Hell Driver (tourné en 3D) : la critique du film (2011)

Action, Fantastique, Trash, 3D | 1h44min
Note de la rédaction :
6/10
6
Hell Driver tourné en 3D, affiche (2011)

  • Réalisateur : Patrick Lussier
  • Acteurs : William Fichtner, Amber Heard, David Morse, Nicolas Cage, Tom Atkins, Billy Burke, Jack McGee
  • Date de sortie: 23 Mar 2011
  • Année de production : 2010
  • Nationalité : Américain, Canadien
  • Titre original : Drive Angry
  • Titres alternatifs : Infierno al volante 3D (Argentine), Fúria Sobre Rodas (Brésil), Сумасшедшая езда (Russie), Piekielna zemsta (Pologne)
  • Scénaristes : Todd Farmer, Patrick Lussier
  • D'après l'œuvre de :
  • Directeur de la photographie : Brian Pearson
  • Monteur : Devin C. Lussier, Patrick Lussier
  • Compositeur : Michael Wandmacher
  • Producteurs : René Besson,Michael De Luca, Adam Fields
  • Sociétés de production : Summit Entertainment, Millennium Films, Michael De Luca Productions, Nu-Image, Saturn Films
  • Distributeur : Metropolitan FilmExport
  • Distributeur reprise : -
  • Date de sortie reprise : -
  • Editeur vidéo : Metropolitan Vidéo
  • Date de sortie vidéo : 5 octobre 2012
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord américain / monde : 10 721 033$ / 40 909 909$
  • Budget : 50 000 000$
  • Classification : Interdit aux moins de 12 ans
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleur (35 mm, Technicolor 3D, D-Cinema) / Dolby Digital, DTS, SDDS
  • Festivals et récompenses : 2 nominations aux Razzie Awards (dont pire acteur), Palm Springs International Film Festival (Prix du réalisateur à suivre)
  • Illustrateur / Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 2010 M4 Films, INC Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :

Hell Driver est un joyeux bordel mélangeant violence et sexe, humour bourrin et cascades à gogo, le tout avec pléthore d’effets 3D qui sautent hors de l’écran. L’expérience pleine de rage finit tout de même à virer Z. Le résultat au box-office fut abyssal et coûta au réalisateur Patrick Lussier la confiance des studios.

Synopsis : Milton est prêt à tout pour rattraper les fanatiques qui ont assassiné sa fille et kidnappé le bébé de celle-ci pour le sacrifier à la prochaine pleine lune. Avec la séduisante Piper, il se lance à la poursuite de Jonah King et ses adeptes, du Colorado à la Louisiane. Pourtant, le chasseur pourrait bien devenir le gibier… Un homme mystérieux aux pouvoirs surnaturels, le Comptable, est lui-même à la recherche de Milton.
Alors que la route devient le théâtre d’une véritable vendetta, une course poursuite en cache une autre. Milton pourra-t-il rattraper King avant que le Comptable ne lui mette la main dessus ? Carburant à la rage et au bolide, Milton va poursuivre sa mission. Il n’a que trois jours…

Du mauvais goût dans le moteur

Critique : De la rencontre entre le réalisateur de Meurtres à la St-Valentin 3D, Patrick Lussier, et du comédien le plus navrant d’Amérique, Nicolas Cage (Next, The Wicker Man, Le dernier des templiers, Le pacte, Effraction, 12 heures…), on n’en attendait rien d’exceptionnel au vu du passif de chacun. Le résultat, au carrefour des mauvais goûts, détonne. Budgété à 50 millions de dollars, le trip a quelque chose de surprenant au cœur du paysage cinématographique américain peu enclin à ce genre d’humour trash. C’est que les deux compères se sont offerts une vraie virée dans le Z zarbi et bourrin, assumant la violence excessive et l’extrême nudité de leur OFNI dégénéré, malgré toutes les conséquences économiques que cela aura sur la carrière du film qui allait virer à l’accident industriel (recettes mondiales inférieures au budget initial).

