Deux croix pour un implacable : la critique du film (1970)

Western | 1h35min
Note de la rédaction :
7/10
7
Deux crois pour un implacable, affiche

  • Réalisateur : Rafael Romero Marchent
  • Acteurs : Jesús Puente, Peter Martell, Mario Novelli, Xan das Bolas, Dyanik Zurakowska, Cris Huerta
  • Date de sortie: 25 Fév 1970
  • Nationalité : Espagnol, Italien
  • Titre original & alternatifs : Due croci a Danger Pass (Italie), Dos cruces en Danger Pass (Espagne), Two Crosses in Danger Pass
  • Scénaristes : Enzo Battaglia, Eduardo Manzanos
  • Directeur de la photographie : Emilio Foriscot , Sergio Martinelli
  • Compositeur : Francesco De Masi
  • Sociétés de production : Copercines, Cooperativa Cinematográfica, United Pictures
  • Distributeur : La compagnie parisienne de films
  • Editeur video (VHS) Vidéobox
  • Date de sortie vidéo : 1981 (VHS), 10 février 2010 (DVD)
  • Editeur video (DVD) : M6 Vidéo
  • Box-office France : 155 178 entrées
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs (Eastmancolor) / Son : Mono
  • Année de production : 1967
Note des spectateurs :

Fort d’une bonne facture technique et d’une réalisation de qualité, Deux croix pour un implacable figure assurément parmi les meilleurs travaux de Rafael Romero Marchent dans le genre du western.

Synopsis : Alors qu’il n’est qu’un enfant, Alex Mitchell voit ses parents se faire tuer par le maléfique propriétaire terrien Charlie Moran. Une famille de quakers le recueille, mais leur philosophie de vie non violente ne parvient pas à tarir sa soif de vengeance.

Critique : Troisième film, et troisième western de Rafael Romero Marchent, Deux croix pour un implacable marque un pas en avant en termes d’ambition et de qualité de réalisation. Ainsi , le métrage s’ouvre sur un générique pimpant, fort d’une esthétique pop très soignée.  S’ensuit une très belle scène d’exposition nous présentant le village de Danger Pass de nuit. Elle nous permet d’emblée de constater  la qualité des éclairages et de la photographie, signée Emilio Foriscot et Sergio Martinelli.

Rafael Romero Marchent s’affirme avec Deux croix pour un implacable

A cette excellente facture technique s’ajoute une réalisation plus ambitieuse de la part de Marchent. A sa réalisation sobre mais efficace s’ajoutent quelques efforts de mise en scène. On profitera ainsi de beaux plans d’ensemble au cours de la première fusillade dans le ranch. Les cadrages se font plus inventifs et les mouvements de caméra plus présents. Les scènes d’action sont rondement menées, qu’il s’agisse de fusillades ou de scènes à mains nues.  Le tabassage gratuit du client d’un saloon et l’excellente fusillade finale se démarquent tout particulièrement. Tout cela amène à penser que Deux croix pour un implacable est un des travaux les plus intéressants du metteur en scène.

2 croix pour un implacable (VHS, vidéobox)

VHS Belge VidéoBox © 1967 Copercines, Cooperativa – Design : Tous droits réservés

Un film divertissant au scénario accrocheur

Autre atout non négligeable, le film bénéficie d’un scénario clair et bien écrit. Les rebondissements sont nombreux. En résulte un film qui ne suscite pas l’ennui, les passages de remplissage étant très rares, si ce n’est quelques scènes chantées assez peu intéressantes. Deux croix pour un implacable fait partie de ces westerns méditerranéens qui doivent beaucoup à la tragédie grecque. Le script ne laisse pas le spectateur indifférent grâce à de très bons moments de tension et de suspense, le tout étant sublimé avec brio par la musique aux accents lyriques de Francesco De Masi.

Deux croix pour un implacable, un western ibérique qui ne ménage pas son spectateur

Marchent s’émancipe un peu de ses modèles américains en proposant des scènes plus cruelles qu’à l’accoutumée. Ainsi, les parents du protagoniste sont assassinés devant ses yeux alors qu’il n’est qu’un enfant, et plus tard on verra sa sœur se faire fouetter. Le personnage du frère adoptif du héros, un quaker, vient amener la dose de questionnement moral caractéristique du western espagnol. Ce personnage non violent amène une scène brillante de suspense, qui oppose son pacifisme à la folie destructrice de l’antagoniste.

Un casting qui peine à convaincre

Malheureusement, Deux croix pour un implacable n’est pas dépourvu de défauts. Ainsi, les décors madrilènes peinent à marquer le spectateur. De façon générale, le budget réduit du film transparait à l’écran, hormis lors de la fusillade finale, qui fait son petit effet. Par surcroit, le film souffre d’un casting correct mais peu marquant. Peter Martell est certes un acteur sympathique et apprécié en tant que second rôle dans le genre, mais il peine à porter le film en tant que personnage principal, d’autant plus que les personnages secondaires manquent également de relief.

En définitive, Deux croix pour un implacable, s’il n’est pas exempt de défauts, est un des meilleurs westerns de Marchent. Le réalisateur fait preuve de davantage d’audace et nous propose un western qui assume ses origines méditerranéennes. C’est pourquoi certains amateurs le préfèrent même à ce que beaucoup d’autres considèrent comme son meilleur film, Garringo.

Critique : Kevin Martinez

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Deux crois pour un implacable, affiche

© 1967 Copercines, Cooperativa – Design : Tous droits réservés

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