Blanche Neige (Mirror Mirror) : la critique du film (2012)

Comédie, Conte | 1h45min
Note de la rédaction :
6.5/10
6.5
Blanche Neige (Mirror Mirror), affiche

  • Réalisateur : Tarsem Singh
  • Acteurs : Julia Roberts, Lily Collins, Sean Bean, Armie Hammer, Michael Lerner, Nathan Lane
  • Date de sortie: 11 Avr 2012
  • Année de production : 2012
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Mirror Mirror
  • Titres alternatifs : Білосніжка: Помста гномів (Ukraine), Tükröm, tükröm (Hongrie), Mar'a mar'a: ha'sipur ha'amiti (Israël), Белоснежка: Месть гномов (Russie), Oglinda Oglinjoara (Roumanie), Królewna Śnieżka (Pologne), Blancanieves (Espagne), Blancaneu (Catalogne), Огледалце, огледалце (Bulgarie), Lille spejl på væggen der (Danemark), Snjeguljica (Croatie), The Untitled Snow White Project (Titre de tournage), Espejito espejito (Colombie, Argentine, Chili, Mexique), Kerro, kerro kuvastin (Finlande), Spegel spegel (Suède), Miroir Miroir (Canada), Pamuk Prenses'in Maceraları (Turquie), 魔鏡,魔鏡 (Taïwan), Biancaneve (Italie), Spieglein Spieglein - Die wirklich wahre Geschichte von Schneewittchen (Allemagne), Snehulienka (Slovaquie), Sněhurka (République tchèque), Espelho, Espelho Meu (Brésil), Espelho Meu, Espelho Meu! Há Alguém Mais Gira do Que Eu? (Portugal), Veidrodeli, veidrodeli (Lituanie), Spogulīt, Spogulīt: Sniegbaltītes stāsts (Lettonie), Kathrefti, kathreftaki mou (Grèce), Peeglike peeglike (Estonie), Gương Kia Ngự Ở Trên Tường (Viêt Nam), Sneeuwwitje (Pays-Bas), Zrcalce, zrcalce (Slovénie), 白雪姫と鏡の女王 (Japon).
  • Casting : Julia Roberts, Lily Collins, Armie Hammer, Nathan Lane, Jordan Prentice, Mark Povinelli, Joe Gnoffo, Danny Woodburn, Sebastian Saraceno, Martin Klebba, Ronald Lee Clark, Robert Emms, Mare Winningham, Michael Lerner, Sean Bean, Bonnie Bentley, Arthur Holden, Kwasi Songui, Eric Davis, Kathleen Fee, Nadia Verrucci, Dawn Ford, Alex Ivanovici, Richard Jutras, Mélodie Simard, Kimberly-Sue Murray, Lisa Roberts Gillan, Adam Butcher, André Lanthier, Lisa Noto, William Calvert, Nicholas Guest, Frank Welker, Jeff Dimitriou, Jeff Mortensen, Helene Robbie, Steve Julien, Louise Hradsky, Tammy Nera, Dani Jazzar, Alexandre Beaulieu, Caroline Torti, Jesse Weafer, Daniel Monastesse, Jonathan Loyer, Genny Sermonia, Jason Franco, Liz Raquel Lopez, Sante Fortunato, Amy Gardner
  • Scénaristes : Marc Klein, Jason Keller, d'après une histoire de Melisa Wallack
  • Monteurs : Robert Duffy, Nick Moore
  • Directeur de la photographie : Brendan Galvin
  • Compositeur : Alan Menken
  • Chef Maquilleur : Felicity Bowring
  • Chef décorateur : Tom Foden
  • Producteurs : Bernie Goldmann, Ryan Kavanaugh, Brett Ratner, en coproduction avec Nico Soltanakis et Ajit Singh
  • Producteurs exécutifs : Tucker Tooley, Kevin Misher, Jeff G. Waxman, Jamie Marshall, Tommy Turtle, Josh Pate, John Cheng
  • Sociétés de production : Relativity Media, Goldmann Pictures, Rat Entertainment, Misha Films, Misher Films, en association avec Yucaipa Films
  • Distributeur : Metropolitan Filmexport (France) / Relativity Media (USA)
  • Editeur vidéo : Metropolitan FilmExport
  • Date de sortie vidéo : 15 août 2012 (DVD, Combo DVD-Blu-ray)
  • Budget : 85 000 000$
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 829 608 entrées / 227 735 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : 64 935 167$ / 183 018 522$
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleur (35 mm, D-Cinema)
  • Nominations : Meilleurs costumes (Oscars, 2013)
  • Illustrateur/Création graphique : © Laurent Pons pour Troïka. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 2012 Relativity Media. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse : François Frey (Kinema)
Note des spectateurs :

