Mieux que le sanglant Vendredi 13, voici le samedi 14 saignant. Fun, gore et sexy, Meurtres à la St-Valentin 3D est diablement plus excitant !
Synopsis : La petite ville minière d’Harmony fut autrefois le théâtre d’un effroyable drame. L’erreur commise par le jeune Tom Hanniger, un mineur débutant, provoqua la mort de cinq hommes. L’unique survivant, Harry Warden, resta d’abord dans un profond coma mais exactement un an après, le jour de la Saint-Valentin, il se réveilla soudain et massacra vingt-deux personnes à coups de pioche avant d’être abattu.
Dix ans plus tard, toujours hanté par la catastrophe, Tom Hanniger revient à Harmony en espérant pouvoir enfin tourner la page.
Les films en 3D Relief
Critique : Fameux monteur spécialisé dans la série B et réalisateur notoire de DTV (des versions adolescentes de Dracula, ainsi que La voix des morts 2), Patrick Lussier passe à la vitesse supérieure avec le remake de Meurtres à la Saint-Valentin, son plus gros succès personnel avec plus de 100 millions de dollars de recettes dans le monde, pour un budget réduit de 15M.
Le cinéaste enterre le produit d’origine haut la main. Pour mémoire, le slasher initial, mis en chantier à la suite du carton de Vendredi 13 en 1981, était une œuvre d’exploitation sans grand intérêt ; l’Amérique y avait répondu plutôt favorablement alors que la France, peu amoureuse du genre, l’avait complètement ignorée. En 2009, My Bloody Valentine a un argument solide, une 3D relief probante qui coiffe au poteau Avatar neuf mois avant sa sortie.
Les remakes et reboots de films d’horreur
Le version 2009 s’inscrit dans la grande veine hollywoodienne du « on n’a plus d’inspiration donc on copie » (à nous de rajouter, tout et n’importe quoi). Les remakes de Zombie, Hitcher, La malédiction, Amityville, La colline a des yeux, Massacre à la tronçonneuse se sont enchaînés faisant des séries B horrifiques un genre capable de concurrencer les films de série A, à gros budget donc.
Plus proche de la sortie de My Bloody Valentine, Halloween et Vendredi 13 avaient également tenté de raviver le genre tranchant du slasher sans pour autant prétendre au statut culte des films originels. Et pour cause, le public les trouva ratés.
Meurtres à la St-Valentin 3D est au contraire, simple, direct, généreux, dans un jeu de massacre parfaitement orchestré. Le cinéaste distille une bonne ambiance avec des morts violentes, nombreuses et tourmentées (le tueur des mines pioche partout surtout là où ça fait mal !) et une musique efficace basée sur des thèmes entêtants. Sa réalisation tout à fait inspirée est, cerise sur la tête coupée, animée par la 3D qui donne du style aux clichés inhérents au genre (script inexistant, personnages creux…).
Le bonus technologique a ses limites, on gagne en fun ce qu’on perd en précision dans les couleurs et en réalisme (les images et les effets gore baignent dans l’artificialité). En gros, la farce pour romantiques aigris est plus divertissante qu’effrayante, comme le démontre une scène presque d’anthologie, durant laquelle une victime à la poitrine plantureuse est poursuivie et massacrée par le tueur revanchard, la foufoune à l’air pendant quelques minutes d’exhibition gratuite. Pas certain qu’Hollywood accepterait pareil plan dans une production post #MeToo. Mais en 2009, cela allait à ravir aux amateurs de slashers qui, faut-il le mentionner, étaient historiquement des mateurs patentés.