître de l’horreur, nous a laissé froid. Mais le pire est venu ensuite avec l’épouvantable troisième chapitre signé Leigh Whannell en 2015 qui tenait du pire téléfilm, tandis que Insidious : la dernière clé (Adam Robitel, 2018) nous endormait une fois de plus face à tant de médiocrité.
Poursuivre une franchise aussi faiblarde tient de l’inconscience pure, ou plutôt du parfait opportunisme puisque les résultats commerciaux sont toujours probants malgré le piteux rendu des produits finis. Avec Insidious : The Red Door (2023), les fans de la franchise pouvaient au moins saluer le retour aux affaires des personnages originaux. Ainsi, le métrage se veut la suite directe, mais dix ans plus tard, du chapitre 2. Nous retrouvons donc la famille Lambert dix ans après les terribles événements qui les ont affectés.
Une intrigue familiale lénifiante
Désormais séparés, les deux époux incarnés par Patrick Wilson et Rose Byrne se sont éloignés et le père se trouve également en froid avec son fils, toujours interprété par Ty Simpkins qui a désormais bien grandi. C’est assurément cette dimension familiale qui a intéressé l’acteur Patrick Wilson qui signe ici sa toute première réalisation sur un scénario de l’habituel Leigh Whannell. Ainsi, l’apprenti réalisateur ne prend même pas la peine de signer une inaugurale scène d’effroi pour annoncer la couleur. Non, son film ne sera pas uniquement un film de frousse, mais bien une analyse de la structure familiale et des non-dits qui peuvent la miner.
© 2023 Sony Pictures.
Malheureusement, en voulant suivre deux lignes différentes – une horrifique et une dramatique – Patrick Wilson perd sur les deux tableaux. Effectivement, le script de Insidious : The Red Door se tire une balle dans le pied dès son ouverture puisque le spectateur sait déjà ce qui menace la petite famille, tandis que les principaux protagonistes – qui ont subi un lavage de cerveau par hypnose – mettent plus d’une heure pour comprendre ce que le public sait dès les premières minutes. L’intérêt s’avère donc minimal, d’autant que les scènes de frousse sont toutes très mal amenées. On notera d’ailleurs que le long métrage est dépourvu de victimes et que les auteurs brassent donc du vide avec une constance qui frise le ridicule.
Insidious 5, un pur téléfilm
Pire, le film d’horreur au budget de 16 millions de dollars ressemble à s’y méprendre à un vulgaire téléfilm avec ses décors à la peine et ses éclairages fluorescents qui tentent en vain de masquer la pauvreté des moyens. Patrick Wilson ne fait jamais preuve de la moindre imagination visuelle, se contentant d’illustrer platement un script très médiocre. Il n’en profite même pas pour bien se mettre en valeur puisque son jeu apparaît encore plus fragile que d’habitude.
Et que dire de sa dimension dramatique, sachant que ses personnages sont unidimensionnels et que rien ne viendra perturber l’inévitable réconciliation entre tous les membres de cette petite famille accablée par des démons. Le discours typiquement américain mettant en avant les valeurs familiales n’a rien de nouveau à nous apporter et peut même occasionnellement irriter.
D’excellents résultats au box-office
Pour finir, on ne retiendra rien de positif de ce cinquième volet en tout point déplorable qui confirme l’inutilité d’une franchise qui n’est maintenue en vie que par l’appât du gain. D’ailleurs, les producteurs auraient tort de se gêner puisque le film a été un véritable carton dans les salles du monde entier. Ainsi, aux Etats-Unis, il s’agit du deuxième meilleur score de la saga, quasiment à égalité avec Insidious : Chapitre 2 qui émargeait à 83 millions de dollars de recettes contre 82,1 M$ pour ce cinquième opus. On n’est donc pas prêt de voir s’éteindre la franchise pourtant artistiquement en bout de course.
Ce phénomène américain s’est reproduit, et même accentué en France puisque The Red Door est officiellement le film de la franchise qui a le mieux performé avec un total de 647 280 adolescents en furie. Dès le premier jour de sa sortie (le mercredi 5 juillet 2023), le métrage réunit 100 045 djeuns (dont 1 130 en previews) dans seulement 311 cinémas. Une sacrée performance qui l’amène à la deuxième place du box-office du jour. En une seule semaine, le film démoniaque a avalé 306 107 victimes, soit quasiment autant que la carrière entière du troisième volet.
Le plus gros succès de la franchise en France
La chute est ensuite régulière pour le long-métrage qui n’a pas forcément un bon bouche-à-oreille. Lors de la semaine du 26 juillet, il doit notamment affronter la concurrence de La main (Danny Philippou, Michael Philippou) qui mobilise le même public, avec cette fois-ci une réelle efficacité horrifique. Même si The Red Door est encore à l’affiche durant le mois d’août, il ne glane que des miettes, ayant atteint son plein potentiel en moins d’un mois.
Sorti depuis en DVD et en blu-ray, Insidious : The Red Door est donc un énième opus dispensable au sein d’une franchise tout aussi lamentable. Franchement, on n’attend pas le sixième volet qui devrait naturellement voir le jour eu égard à ses résultats commerciaux surréalistes.
Critique de Virgile Dumez
Les sorties de la semaine du 5 juillet 2023
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Insidious The Red Door © 2023 Sony Pictures. All Rights Reserved.
Biographies +
Patrick Wilson, Leigh Whannell, Rose Byrne, Steve Coulter, Lin Shaye, Hiam Abbass, Ty Simpkins
Mots clés
Les films de possession démoniaque, Les relations père-fils au cinéma, La famille au cinéma