Blanche Neige (Mirror Mirror) est l’un des deux projets fratricides autour du conte des frères Grimm, sortis durant le printemps 2012. Flop au box-office, cette comédie exubérante ne manquait pourtant pas de drôlerie.

Synopsis : Lorsque son père, le Roi, meurt, Blanche Neige est en danger. Sa belle-mère, cruelle et avide de pouvoir, l’évince pour s’emparer du trône. Quand la jeune femme attire malgré tout l’attention d’un Prince aussi puissant que séduisant, l’horrible marâtre ne lui laisse aucune chance et la bannit. Blanche Neige se réfugie alors dans la forêt…

Recueillie par une bande de nains hors-la-loi au grand cœur, Blanche Neige va trouver la force de sauver son royaume des griffes de la méchante Reine. Avec l’aide de ses nouveaux amis, elle est décidée à passer à l’action pour reconquérir sa place et le cœur du Prince…

Snow White / Blalche Neige (2012)de Tarsem Singh

Photo Credit : Jan Thijs © 2012 Relative Media. All Rights Reserved

2012, Blanche Neige attend doublement son prince

Critique :  2012. Deux blockbusters américains rivaux sortent à quelques mois d’intervalle pour célébrer la candide héroïne de Disney, même si, officiellement, il s’agit d’une relecture du conte des frères Grimm. Une version épique et sombre intitulée Blanche Neige et le chasseur débarque en juin, avec Charlize Theron et Kristen Stewart en tête d’affiche, et une comédie, avec Julia Roberts en mégère et Lily Collins en douce princesse, prend les devants en avril, curieusement intitulée, Mirror Mirror contre l’avis du réalisateur Tarsem Singh qui préférait le plus poétique Snow.

Le résultat plus favorable pour Kristen Stewart au box-office (396M$ dans le monde) que pour la future héroïne d’Emily in Paris (183M$) a voué la version de Tarsem Singh aux oubliettes d’Hollywood, ce qui est dommage tant le divertissement est généreux et bitchy.

Une version bitchy et cougar irrésistible

Il est vrai que cette vision humoristique du conte des frères Grimm perd en noirceur et réflexion ce qu’elle gagne en légèreté, puisqu’ici, le scénario s’adonne volontiers dans l’humour cabotin, celui qui amuse les enfants dans les salles sans pour autant crisper les adultes accompagnateurs, tant le propos et la forme sont gracieux et savoureux. Julia Roberts en cougar imbue de sa beauté illumine l’écran et retrouve des forces de jeu qui lui faisaient défaut depuis un certain temps. L’actrice, récalcitrante à se laisser aller dans la fantaisie, s’amuse finalement énormément, parvenant à communiquer aisément sa bonne humeur. Elle s’applique dans les stéréotypes de la femme autoritaire prête à toutes les méchancetés pour satisfaire ses vanités. La voir courtiser le jeune prince (Armie Hammer, pas le plus expressif des acteurs), du haut de son relatif grand âge nous fait sourire. Elle est le grand plaisir de cette farce. Face à elle, Lily Collins, vouée à incarner la beauté immaculée, n’est pas sans second degré non plus, mais nous paraît fade. On s’amusera davantage en compagnie des sept nains, devenus brigands sylvestres ; ils s’affublent d’une tenue en accordéon qui les fait bondir sur les victimes de leur rapine. Une idée géniale qui fait d’eux des nains géants pour des séquences de cape et d’épée irrésistibles. Crado, Glouton, Boucher, Loup, Grimm l’instit, Demi-Pinte et Napoléon ont plus d’un tour dans leur sac, et seront à coup sûr les favoris des bambins. Ils représentent l’antithèse des nains numériques choisis par Disney en 2025 pour Blanche Neige de Marc Webb, vecteurs de malaise global dans une œuvre dépourvue d’originalité.

