Minuscule par son intrigue, cette suite à Ant-Man de Peyton Reed est une comédie d’action charismatique qui va puiser ses qualités en dehors de sa filiation poussive avec les Avengers. Ant-Man et la guêpe se laisse regarder.
Synopsis : Après les événements survenus dans Captain America Civil War, Scott Lang a bien du mal à concilier sa vie de super-héros et ses responsabilités de père. Mais ses réflexions sur les conséquences de ses choix tournent court lorsque Hope van Dyne et le Dr Hank Pym lui confient une nouvelle mission urgente… Scott va devoir renfiler son costume et apprendre à se battre aux côtés de La Guêpe afin de faire la lumière sur des secrets enfouis de longue date…
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Chérie, j’ai égaré maman
Critique : Voici donc les deuxièmes aventures d’Ant-Man au cinéma. Enfin deuxièmes péripéties… si l’on écarte Civil War dans lequel le personnage de Paul Rudd avait rejoint les Avengers. Cela lui a d’ailleurs coûté quelques années en résidence surveillée, nous explique-t-on dans le film, pour justifier son absence lors d’Infinity War.
Dans ce second épisode, on ne cherchera pas de scénario, il n’y en a pas vraiment. Le script complètement anodin consiste ni plus ni moins à retrouver la mère de la Guêpe (Evangeline Lilly), jouée par Michelle Pfeiffer, perdue pendant trente ans dans l’infiniment petit, quand son époux (Michael Douglas) et elle utilisaient leur science pour combattre le Mal.
© Marvel Studios 2018 – The Walt Disney Company France
L’aventure intérieure
L’aventure intérieure n’est pas loin. Ici, point de ville à sauver, de monde en danger, les enjeux de Ant-Man et la guêpe sont essentiellement familiaux : l’insipide introduction de Paul Rudd en train de s’amuser avec sa fille, son héroïne, en est un avant-goût. Aussi, on aura du mal à parler de super-héroïsme dans une production qui se resserre sur des enjeux aussi restreints. Pourtant, les costumes sont là et ainsi que les effets spéciaux, toujours fluides et épatants, mais on est loin des bases posées au cinéma par Superman, Batman et Spider-Man, où l’on cultivait le goût des vilains badass dans des situations larger than life.
Ant-Man et la guêpe n’est pas un avorton
Dans ce sequel, on trouve donc deux vilains, le Fantôme, qui n’est pas vraiment une odieuse créature, et un avide trafiquant de nouvelles technologies ; chacun essaie d’endosser ce rôle peu aisé, tant on ne leur donne rien à revendiquer ou incarner. Bref, Ant-Man et la guêpe n’est pas dans la démesure, il balance une intrigue pseudo-héroïque qui a tout du non-événement dans la constellation des Marvel où, récemment, Black Panther a battu des records en étant pertinemment politique, et où Infinity War a triomphé en déballant le grand jeu du toujours plus spectaculaire. Ant-Man et la guêpe est-il un avorton pour autant ? Sûrement pas, la production se montre surtout différente des autres péripéties de chez Marvel et on l’appréciera donc comme tel.
© Marvel Studios 2018
N’allons pas chercher dans Ant-Man et la guêpe plus que le film ne prétend être, il s’agit bien là, malgré d’insistantes références à Captain America, et surtout une première scène post-générique liée à Infinity War, d’une authentique comédie estivale, qui mise sur des dialogues de buddy movie (toutes les scènes où apparaissent Michael Peña ou le flic qui s’assure que Ant-Man reste bien à domicile, trois jours avant la fin de sa peine). Le film emprunte aussi à la comédie romantique pêchue : Ant-Man a tout d’un gentil idiot amoureux dont le sourire béat devant la Guêpe, vaut à l’adulescent qu’il est, quelques belles remarques, notamment de la part de Michael Douglas. Dans le rôle principal, Paul Rudd, moins « rude » que dans les comédies de Judd Apatow qui l’ont révélé, est devenu un comique avisé, à l’aise dans l’humour familier et bon enfant de la comédie à effets spéciaux. Il domine bien son personnage et contribue à donner du charisme à l’ensemble de ce film dynamique, sans réel temps mort. Les effets spéciaux et l’action n’excluent pas l’humour. Les changements de taille accidentels d’Ant-Man, arborant parfois un costume non finalisé, donnent lieu à quelques moments de truculence et le jeu des échelles, notamment les transformations de figurines (voitures, bâtiment, et même un distributeur de Pez en version XXL), servent à rendre le divertissement éminemment sympathique.
Ant-Man et la guêpe est à savourer pour ce qu’il est, à savoir une comédie d’action plutôt réussie, malgré un casting pas toujours heureux (Evangeline Lilly aurait dû rester à la télévision et Michelle Pfeiffer affiche un jeu bien fade). Bref, ce mini-blockbuster, amusant et enlevé, ne démérite pas en affirmant sa personnalité propre au sein des productions Marvel avec lesquelles il demeure artificiellement affilié. Et si c’était en cela que résidait sa plus grande réussite ?
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Sorties de la semaine du 18 juillet 2018
© Walt Disney – Marvel Studio
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Peyton Reed, Paul Rudd, Michael Douglas, Laurence Fishburne, Bobby Cannavale, Michael Peña, Michelle Pfeiffer, Evangeline Lilly, Hannah John-Kamen, Madeleine McGraw, Judy Greer, David Dastmalchian
