Hercule contre les mercenaires : la critique du film (1964)

Péplum | 1h38min
Note de la rédaction :
3,5/10
3,5
Hercule contre les mercenaires, l'affiche

  • Réalisateur : Umberto Lenzi
  • Acteurs : Richard Harrison, Marilù Tolo, Philippe Hersent, Lisa Gastoni, Charles Borromel, Mauro Mannatrizio, Roberto Messina, Arnaldo Dell’Acqua
  • Date de sortie: 21 Oct 1964
  • Nationalité : Italien, Français
  • Titre original : L'ultimo gladiatore
  • Titres alternatifs : Le Roi de l'arène / Il gladiatore di Messalina / L'eroe di Britannia
  • Année de production : 1964
  • Scénariste(s) : Gian Paolo Callegari, Albert Valentin
  • Directeur de la photographie : Pier Ludocivo Pavoni
  • Compositeur : Carlo Franci
  • Société(s) de production : Les Films Jacques Leitienne, Prometeo Film S.r.l., Sancro Film
  • Distributeur (1ère sortie) : Les Films Jacques Leitienne
  • Éditeur(s) vidéo : MPM Productions / StudioCanal (DVD)
  • Date de sortie vidéo : 1981 et 1987 (VHS)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 246 538 entrées / 15 341 entrées (Paris 1ère semaine uniquement)
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Illustrateur / Création graphique : Renato Casaro
  • Crédits : © 1964 StudioCanal Image - Prometeo Film S.r.l. - Sancro Film S.p.A.
Note des spectateurs :

Vrai péplum sans demi-dieu à l’intérieur, Hercule contre les mercenaires est une arnaque sur tous les plans et un spectacle d’un ennui vraiment mortel. A éviter, même pour les fans de Lenzi.

Synopsis : En l’an 41 de l’ère chrétienne. Hercule a été ramené à Rome comme esclave avec sa fiancée Hena. Devenu gladiateur grâce à son avantageux physique, il triomphe dans l’arène et attire l’attention de l’ambitieuse Messaline, tante de l’empereur Caligula, lui aussi subjugué par cet esclave doté d’une force réellement prodigieuse. Avide de pouvoir et très jalouse, Messaline complote avec son amant Silius afin de mettre sur le trône son mari, Claude, un vieillard complètement sénile.

Un péplum, sinon rien !

Critique : En 1964, le réalisateur Umberto Lenzi sacrifie à la mode du péplum, lui qui était bien plus à l’aise dans le cinéma d’aventures. Effectivement, Hercule contre les mercenaires s’avère être son unique incursion dans un genre qu’il ne semble pas vraiment porter dans son cœur. Toutefois, en bon artisan, Lenzi finit par accepter de tourner ce péplum qui s’insinue au cœur d’une production pléthorique puisque l’année 1964 constitue l’apogée du genre en terme quantitatif plus que qualitatif.

Il est d’ailleurs important de signaler que le producteur et distributeur français (Les Films Jacques Leitienne) se livre à un détournement pour le moins douteux en apposant le nom Hercule sur une œuvre qui ne parle jamais du demi-dieu. Effectivement, le personnage incarné par Richard Harrison se nomme en réalité Glaucus en version originale. Par un curieux tour de passe-passe, son nom devient Hercule en version française, histoire de corroborer un titre d’exploitation totalement mensonger.

Une veine historique et non mythologique

Point d’Hercule donc dans ce long-métrage qui s’intitule L’ultimo gladiatore et dont la source d’inspiration cinématographique principale est à chercher du côté du Spartacus de Stanley Kubrick, dont Lenzi pastiche même une séquence entière dans l’arène. Il ne faut donc pas chercher ici d’aventures mythologiques puisque le script très (trop ?) sérieux s’insère plutôt dans une veine historique. Il s’agit de raconter les multiples stratagèmes politiques qui ont amené au meurtre de l’empereur Caligula et à l’établissement de son successeur Claude, le tout au premier siècle après Jésus-Christ.

On notera d’ailleurs que les auteurs ont tenté de coller d’assez près aux connaissances historiques disponibles à l’époque, tout en sacrifiant tout de même aux clichés en vigueur sur Caligula et Messaline. Toutefois, en toute honnêteté, ce sont les passages qui décrivent par le menu les abus de pouvoir et d’autorité des deux personnages pervers qui éveillent vaguement notre attention durant la première demi-heure d’un spectacle qui souffre de l’absence d’un héros charismatique.

Des héros sans relief

Effectivement, l’échec patent d’Umberto Lenzi vient du manque cruel de caractérisation des personnages positifs, absolument sans intérêt. Ainsi, Richard Harrison livre une prestation déplorable au possible, lui qui pouvait être très à l’aise dans l’aventure, mais paraît peu à sa place dans un péplum musclé. Même la jolie Marilù Tolo semble perdue, n’ayant rien à jouer. Finalement, on ne retiendra du film que les prestations très honorables de Lisa Gastoni, parfaite Messaline, et de Charles Borromel qui s’en donne à cœur joie en Caligula pervers.

Perdue au cœur d’une intrigue de palais aussi enthousiasmante qu’un plat de brocolis sans sel, l’action n’est même pas intéressante à suivre, car dépourvue d’enjeux. On a vraiment l’impression qu’Umberto Lenzi s’est acquitté de sa tâche sans aucun goût pour le script qu’il devait illustrer.

Dépérir ou dormir, il faut choisir !

On ne retiendra donc rien de ce spectacle vieillot et dépourvu de charme, si ce n’est qu’il illustre à merveille la décadence d’un genre usé jusqu’à la corde et voué à disparaître dans les deux ans qui suivirent. Pour les amateurs du cinéma d’exploitation de Lenzi, il faut bien mieux s’attarder sur ses sympathiques films d’aventures exotiques, nettement plus agréables à suivre que ce bloc d’ennui qui fut sanctionné à l’époque par un bel échec commercial.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 21 octobre 1964

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Hercule contre les mercenaires, l'affiche

© 1964 StudioCanal Image – Prometeo Film S.r.l. – Sancro Film S.p.A. / Illustrateur affiche : © Renato Casaro. Tous droits réservés.

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