Michel Gondry

Réalisateur, Scénariste, Producteur
La science des rêves, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Français
  • Date de naissance : 8 mai 1963 à Versailles (France)
  • Crédit visuels : © 2006 Partizan Films - Gaumont - France 3 Cinéma / Affiche : Couramiaud. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, producteur et scénariste français, Michel Gondry est né en 1963 à Versailles, en France. Il nait dans un environnement très musical puisque son grand-père est un des inventeurs de l’ancêtre du synthétiseur, tandis que son frère a été bassiste pour le groupe Ludwig von 88. Enfin, son autre frère a été musicien et clippeur du groupe Les Négresses vertes. Autant d’éléments qui expliquent que le jeune garçon a baigné dans un univers très musical et légèrement décalé.

Michel Gondry, le clippeur le plus hype des années 90

D’ailleurs, pendant qu’il suit des études à l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art à Paris, il participe lui aussi à un groupe pop nommé Oui Oui. C’est à cette occasion que Michel Gondry tâte pour la première fois de la réalisation en tournant les clips de ce petit groupe alternatif durant les années 80. Repéré par des artistes français à la mode, Michel Gondry réalise enfin des clips entièrement professionnels pour L’Affaire Louis Trio (Il y a ceux), Etienne Daho (Les Voyages immobiles) et Laurent Voulzy (Paradoxal Système).

En 1993, le talent de clippeur de Michel Gondry est enfin reconnu de manière internationale grâce à sa riche et féconde collaboration avec Björk pour Human Behaviour (1993), Army of Me (1995), Isobel (1995) et Hyperballad (1996). L’essor du petit frenchy est spectaculaire puisqu’il décroche des contrats à tour de bras, les artistes aimant son univers fait de bric et de broc.

On lui doit notamment des clips devenus culte comme Protection (Massive Attack, 1995), Around the World (Daft Punk, 1997), Bachelorette (Björk, 1997), Let Forever Be (The Chemical Brothers, 1999), Knives Out (Radiohead, 2001), A l’envers à l’endroit (Noir Désir, 2002) ou encore Come Into My World (Kylie Minogue, 2002). Même une fois devenu cinéaste à part entière, Michel Gondry va continuer à illustrer des chansons de groupes comme The White Stripes, The Vines, Metronomy, tout en restant fidèle à Björk.

Les débuts dans le cinéma de fiction

Toutefois, le jeune cinéaste à qui tout réussit se lance finalement dans le cinéma de fiction avec Human Nature (2001), tourné d’après un scénario loufoque de Charlie Kaufman. La comédie délirante – et plutôt ratée – est un énorme échec commercial et déplace à peine 147 045 spectateurs français. Cette mauvaise expérience renvoie Michel Gondry aux clips durant une période.

Eternal Sunshine of the Spotless Mind, l'affiche

© 2004 Focus Features – Anonymous Content / Affiche : BLT Communications, LLC
Photographie de Frank Ockenfels. Tous droits réservés.

Cela ne l’empêche pas de continuer à collaborer avec Charlie Kaufman qui écrit le script de la comédie dramatique Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004) qu’il propose à Jim Carrey. Le métrage fonctionne passablement aux Etats-Unis, mais rencontre un réel engouement critique qui le porte jusqu’aux Oscars où il glane la statuette du meilleur scénario original en 2005. Une belle récompense, d’autant que la sortie française est couronnée de succès avec 655 656 entrées. De quoi crédibiliser l’artiste auprès de ceux qui pensaient qu’il ne serait qu’un clippeur de plus.

Michel Gondry revient ensuite en France où il peut donner libre cours à sa fantaisie naturelle avec la comédie souvent délirante La science des rêves (2006) avec Gael Garcia Bernal, Charlotte Gainsbourg et Alain Chabat. Le métrage très original séduit tout de même 569 780 spectateurs français et confirme le talent de Gondry, d’autant qu’il est cette fois l’auteur du scénario. Dans la foulée, il retourne aux States et signe la comédie Soyez sympas, rembobinez (2008) avec Jack Black. Il y invente le principe du film suédé, c’est-à-dire refait avec des bouts de ficelle. Le métrage est un nouvel échec aux Etats-Unis, mais trouve un public de fidèles en France (505 993 entrées).

