Réalisé pied au plancher, Balle perdue 2 explose les standards du premier volet et livre un film d’action survitaminé qui repose sur les capacités physiques d’Alban Lenoir et sur des cascades toujours plus impressionnantes.
Synopsis : Après la mort de Charras, Lino et Julia ont pris la relève et forment la nouvelle équipe de choc de la brigade des stups. Bien déterminé à retrouver les assassins de son frère et de son mentor, Lino continue sa traque et ne laissera personne se mettre en travers de sa route…
Toujours plus de tôles froissées
Critique : Avec plus de 37 millions de connexions sur Netflix – chiffres communiqués par la plateforme et non vérifiables – Balle perdue a été le film français le plus vu de l’année 2020 dans le monde, y compris aux Etats-Unis où il s’est classé deuxième film étranger le plus visionné du géant de la SVOD. Ce succès appelait nécessairement une suite, d’autant que le personnage d’antagoniste incarné par Nicolas Duvauchelle était en fuite à la fin du film. Alors que le premier volet disposait d’un budget assez serré, Balle perdue 2 (2022) a sans doute bénéficié d’une enveloppe plus copieuse, au vu du résultat final, nettement plus spectaculaire que le précédent.
N’ayant plus besoin de présenter les différents protagonistes, le réalisateur Guillaume Pierret ne s’embarrasse guère d’un script trop lourd à gérer, d’autant qu’il s’agissait du principal point faible du premier opus. Après quelques flashbacks qui permettent de resituer l’intrigue générale, les scénaristes, dont l’acteur Alban Lenoir qui s’implique de plus en plus dans la franchise qui a fait de lui une vedette du film d’action made in France, décident de pousser les curseurs au maximum en organisant une véritable course à l’échalotte.
L’Occitanie à feu et à sang
Devenu un témoin embarrassant, le ripoux machiavélique interprété encore avec gourmandise par Sébastien Lalanne est recherché par tout le monde. Effectivement, son témoignage devant la justice peut faire condamner tous les ripoux de la région Occitanie. Dès lors, le flic roublard devient la proie de la police, mais aussi du gang de ripoux, ainsi que du héros qui veut se venger de la mort de son frère. Dès lors, Balle perdue 2 n’a plus qu’un but : foncer à toute vitesse et proposer des séquences d’action encore plus spectaculaires que dans le premier.
Sur ce plan, la mission est amplement réussie puisque Guillaume Pierret enfonce la pédale de l’accélérateur et délivre ici un film survitaminé où combats à mains nues, poursuites en voiture et fusillades s’enchaînent à un rythme soutenu. Tourné fin 2021 à Sète, Montpellier, Agde et le Cap d’Agde, Balle perdue 2 bénéficie du cadre enchanteur de la région Occitanie, tout en profitant d’une image plus travaillée de la part du directeur de la photographie Morgan S. Dalibert (passé depuis à la réalisation avec AKA, toujours avec Alban Lenoir). Plus soigné dans sa forme, Balle perdue 2 casse également nettement plus de voitures au cours de son odyssée de ferrailles et de tôles froissées.
Guillaume Pierret orchestre la guerre des polices
Durant ce long-métrage, Alban Lenoir confirme sa capacité à incarner les hommes d’action implacables et increvables, à la façon d’un Jason Statham français. Face à lui, Stéfi Celma a encore pris de l’étoffe et son personnage tiraillé entre le respect de sa hiérarchie et l’amour caché qu’elle éprouve pour le héros est de loin le plus complexe d’un long-métrage qui ne s’embarrasse guère de psychologie. D’ailleurs, on notera que l’originalité de ce deuxième opus est de ne proposer aucune figure du grand banditisme. Ici, Guillaume Pierret nous invite à une guerre des polices qui prend une dimension guerrière inattendue, et bien entendu totalement fantasmatique.
Réalisé avec un réel sens du cadre, du découpage et de la gestion de l’espace, Balle perdue 2 s’avère donc supérieur à son prédécesseur, notamment dans sa volonté d’en offrir toujours plus en matière d’action spectaculaire. Cela ne va pas sans un abandon certain de toute logique narrative, tandis que l’histoire semble délayée afin de permettre la mise en chantier d’un troisième volet qui est annoncé par le retour furtif de Nicolas Duvauchelle dans les derniers plans du film.
Le beau succès remporté par cette suite a effectivement initié un Balle perdue 3 actuellement en tournage entre la région parisienne et la ville de Sète. L’ensemble devrait débarquer sur Netflix au cours de l’année 2025. En attendant, les fans d’Alban Lenoir peuvent patienter en visionnant aussi AKA (Morgan S. Dalibert, 2023), toujours sur Netflix, ou encore Antigang : la relève (Benjamin Rocher, 2023), cette fois-ci sur Disney +.
Critique de Virgile Dumez
Voir le film sur Netflix
Biographies +
Guillaume Pierret, Pascale Arbillot, Alban Lenoir, Nicolas Duvauchelle, Anne Serra, Stéfi Celma, Jérôme Niel, Sébastien Lalanne
Mots clés
Exclusivités Netflix, Les voitures au cinéma, Les flics ripoux au cinéma, La drogue au cinéma