Réalisateur, producteur et scénariste américain, Taylor Hackford est né en 1944 en Californie où il a effectué des études en sciences politiques. Très engagé, le jeune homme commence à se passionner pour la caméra en tournant de nombreux documentaires au contenu politique frappant. Parallèlement, il est également amoureux de la musique rock. Le jeune cinéaste remporte l’Oscar du meilleur court-métrage pour Teenage Father (1978), ce qui lui met le pied à l’étrier.
Taylor Hackford, un documentariste engagé qui investit Hollywood
Ainsi, il débute sa carrière dans l’industrie du cinéma avec un biopic intitulé Le temps du rock’n’roll (1980) qui est un échec commercial, mais qui démontre de belles capacités de réalisation. Cela ne l’empêche pourtant pas de tourner Officier et gentleman (1982) avec la star Richard Gere. Cette description sans concession de l’arrivisme dans l’Amérique capitaliste a été un véritable triomphe commercial aux Etats-Unis (un peu plus de 600 000 entrées en France) et a remporté deux Oscars pour la musique et le meilleur second rôle pour Louis Gossett Jr.
© 1982 Paramount Pictures Corporation. Tous droits réservés.
Désormais, Taylor Hackford est suffisamment à l’aise pour devenir son propre producteur et réaliser le polar torride Contre toute attente (1984), remake d’un film de Jacques Tourneur. La réussite est nettement moins flagrante et le box-office est peu reluisant. Toutefois, le film marque les esprits grâce à sa bande originale signée Phil Collins. Against All Odds (Take a Look at Me Now) est un tube planétaire qui met le métrage en lumière. Le cinéaste poursuit dans une veine proche avec Soleil de nuit (1985). Cette fois, le drame musical séduit le public et cartonne particulièrement bien en France où il réunit plus de 1,2 millions de danseurs en salles. Le métrage obtient même l’Oscar de la meilleure chanson, cette fois de Lionel Ritchie (Say You, Say Me, autre tube).
Etabli comme un réalisateur qui compte, Taylor Hackford se fait plaisir en tournant le documentaire musical Chuck Berry : Hail! Hail! Rock ‘n’ Roll (1987), mais on préfère oublier son incursion dans le drame sportif avec Everybody’s All-American (1988). Moins inspiré sur ses propres réalisations, Hackford produit le succès La Bamba (Valdez, 1987), encore un biopic musical, genre qui lui réussit à chaque fois.
Des années 90 plus commerciales
En 1993, Hackford se fait plaisir en tournant Les princes de la ville qui reçoit plutôt des bonnes critiques, mais qui passe totalement inaperçu en salles. Finalement, le cinéaste revient aux productions plus commerciales en adaptant un Stephen King dramatique : Dolores Claiborne (1995) est pourtant un échec, alors que le film s’appuie sur les prestations remarquables de Jennifer Jason Leigh et Kathy Bates.
© 1997 Warner Bros., Regency Enterprises / Affiche : BLT Communications, LLC. All Rights Reserved.
Finalement, Hackford retrouve le succès avec le film fantastique L’associé du diable (1997) où il fait jouer ensemble Keanu Reeves et le grand Al Pacino en mode cabotinage. Le succès mondial est considérable et la France n’échappe pas à la règle avec 1 304 042 spectateurs dans les salles.
Une carrière en dents de scie
Trois ans plus tard, le réalisateur livre L’échange (2000), porté par Meg Ryan et Russell Crowe. Le film est un échec aux States et en France où il passe encore une fois inaperçu. Rien de tel qu’un retour au biopic musical pour se refaire une santé. Ainsi, Hackford signe avec Ray (2004) un biopic académique à Oscars sur la vie du grand Ray Charles. Le résultat au box-office est important (dont 1,6 millions de mélomanes en France) et le film a bien obtenu deux statuettes pour le meilleur acteur (Jamie Foxx) et le meilleur mixage.
© 2004 Bristol Bay Productions, Universal Pictures / Affiche : Crew Creative Advertising. Tous droits réservés.
Après une longue pause, le cinéaste désormais âgé se lance dans Love Ranch (2010), un biopic avec Helen Mirren, son épouse à la ville, resté inédit chez nous. Puis, il signe un retour étonnant au cinéma commercial avec le raté Parker (2013) qui met en scène Jason Statham. Là encore, l’échec est au tournant, la faute en revenant à une œuvre médiocre. Depuis, le réalisateur a tourné deux téléfilms et surtout The Comedian (2016) avec Robert de Niro qui n’a pas non plus été distribué dans nos salles.