Un film d’exploitation putassier

Le road movie en belle caisse suit les péripéties musclées d’un défunt père qui s’est échappé de l’enfer pour poursuivre la secte malfaisante qui a sauvagement sacrifié son adolescente. Comme le retour à la vie n’est pas dans le cours normal des choses, un “comptable” (William Fichtner) a été envoyé pour le remettre à sa place chez Satan, présenté ici comme simple gardien de prison. A partir de ce pitch rocambolesque, tous les personnages d’errance, principalement des culs-terreux ou des apôtres de Satan déglingués des méninges, vont nous servir des dialogues arrosés où le gros mot remplace le mot simple. La femme (Amber Heard, rarement aussi séduisante) n’est que bimbo déchaînée et souvent intégralement déshabillée ; Lussier nous en avait déjà donné un aperçu lors de la scène de motel de Meurtres à la St-Valentin en 3D. Les corps explosent dans un retentissement de balles constants. Bref, le show est interdit aux moins de 12 ans.

Hell Driver ne fait pas du procédé 3D une simple anecdote marchande

Démonstratif à souhait, Hell Driver donne dans l’exploitation putassière et évacue volontairement toute notion de subtilité. Le personnage de l’inénarrable Nicolas Cage (et encore une coupe de cheveux improbable à son palmarès) est d’ailleurs décrit par l’un de ses potes comme le contraire de la subtilité ! Aussi, dans ces conditions, il n’est pas étonnant que ce film tourné en 3D (c’est dans le titre marketing du film !) déballe les gros effets. Depuis la réinvention de la 3D par le B movie (c’était quand même avant Avatar !) avec Destination finale 4 ou justement Meurtres à la Saint Valentin, jamais le procédé n’a autant exploité les jets de projectiles et les explosions en tous genres. Si le relief est beau (image pure, aucun flou, profondeur d’écran naturelle), il sert à mettre plein les mirettes en projetant un flot d’effets gratuits comme au bon vieux temps de la 3D anaglyphe.

Une version bis et non bavarde du Boulevard de la mort de Tarantino

Cette apothéose trash et pompière qui n’est pas sans nous rappeler le Boulevard de la mort de Tarantino, le rythme en plus et les bavardages en moins, n’est pas pour autant à ranger parmi les classiques de la série B burinée. A force de roublardise, les intentions foncent droit dans le mur, celui du gros Z qui tache. Faute de réelles prouesses de réalisation (on est très loin du talent de technicien de Tarantino, justement) et d’acteurs de carrure, ce joyeux bordel, certes très divertissant, parfois jouissif et en tout cas toujours fun, s’écarte finalement du cinéma culte pour finir dans la grosse blague potache.

Une sortie de route impitoyable au box-office mondial

Aux USA, le film a calé au démarrage et s’est embourbé dans le flop (10M$). Dans le reste du monde, la Russie, adepte des kitscheries , en a été le second marché (5M$), suivi de l’Allemagne (2 800 000$), d’un autre marché émergeant, le Brésil (2 319 000$). La France et le Royaume-Uni se sont situés dans un mouchoir de poche (environ 2M$). Avec 247 000 entrées dans l’Hexagone, Hell Driver a connu des baisses pharaoniques d’une semaine à l’autre (-49% en deuxième semaine, certes, mais suivi de gadins de 72%, 77%, 85%, 78%, puis de 68% pour sa 7e et ultime semaine durant laquelle deux écrans le diffusaient pour 52 spectateurs. Moins de deux mois auparavant, le même distributeur, Metropolitan FilmExport, avait tiré un million d’entrées du nanar de Dominic Sena, Le dernier des templiers, avec le même Nicolas Cage. Le rapport cause conséquence est une évidence.

Pour Patrick Lussier, la sanction fut sévère : le purgatoire. Les studios lui fermèrent toutes les portes et il ne put réaliser aucun film en neuf ans.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 23 mars 2011

Hell Driver tourné en 3D, affiche (2011)

Design adaptation : Troïka – © 2010 M4 Films, INC

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Hell Driver tourné en 3D, affiche (2011)

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