Chacun pour tous : la critique du film et le test DVD (2018)

Comédie | 1h34min
Note de la rédaction :
6/10
6
Chacun pour tous, affiche cinéma

Note des spectateurs :

Feel good movie qui évoque le handicap à travers le sport, Chacun pour tous parvient à séduire par un discours de tolérance bienvenu et par un humour particulièrement bien dosé. Sympathique de bout en bout.

Synopsis : Martin, coach de l’équipe française de basketteurs déficients mentaux, est au pied du mur. En pleine préparation des Jeux Paralympiques, ses meilleurs joueurs viennent de le laisser tomber. Refusant de perdre la subvention qui est vitale pour sa fédération, il décide de tricher pour participer coûte que coûte à la compétition. Il complète son effectif par des joueurs valides, dont Stan et Pippo, deux trentenaires désœuvrés. Même Julia, la psychologue de la fédération, ne s’aperçoit pas de la supercherie. En s’envolant pour Sydney, Martin est loin d’imaginer le mélange explosif qu’il vient de créer.

Critique : Sorti à peine une semaine après Le grand bain qui a connu un succès foudroyant, Chacun pour tous, autre comédie sportive sur fond social n’a tout simplement pas réussi à exister. Pourtant, les deux longs-métrages sont plutôt différents puisque le film de Vianney Lebasque évoque surtout le problème d’intégration du handicap dans nos sociétés, alors que le métrage de Guillaume Canet était davantage centré sur des déclassés sociaux. En réalité, le réalisateur s’est ici inspiré d’un fait divers qui a choqué l’Espagne en 2000. Ainsi, l’équipe nationale paralympique de basket a remporté haut la main la médaille d’or, avant que l’on découvre que dix joueurs sur douze n’étaient aucunement des déficients mentaux. Ce scandale a eu suffisamment d’écho pour que le cinéaste décide de se pencher sur cette affaire en la transposant en France de nos jours.

Rire avec les handicapés et non se moquer d’eux

© 2017 Monkey Pack Films / M.E.S. Productions / SND Groupe M6 / M6 Films. Tous droits réservés.

Au passage, le réalisateur a voulu montrer les difficultés financières rencontrées par les fédérations sportives paralympiques, mais aussi insister sur la différence infime séparant certains déficients mentaux de leurs compatriotes déclarés « normaux » par la société. Il réunit ici une bande de pieds nickelés plutôt gratinée où l’on a parfois du mal à faire la différence entre acteurs qui jouent un rôle et vrais handicapés. C’était d’ailleurs le but avoué du cinéaste qui tenait à ce que la frontière disparaisse progressivement afin que l’on ne voit plus des déficients mentaux mais de simples êtres humains comme les autres. En cela, la mission est pleinement réussie car on ne rit jamais contre les handicapés, mais bien avec eux.

Un sujet délicat traité avec tact

Le traitement du sujet est donc aussi juste que dans Tout le monde debout, la première réalisation de Franck Dubosc qui faisait preuve du même tact. En ce qui concerne la structure même, elle reprend les clichés habituels du film sportif dans le style des Champions (Javier Fesser, 2018), ou plus récemment des Crevettes pailletées. Force est d’admettre que le petit groupe de comédiens fonctionne bien et que l’on prend plaisir à suivre leurs mésaventures drolatiques. On sourit souvent, on est même attendris par les relations d’amitié qui se tissent progressivement. On peut donc regretter que le film s’interrompe brusquement au moment de la révélation de la supercherie. En réalité, le but des auteurs était bien de tourner un feel good movie et non pas de tomber dans le drame social et moralisateur. C’est ce qui explique ce choix de terminer le film avant que n’éclate vraiment la révélation, histoire de finir sur une note positive et non en demi-teinte.

Le long-métrage porté par Jean-Pierre Darroussin et un Ahmad Sylla décidément sympathique vaut donc le détour, et ceci malgré ses évidentes limites formelles et thématiques. Sa modestie sert plutôt bien son propos.

Le test DVD :

© 2019 SND. Tous droits réservés.

Compléments & packaging : 1/5

Pas d’effort particulier pour cette petite sortie. Le boitier DVD est classique et les suppléments sont réduits à l’unique bande-annonce.

L’image : 4/5

Pas de grande sensation esthétique au vu de cette comédie qui dispose toutefois d’un pressage SD traditionnel mais plutôt efficace. Le rendu naturaliste est en accord avec le sujet. Belle fluidité d’ensemble qui permet de suivre les matchs sans anicroche.

Le son : 3/5

Là encore rien d’exceptionnel, mais la piste 5.1 fait le job sans démériter. Les voix se détachent bien des ambiances sonores, tandis que la musique occupe de manière régulière les différents canaux (mention spéciale pour le passage sublimé par Rain and Tears, chanson culte des Aphrodite Child).

Critique et test DVD : Virgile Dumez

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