Agents presque secrets : la critique du film (2016)

Comédie, Buddy Movie | 1h49min
Note de la rédaction :
3.5/10
3.5
Agents presque secrets : affiche française

  • Réalisateur : Rawson Marshall Thurber
  • Acteurs : Dwayne Johnson, Aaron Paul, Kevin Hart, Kumail Nanjiani, Amy Ryan
  • Date de sortie: 24 Août 2016
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Central Intelligence
  • Scénaristes : David Stassen, Ike Barinholtz, Peter Steinfeld
  • Sociétés de production : Bluegrass Films, New Line Cinema, Principato-Young Entertainment
  • Distributeur : Universal Pictures International France
  • Editeur vidéo : Universal Pictures France
  • Date de sortie vidéo : 10 janvier 2017
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 561 455 entrées / 164 748 entrées
  • Box-office USA / Hors USA 127 440 871$ / 89 531 672$
  • Budget : 50 000 000$
  • Formats : 2.35 : 1, Dolby Digital /Dolby Surround 7.1
Note des spectateurs :

Agents presque secrets est un buddy movie exsangue, en quête de gags et de rythme, destiné essentiellement au public américain fan de Kevin Hart, dont la notoriété française aura toujours été limitée.

Synopsis : Un ancien geek devenu agent d’élite à la CIA, revient chez lui à l’occasion de la réunion des anciens du lycée dont il était à l’époque le souffre-douleur. Se vantant d’être sur une affaire top secrète, il recrute alors pour le seconder le gars le plus populaire de sa promo d’alors, aujourd’hui comptable désabusé. Avant même que notre col blanc ne réalise ce dans quoi il s’est embarqué, il est trop tard pour faire marche arrière. Le voilà propulsé sans autre cérémonie par son nouveau « meilleur ami » dans le monde du contre-espionnage où, sous le feu croisé des balles et des trahisons, les statistiques de leur survie deviennent bien difficile à chiffrer… même pour un comptable.

Agents presque secrets, un buddy cop movie sans prestance, ni prestation

Critique : Après le carton du politiquement incorrect Les Miller, une famille en herbe (2013), on aurait pu espérer un peu plus d’ambition de la part du réalisateur Rawson Marshall Thurber. Il n’en est rien. Fidèle à ses habitudes de scénariste et de réalisateur de comédies déjantées,  avec Central Intelligence (titre en VO) il exploite un peu plus la veine humoristique, sans volonté de transcendance. En l’occurrence ici, il aborde le sous-genre formaté aux clichés, du buddy cop movie dépareillé.

L’historique du genre est riche en succès depuis le phénomène 48 heures de Walter Hill, avec Nick Nolte et Eddie Murphy en 1982, mais il a, par la suite, été trop souvent exploité sans verve par les studios hollywoodiens, à l’instar des deux Mise à l’épreuve ou des Rush Hour. Le genre tisse surtout des lieux communs, abîmant comme ici le capital de sympathie autour des personnages sans épaisseur. Avec ses procédés humoristiques grossiers, Agents presque secrets appartient à tous les niveaux aux ratés d’un type de divertissement récurrent à Hollywood qui, ici et là peut encore séduire (Les flingueuses, avec Melissa McCarthy et Sandra Bullock).

Un spectacle destiné essentiellement au public américain

Agents presque secrets : jaquette vidéo

© 2017 Universal Studios – Tous droits réservés

Dwayne Johnson, agent de la CIA totalement immature et aux gros bras, et Kevin Hart, comptable un peu déprimé traîné dans une histoire d’espionnage qui le dépasse, manquent de synergie et de complicité. Aucun des personnages n’a de charisme et ne provoque le rire. Il faut compter plus de trente minutes avant que l’intrigue, censée être calibrée également dans l’action pour profiter de la musculature de The Rock, ne démarre vraiment ; et par la suite, même dans la baston, la comédie bouffonne se dégonfle aussi vite qu’un Dwayne Johnson confiné loin de sa salle de musculation.

Les apparitions d’Aaron Paul, petite frappe culte de Breaking Bad, n’y changent rien. Le produit est insipide, longuet et incapable de justifier quasiment deux heures d’une projection plus chagrin que rire. Avec 120 000 000 de recettes aux USA, le succès a été certain, mais le reste du monde est resté moins enthousiaste devant cette cohabitation. Le gros des recettes est venu de l’Australie, du Royaume-Uni, avec 11 000 000$ dans chacun de ces pays cousins. L’Allemagne, toujours ouverte aux comédies étasuniennes, a plutôt bien accueilli le duo (8M$). En France, sur 9 films entre 2015 et 2019, Dwayne Johnson y réalisera son moins bon score, avec 560 000 spectateurs et la moitié des recettes allemandes.

Malgré son succès dans les salles américaines (le divertissement n’a coûté que 50M$), Universal ne lui donnera pas de suite. Le réalisateur était à vrai dire partant, mais les deux vedettes, très populaires aux USA, avaient bien d’autres pistes plus excitantes à explorer et n’y ont pas vu un intérêt particulier. Il faut dire que Dwayne Johnson était devenu un régulier des Fast & Furious et Kevin Hart, méconnu en France, n’a eu de cesse de voir sa popularité grimper aux USA en tant qu’humoriste ; sa carrière se développait aussi hors du grand écran. Les deux potes se retrouveront toutefois en 2017 et 2019 pour le reboot de Jumanji et sa suite, deux produits bien plus rentables qui ont largement dépassé les ambitions d’Agents presque secrets.

Frédéric Mignard  

Sorties de la semaine du 24 août 2016

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Agents presque secrets : affiche française

© 2016 Universal Studios – Tous droits réservés

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