En pleine tempête : la critique du film (2000)

Drame, Film catastrophe, Action, Thriller | 2h09min
Note de la rédaction :
6/10
6
affiche française du film The perfect storm, en pleine tempete

Note des spectateurs :

En pleine tempête où tout le savoir-faire du cinéaste allemand Wolfgang Petersen au service d’un blockbuster lourdaud dans son intrigue humaine et sociale.

Synopsis : Gloucester fut pendant près de quatre siècles le premier port d’Amérique. Mais l’âge d’or est révolu et les temps difficiles obligent les marins à s’aventurer dans des zones dépressionnaires à haut risque. Aussi, après une saison décevante, Billy Tyne, capitaine de l'”Andrea Gail”, décide-t-il de tenter sa chance dans la zone du cap Flemish. Mais les éléments semblent s’acharner contre lui et son équipage: une terrible tempête se soulève.

La critique : En pleine tempête commence et finit mal, parce que Petersen, spécialiste des suspenses en haute mer (Das Boot, Poséidon) ne sait pas faire léger : la première heure est interminable, avec ses clichés sentimentaux, ses personnages dessinés sans finesse et ses situations convenues. Les couples se font ou sont défaits, tout le monde a un bon fond et les problèmes qu’ils affrontent, censés concerner chaque spectateur et favoriser l’identification, sont d’une insigne fadeur. Pareillement, la fin se traîne, entre message d’outre-tombe et cérémonie larmoyante. La musique épaisse alourdit encore les scènes obligatoires : la mère et la fiancée qui regardent l’horizon, la capitaine qui se souvient des paroles du défunt, tout est trop gras, trop souligné. Et pourtant il y avait une belle idée, sobre, qui eût suffi à dire l’essentiel : un travelling sur les noms des disparus, repris dans les dernières minutes avec l’ajout de l’équipage. Tel quel, ce plan répété a la concision et la beauté simple dont on se désole que Petersen ne s’y soit pas tenu.
Mais l’essentiel est ailleurs : on se souvient qu’à sa sortie, le film avait épaté par sa tempête numérique, impeccable et jamais vue. Presque vingt ans après, les effets spéciaux tiennent encore le coup, malgré quelques manques de réalisme intermittents. On en prend encore plein les yeux, d’autant que le cinéaste se consacre entièrement à l’action : voir le bateau affronter des montagnes de mer, se soulever et retomber lourdement, vibrer avec Clooney tentant de découper une chaîne dangereuse, ça ne se refuse pas. Bien sûr, Petersen ne peut se contenter de cette intrigue, il ajoute un voilier de plaisance et un hélicoptère de sauvetage pris également dans la tempête. Au fond, le scénario comme la mise en scène ne font pas assez confiance au spectateur : en ajouter toujours, expliciter, délayer.

 

Copyrights : Warner Bros Entertainment, Inc

Pourtant, ce qui reste en souvenir après la vision du film, c’est d’abord et surtout les moments héroïques, la lutte inégale et fascinante entre l’homme et la nature. Petersen réussit partiellement à entretenir un suspense efficace, soigne des rebondissements qui, pour n’être pas très originaux, parviennent sans peine à clouer le spectateur sur son siège. De même les derniers moments de l’équipage ont une certaine ampleur et le plan de Mark Wahlberg perdu dans l’océan ne manque pas de panache. Oublions donc les assauts lacrymaux et les présentations laborieuses, En pleine tempête garde en son cœur une charge dramatique et un sens du spectacle qui font passer bien des lourdeurs.

Box-office verdict : Succès estival implacable durant l’été 2000, le film catastrophe généreux de Wolfgang Petersen est arrivé en 6e place annuelle aux USA, derrière les phénomènes Mission : Impossible II et Gladiator. En France, grâce à une promo de saison efficace, le drame humain et social a fait bonne figure en première semaine, mais n’a atteint in fine que la 28e place annuelle, en raison notamment du peu d’intérêt pour le spectacle porté par les Parisiens qui n’ont été que 239.000 à monter à bord de son rafiot.

Copyrights : Warner Bros. Entertainment Inc.

 

Critique : François Bonini

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