Acteur, cascadeur et auteur de chanson français, Roland Toutain est né en 1905 à Paris. Dès son plus jeune âge, Roland Toutain est un casse-cou qui relève les défis les plus fous (il escalade par exemple la tour Eiffel). Passionné d’aviation, il fréquente les aérodromes et devient un célèbre cascadeur aérien. Ainsi, il se produit régulièrement en faisant des loopings et autres figures dans le ciel.
Toutefois, Roland Toutain caresse un rêve, faire du cinéma. Il apparaît de manière furtive dans quelques films, souvent en tant que figurant ou carrément comme cascadeur du temps du muet. Mais c’est en incarnant le personnage de Rouletabille dans Le mystère de la chambre jaune (Marcel L’Herbier, 1930) que Roland Toutain accède à la célébrité en tant que comédien à part entière. D’ailleurs, il retrouve le même emploi dans Le parfum de la dame en noir (Marcel L’Herbier, 1931), autre beau succès. Le rôle le poursuit et on le revoit dans Rouletabille aviateur (Steve Sekely, 1932).
Par la suite, il peine à s’imposer à l’écran et joue des rôles secondaires dans Liliom (Fritz Lang, 1934), l’excellent L’Équipage (Anatole Litvak, 1935) où l’on fait encore appel à ses dons d’aviateur, Jenny (Marcel Carné, 1936). Il doit patienter jusqu’en 1939 pour retrouver un rôle majeur, celui de l’aviateur Jurieu dans La règle du jeu (Jean Renoir, 1939).
Au cours de la guerre, il est encore visible dans Macao, l’enfer du jeu (Jean Delannoy, 1942), Le Capitaine Fracasse (Abel Gance, 1943), Les mystères de Paris (Jacques de Baroncelli, 1943), L’Éternel retour (Jean Delannoy, 1943), La vie de bohème (Marcel L’Herbier, 1945). Après la guerre, il fonde un « club des casse-cou », mais Roland Toutain est victime d’un accident qui l’ampute d’une jambe. Cela l’éloigne des plateaux de cinéma, même si on le revoit en 1957 dans L’inspecteur aime la bagarre (Jean Devaivre, 1957).
A la suite de ce dernier tour de piste, il se consacre aux comédiens nécessiteux par le biais d’une association et décède en 1977 à l’âge de 71 ans.