Affiche de Blanche Neige (Mirror Mirror), avec Julia Roberts et Lily Collins

Affiche : Troïka. © 2012 Relative Media. All Rights Reserved

Une nouvelle vision de Tarsem Singh pas forcément en phase avec le public

Evidemment, la minceur du script pourra décevoir les spectateurs en quête d’action ou d’émotions. Avec Tarsem Singh à la réalisation, c’est plus la quête d’un style propre au conte enchanté qui sert d’atout majeur au métrage. Le réalisateur de The Cell et des Immortels (également produit par l’indépendant Relativity Media et sorti 6 mois plus tôt) et propose plutôt une autopsie de tout ce qui caractérise le conte de fées, avec une propension unique à boursoufler les plans de couleurs fécondes, de formes ahurissantes et de cadrages singuliers. Tout est ici propice à nourrir l’imaginaire enfantin, comme cette forêt enneigée où l’on combat un beau dragon volant, ou la magnificence du château royal, niché sur une improbable corniche, ou encore le saut dans le fantastique bariolé que représente le passage de la sorcière à travers le miroir… Singh continue donc de se voir comme un artisan peintre du septième art, qui, dès le générique d’ouverture, donne dans l’animation traditionnelle sublimée. Il livre une œuvre certes légère, mais resplendissante dans son homogénéité, une fantaisie diaprée qui ravit la rétine et comble les aspirations enfantines. Bref, une relecture satisfaisante d’une histoire qu’on ne connaît que trop bien et qui ne paraît pas trop redondante à l’écran. Presque un exploit, donc quand on assiste au naufrage de la version Disney en 2025.

Les immortels (affiche personnage) : visuel Henry Cavill

Les immortels (affiche personnage, Henry Cavill) – Adaptation : Troïka © 2011 Relativity Media. Tous droits réservés

Box-office de Blanche Neige de Tarsem Singh

Six mois après la réception mi-figue mi-raisin des Immortels (75M$ de budget, recettes mondiales de 226M$), le réalisateur Tarsem Singh place une nouvelle fois la société Relativity Media en difficulté avec des recettes américaines élevées à 65M$ et des chiffres mondiaux de 183M$, pour un budget costaud de 85M$, hors frais de marketing qui furent élevés. Il faut dire que le studio indépendant, très présent en ce début de décennie (une vingtaine de longs rien qu’en 2011) commence à connaître de gros soucis financiers qui vont le conduire à faire faillite une première fois en 2015. La société de de Ryan Kavanaugh espérait 25-30M$ pour ce premier tour en salle. Elle fut douchée.

Le week-end du 30 mars, la comédie avec Julia Roberts doit néanmoins affronter la continuation exceptionnelle d’Hunger Games, premier de la franchise, alors en semaine 2, et La Colère des Titans et sa 3D que Warner propulse dans 3 545 salles. Mirror Mirror se contente d’une 3e place, avec seulement 18M$ dans 3 603 cinémas, loin derrière les 58M$ d’Hunger Games et des 33M$ de La Colère des Titans.

Si le week-end férié de Pâques lui permet de se maintenir au-dessus des 10M$ lors de son deuxième week-end, l’adaptation des frères Grimm n’est plus que 7e lors de son 3e week-end. Elle restera néanmoins une vingtaine de semaines à l’affiche.

Dans le monde, Blanche Neige se démarquera au Royaume-Uni (11 908 000$), en Russie (9 700 000$) et au Brésil (9 100 000$). La France sera son 5e marché mondial, en incluant l’Amérique, avec 6 906 000$ de recettes. Il faut évidemment prendre en compte la manne financière de la 3D relief, très en vogue à l’époque.

Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 11 avril 2012

Blanche Neige (Mirror Mirror), affiche

Affiche : Laurent Pons pour Troïka. © 2012 Relative Media. All Rights Reserved

 

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Julia Roberts, Lily Collins, Sean Bean, Armie Hammer, Michael Lerner, Nathan Lane

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Blanche Neige (Mirror Mirror), affiche

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