4 dollars de vengeance est un divertissement très moyen qui tente de faire de l’œil aux amateurs de westerns spaghettis sans leur proposer un spectacle à la hauteur de leurs attentes.
Synopsis : Le lieutenant Dexter doit transporter une grande quantité d’or. Mais des bandits lui tendent une embuscade. Dexter survit mais on l’accuse d’être de mèche avec les bandits. Un tribunal le condamne aux travaux forcés. Innocent, il fera tout pour démonter cette ignoble machination.
Critique : En 1965, Jaime Jesús Balcazar entame sa courte carrière dans le western en dégainant coup sur coup Oklahoma John et Tierra de Fuego. Pourtant , une année plus tard, 4 Dollars de vengeance sera son dernier western. Son frère Alfonso, qui s’est lancé dans le genre en même temps que lui, prendra le relais et en tournera une poignée de plus jusqu’en 1972.Il est somme toute assez logique que Jaime Jesús Balcazar n’ait pas choisi poursuivre son aventure dans le genre tant ces 4 dollars de vengeance manquent d’ambition et de passion. Si l’intention première du film semble être de surfer sur la vague de la trilogie du dollar, le modèle de Balcazar semble être non pas Sergio Leone, mais bien John Ford.
En effet, un grand classicisme est ici de mise. La scène de bal, qui préfigure les heures les plus sombres de La loi de la violence, laissera de marbre les amateurs de western italien tant ces mondanités inutiles n’ont pas de place dans le genre. De plus, la réalisation est sans inventivité aucune, ce qui est flagrant lors des scènes de combat ou de celle de l’évasion, qui manquent cruellement de crédibilité. On notera toutefois des efforts au niveau des éclairages, notamment dans ce passage où le héros se venge d’un de ses malfaiteurs en le faisant succomber d’une crise cardiaque. En dépit de ces scènes de vengeance, la violence demeure très édulcorée, le film relevant du spectacle familial gentillet . Le clou du spectacle étant le duel final au sabre et non au pistolet, une hérésie!
En effet, le manque de budget du film est flagrant, en dépit de décors relativement variés et surtout crédibles, bien que manquant d’envergure. Il ne faudra pas compter sur les acteurs pour rehausser l’intérêt du métrage. Si le jeu de Robert Woods conférait un intérêt particulier à El Puro, la rançon est pour toi, il est ici très médiocre. Angelo Infanti incarne un antagoniste peu marquant et José Manuel Martin qui joue ici le bandit mexicain n’a pas la carrure d’un Fernando Sancho.
La musique, enfin, peine à convaincre. Le thème principal est très pompier ; il manque grandement de charisme et relève davantage du chant de bidasses que de la marche militaire épique. De manière générale, la partition trop enjouée contribue à cette ambiance de film d’aventures inoffensif. Seul un thème à la trompette est un petit peu au dessus du reste mais il est très mal exploité.
4 dollars de vengeance n‘ est au final qu’une tentative bancale d’adapter Le Comte de Monte-Cristo en western. Bruno Corbucci signe un script à l’intrigue extrêmement téléphonée, peu fidèle au matériau d’origine, mais qui se laisse suivre. Ce résultat médiocre n’empêchera pas le bougre de s’attaquer de nouveau à l’œuvre d’Alexandre Dumas. En 1973, il réalisera lui-même une adaptation western des Trois mousquetaires, intitulée Les rangers défient les karatékas. Tout un programme.
Critique : Kevin Martinez