Issu de la publicité et du vidéo-clip, le réalisateur indien Tarsem Singh est considéré comme visionnaire. Il a révélé les talents de Jennifer Lopez au cinéma dans le thriller mystique The Cell.
Tarsem Singh a grandi en Inde et en Iran et a beaucoup voyagé au Royaume-Uni. Il s’installe aux USA, à l’âge de 24 ans. Ce mélange des cultures va imprégner son œuvre unique, au croisement entre l’art occidental et oriental.
A l’aube de ses trente ans, Singh est remarqué au début des années 90 pour le clip de REM Losing My Religion. La chanson est l’un des plus gros succès de ce début de décennie et remporte huit MTV Video Music Awards.
Il a aussi réalisé le clip du tube de Deep Forest Sweet Lullaby.
Mais c’est dans la publicité que l’artiste fait fortune avec plus d’une centaine de spots tournés pour des sociétés comme Coca Cola, Pepsi, Levi’s, Mercedes, Philips, Samsung, Microsoft, Nike… Véritable génie de l’image, Tarsem Singh est bardé de prix qui récompensent son savoir-faire.
Avec son premier long métrage, le violent et déroutant The Cell, il précipite la jeune Jennifer Lopez dans l’esprit malade d’un psychopathe. Il en ressort un cauchemar visuel à la narration alambiquée qui lui vaut son plus grand succès personnel à Hollywood.
Ses projets suivants connaîtront des accueils moins satisfaisants. The Fall, qu’il écrit et produit, a du mal à sortir dans les salles mondiales en 2006. Ce projet pharaonique, trop arty, déboussole et ramasse des miettes au box-office américain, à peine 2 590 000$ quand The Cell en avait rapporté 61M$.
© Mubi. All Rights Reserved.
En 2011, il réalise coup sur coup deux longs métrages pour Relativity Pictures, un péplum en 3D, Les immortels, avec Henry Cavill et Luke Evans, et une adaptation comique de Blanche Neige (Mirror Mirror, en VO), avec Lily Collins et Julia Roberts en marâtre cougar. Les deux divertissements, loin d’être déshonorants, connaissent des accueils mitigés en salle.
On sera moins élogieux quant à Renaissances en 2015, thriller raté avec Ryan Reynolds, dans lequel Singh ne parvient pas à insuffler sa puissance visuelle habituelle. Le film de 26M$ réalise à peine 30M$ dans le monde, à l’issue d’une exploitation catastrophique.
© Création : SND, Troïka. Affiche de Renaissances (Self/Less, 2015) de Tarsem Singh © 2015 Focus Features LLC and Sheding Distribution, LLC.
En 2023, Tarsem Singh revient enfin au long métrage après 8 ans de publicités non-stop. Il réalise son premier film en Inde, Dear Jassi, présenté à Toronto. Les critiques solides louent la richesse de ce drame social qui s’écarte des fantaisies habituelles du cinéaste. Le film parcourt les festivals en 2024, mais semble avoir du mal à trouver des distributeurs pour une exploitation en salle.
Après la restauration de The Fall en 4K pour Mubi, Tarsem Singh prépare la réalisation de son 7e long métrage, The Journeyman avec Dev Patel.
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