La loi de la violence est un western spaghetti d’un ennui abyssal à ne recommander qu’aux passionnés les plus acharnés.
Synopsis : Après avoir purgé une peine de prison pour un crime qu’il n’a pas commis, Jack Barrow décide de se venger. Il tue le shérif qui l’avait condamner et prend petit à petit le contrôle de sa ville.
Critique : A peine le générique lancé, le spectateur s’apercevra sans mal qu’il est devant un film dysfonctionnel. En effet, les crédits d’ouverture sont si interminables que la volonté de gagner du métrage apparaît comme manifeste. A cela s’ajoute une scène d’exposition assez confuse, et l’on peine donc à s’immerger dans l’univers du film.
Ce début catastrophique a au moins le mérite de ne pas nous tromper sur la marchandise. Las, le reste du film se caractérise par un manque d’action patent. La faute à un budget minimaliste et un scénario plat qui tente de masquer cette réalité en étirant les scènes de parlotte ad nauseam. Un manque de moyens qui crève l’écran, surtout pour ce qui est des décors. Les extérieurs font très européens car le film n’a pas été tourné dans les habituels décors arides de l’Espagne. De fait , les scènes de studio sont légion, avec en prime de mauvaises peintures pour singer le paysage dans certains plans.
Dans l’ensemble, la réalisation de Gianni Crea est plate, en dépit d’un semblant de sursaut lors du duel final. Néanmoins, le tout demeure très convenu. Les rares scènes de combats sont chorégraphiées de manière très ridicule. En effet, on voit beaucoup trop facilement que les coups ne sont pas portés, en dépit de bruitages peu subtils. Le film comporte toutefois une scène mémorable, car digne des excès du genre, celle du meurtre du shérif à coups de fouets.
La loi de la violence nous propose donc de suivre les tribulations d’un vrai salaud qui va prendre le contrôle d’un village de l’Ouest. A ce titre, le métrage partage certaines similitudes avec le film de gangsters. Malheureusement, et contrairement à ce que suggère le titre français, cette prise de pouvoir se fait avec peu de violence et se révèle poussive. Les acteurs sont convenables mais n’ont pas grand-chose à jouer, car leurs personnages sont monolithiques. Ainsi, Giorgio Cerioni incarne de manière mollassonne un héros passant du côté obscur suite à une injustice.
Il est regrettable que le scénario ne creuse davantage la thématique du rapport à la loi. Le scénario, pourtant cosigné Alfonso Balcazar, préfère accumuler les scènes lénifiantes, à l’image de celle de la réception, interminable et sans dialogue, plutôt que de pallier au manque de budget en proposant une approche davantage intimiste comme le fera El puro, La rançon est pour toi.
Seul point positif dans ce naufrage, la musique. En dépit d’un thème principal assez incongru pour un western, Stelvio Cipriani sauve l’honneur en s’inspirant toutefois un peu du thème principal d’Et pour quelques dollars de plus.
Critique: Kevin Martinez
© 1969 Meridionale Cinematografica
Producciones – Balcázar Producciones Cinematográficas / © 2015 Rimini Editions. Tous droits réservés.