Acteur et chanteur français d’origine italienne, Serge Reggiani arrive en France à l’âge de huit ans avec sa famille qui fuit le fascisme. Il entame des études de comédie au Conservatoire et on le voit apparaître au cinéma dès la fin des années 30, notamment dans Les disparus de Saint-Agil (Christian-Jaque, 1938).
On retiendra de ses premières années Le carrefour des enfants perdus (Joannon, 1944), Les portes de la nuit (Carné, 1946), Manon (Clouzot, 1948), Les amants de Vérone (Cayatte, 1949), La ronde (Ophüls, 1950), Casque d’or (Becker, 1952), Echec au porteur (Grangier, 1957), Les misérables (Le Chanois, 1958) et Marie-Octobre (Duvivier, 1958).
Au début des années 60, il tourne dans des grands films comme Le guépard (Visconti, 1961), Le doulos (Melville, 1961) ou Les aventuriers (Enrico, 1967). Toutefois, sa présence à l’écran est moins soutenue car il a entamé une brillante carrière de chanteur à partir de 1965. Il interprète de grands auteurs comme Boris Vian et d’autres plus populaires, mais dans un registre de gauche qui le fait apprécier d’un auditoire jeune, malgré un style musical à l’ancienne.
Au cinéma, il revient de temps à autre et on peut l’admirer dans L’armée des ombres (Melville, 1969), Vincent, François, Paul et les autres (Sautet, 1974), Touchez pas à la femme blanche (Ferreri, 1974), L’empreinte des géants (Enrico, 1979), L’apiculteur (Angelopoulos, 1986), Mauvais sang (Carax, 1986), J’ai engagé un tueur (Kaurismäki, 1990) et La vie de Bohème (Kaurismäki, 1992).
Durant les années 90, il se consacre majoritairement à sa carrière musicale et enchaîne les galas. Il meurt d’une crise cardiaque en 2004 à l’âge de 82 ans.