22 Jump Street constitue assurément une adresse très fréquentable pour tous les amateurs d’humour décalé et meta. Souvent drôle et diablement efficace.
Synopsis : Les deux policiers Schmidt et Jenko, après être retournés au lycée pour mettre à découvert un nouveau réseau de trafiquants, retournent cette fois-ci à la fac pour démanteler un trafic de drogues.
Une suite qui s’autodétruit par son humour meta
Critique : Phil Lord et Chris Miller seraient-ils les nouveaux papes de l’humour ricain absurde comme le furent autrefois le trio ZAZ ? On peut le subodorer au vu de ce nouvel opus d’une très bonne tenue. Capables de sublimer des sujets particulièrement idiots sur le papier (ils sont à l’origine de Tempêtes de boulettes géantes et de La grande aventure Lego, tout de même), le duo récidive en donnant une suite très meta à leur succès inattendu, le délirant 21 jump Street qui a remporté pas moins de 200 millions de dollars dans le monde.
Devenue inévitable dans le monde très impitoyable d’Hollywood, cette suite promettait donc de répondre au besoin de formatage inhérent à toute franchise. En lieu et place, les auteurs ont décidé de se livrer à une mise en boîte permanente de la notion même de suite.
Une savoureuse inversion des clichés
Non content de répéter à chaque instant que les deux acteurs sont trop vieux pour pouvoir infiltrer la fac (ils sont démasqués quasiment dès la deuxième bobine), les compères ont choisi de parodier la plupart des teen movies en inversant les clichés habituels. Ici, les sportifs bien virils ont des occupations machistes qui en font des gays refoulés, tandis que le petit gros de service – Jonah Hill, vraiment très drôle – réussit à emballer la bombe du campus.
Au passage, on s’en prend également aux buddy movies traditionnels, ainsi qu’aux films d’action bourrins genre Bad Boys ou encore Fast and Furious. Autant de références qui sont égrenées tout au long d’une histoire qui reprend le même schéma que le précédent opus en approfondissant encore un peu plus les relations amicales entre les deux protagonistes.
Un humour déjanté qui paye au box-office mondial
Signalons d’ailleurs la parfaite osmose comique entre Jonah Hill et Channing Tatum, tous les deux très convaincants dans des situations pourtant difficilement défendables sur le papier. Cerise sur le gâteau, le générique de fin qui nous annonce pas moins d’une quinzaine de suites, toutes plus délirantes les unes que les autres, retrouve le sens de la dérision qui fait tout le sel du style Lord-Miller.
Avec son humour débile totalement décomplexé, 22 Jump Street est donc une bonne surprise qui confirme tout le bien que l’on pensait déjà de ses créateurs. Le résultat a été couronné par un joli succès aux Etats-Unis avec pas moins de 191 millions de dollars de recettes pour un budget raisonnable de 50 millions. En France, le succès est toujours moindre à cause du manque de notoriété des acteurs, mais ce second volet a quand même doublé les chiffres du premier en cumulant 546 656 entrées sur l’ensemble du territoire national.
Malgré tout, si un mash-up est envisagé avec la franchise Men in Black, le tandem à succès s’arrêtera à ce 2e numéro encore plus rentable que son prédécesseur à l’échelle mondiale.
Critique du film : Virgile Dumez
Les sorties de la semaine du 27 août 2014

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