Une mauvaise passe dans les années 2010

La même année, Michel Gondry participe au film collectif Tokyo ! (2008) où l’on apprécie surtout le segment de Leos Carax consacré au personnage de Merde. Deux ans plus tard, il passe au documentaire avec L’épine dans le cœur (2010) où il évoque le passé de sa tante Suzette. Mais il revient aux affaires avec un blockbuster hollywoodien où il ne parvient pas à faire ce qu’il veut. Cela donne le sympathique mais dispensable The Green Hornet (2011) où il tente de redonner vie à la série télé qui a fait la gloire de Bruce Lee à la fin des années 60. Le budget est énorme (on parle de 120 millions de dollars) et les résultats sont décevants. En France, le métrage d’action échoue à 734 464 insectes.

Sans doute pour retrouver l’essence même de son cinéma, Michel Gondry s’attaque ensuite à un petit film indépendant où il suit le parcours de jeunes Américains à bord de leur bus scolaire. The We and the I (2012) est plutôt réussi et plaît aux critiques qui le défendent. De quoi lui attirer 104 004 curieux, tandis que le film sort à peine aux States. Après avoir mis en boite le projet arty Conversation animée avec Noam Chomsky (2013), Michel Gondry revient avec un projet plus imposant, à savoir l’adaptation d’un livre culte jugé impossible à transposer à l’écran : L’écume des jours, d’après Boris Vian.

L'écume des jours, l'affiche

© 2013 Studiocanal / Affiche : Le Cercle Noir pour Silenzio. Tous droits réservés.

Tourné également en 2013, le film bénéficie d’un budget dépassant les 20 millions d’euros et se vautre avec seulement 861 627 amateurs d’expériences cinématographiques. C’est d’ailleurs à la suite de ce tournage houleux que Michel Gondry consulte un psychiatre qui le diagnostique bipolaire. Le cinéaste n’en fera l’annonce que lors de la sortie de son très autobiographique Le livre des solutions (2023).

La multiplicité des projets de ces dernières années

Après ce nouvel échec commercial, Michel Gondry tourne un projet plus intimiste et confidentiel avec la charmante comédie Microbe et Gasoil (2015) qui ne réunit que 96 325 spectateurs, mais dont le budget était fort modeste. Après ce film que l’on pourrait qualifier de mignon, Michel Gondry tourne à nouveau des clips, des courts métrages et se livre même à l’exercice de la série télé avec huit épisodes de Kidding.

Le livre des solutions, l'affiche

© 2023 Partizan Films / Affiche : Silenzio. Photographies : Xavier Lambours. Tous droits réservés.

Finalement, c’est en 2023 qu’il révèle ses problèmes personnels dans le très autobiographique Le livre des solutions (2023) où Pierre Niney incarne son alter égo un rien crispant. Si les critiques sont encore une fois séduites, le grand public est moins enthousiaste devant ce projet très nombriliste qui possède finalement peu d’attraits. Ils ne seront que 455 239 à faire le déplacement en salles.

Depuis, le cinéaste est repassé par la case animation avec Maya, donne-moi un titre (2024) qui sort fin septembre 2024 et il termine la production d’Atlantis (2025) qui reviendra sur l’enfance du chanteur Pharrell Williams.

Virgile Dumez

Filmographie de Michel Gondry

Réalisateur, longs métrages
  • 2001 : Human Nature
  • 2004 : Eternal Sunshine of the Spotless Mind
  • 2006 : La Science des rêves (The Science of Sleep)
  • 2006 : Dave Chappelle’s Block Party (documentaire)
  • 2008 : Soyez sympas, rembobinez (Be Kind Rewind)
  • 2008 : Tokyo! (film collectif), segment Interior Design
  • 2010 : L’Épine dans le cœur (documentaire)
  • 2011 : The Green Hornet
  • 2012 : The We and the I
  • 2013 : L’Écume des jours
  • 2014 : Conversation animée avec Noam Chomsky (Is the Man Who Is Tall Happy?) (documentaire)
  • 2015 : Microbe et Gasoil
  • 2023 : Le Livre des solutions
  • 2024 : Maya, donne-moi un titre
  • 2025 : Atlantis
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