Bandidos : critique du film (1969)

Western | 1h35min
Note de la rédaction :
6/10
6
Bandidos, de Massimo Dallamano, affiche cinéma française

Note des spectateurs :

Bandidos, unique western de Massimo Dallamano se distingue du tout-venant par une réalisation occasionnellement audacieuse. Le scénario, lui, est plutôt conventionnel.

Synopsis : Richard Martin, remarquable tireur se fait trahir par un de ses anciens protégés, qui meurtrit ses deux mains. Martin plonge dans l’alcoolisme mais décide de se venger en formant un nouvel élève, Ricky Shot.

Critique :  Directeur de la photographie reconnu, Massimo Dallamano, aborde pour la première fois la réalisation à l’âge avancé de 50 ans. Néanmoins, cela fait plus de vingt ans qu’il habille de sa lumière les œuvres des autres, que ce soit pour Les cosaques (Tourjansky, 1960), L’homme aux cent visages (Risi, 1960), Pour une poignée de dollars (Leone, 1964) ou encore Et pour quelques dollars de plus (1965). C’est sans doute son expérience aux côtés de Sergio Leone qui l’a poussé à tourner un western pour entamer sa propre carrière de cinéaste. Toutefois, Bandidos (1967) restera le seul western du réalisateur qui a ensuite opté pour la mise en scène de polars violents (Le tueur frappe trois fois en 1968, Piège pour un tueur en 1973 ou encore La lame infernale en 1976) et même d’un giallo culte : Mais qu’avez-vous fait à Solange ? en 1972

Un trio d’acteurs convaincants

Ce goût pour une certaine violence se trouve déjà en germe dans ce western qui établit l’intégralité de son dispositif narratif sur l’idée de vengeance. Ainsi, le personnage qu’incarne avec beaucoup d’aplomb Enrico Maria Salerno – dont ce fut le premier western – est obsédé par la vendetta qu’il mène contre celui qui lui a tiré dans les mains afin de mettre un terme à sa carrière de pistolero. Ce brigand de grand chemin (Venantino Venantini égal à lui-même) est également pourchassé par un jeune homme énigmatique dont on ne connaît pas les motivations au début du long-métrage. Beau et bénéficiant d’un regard magnétique, le mannequin Terry Jenkins remplit sa fonction d’homme sans nom avec une certaine prestance. Toutefois, son absence d’expérience dans le genre se sent à de multiples reprises. L’acteur ne fera qu’un petit tour par le cinéma puisqu’il a disparu des écrans après seulement trois prestations.

Bandidos est une curiosité intéressante

Si le scénario n’a absolument rien d’extraordinaire à proposer, Massimo Dallamano parvient à compenser ces faiblesses par quelques jolies trouvailles de mise en scène. On pense notamment à ces mouvements de caméra qui suivent le trajet des bouteilles sur le comptoir du saloon local, mais aussi à quelques plans en caméra subjective (une constante chez le cinéaste, y compris dans ses polars), audacieux pour le genre. Enfin, le dernier duel a le mérite de contourner les règles établies en se déroulant dans une remise où chaque objet devient une arme potentielle. La mort du méchant intervient d’ailleurs par une citation très explicite au final de La dame de Shanghaï d’Orson Welles. De quoi faire de ce western spaghetti une petite curiosité intéressante à défaut d’être impérissable.

Critique du film :  Virgile Dumez

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bandidos affiche

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