Réalisateur, scénariste et producteur italien, Marino Girolami est né à Rome en 1914. Il est le père de l’acteur Ennio Girolami et du réalisateur Enzo G. Castellari. Il est également le frère du réalisateur Romolo Guerrieri. Au cours de sa très longue carrière, il a souvent officié sous des pseudonymes dont les plus fréquents et célèbres sont Franco Martinelli ou encore Franck Martin.
Un ancien boxeur olympique derrière la caméra
Marino Girolami a commencé par étudier la médecine dans sa jeunesse, avant de se consacrer à la boxe, au point de participer aux sélections pour les Jeux Olympiques de 1936. Pourtant, il opte pour un arrêt de cette activité et décide d’entrer au Centro Sperimentale di cinematografia de Rome. Il fait d’abord de la figuration en tant qu’acteur, puis devient un assistant très demandé au cours des années 40, notamment par Mario Soldati avec qui il tourne Eugénie Grandet (1946).
Le temps des comédies musicales à succès
Toutefois, ce solide artisan passe très rapidement à la vitesse supérieure en coréalisant avec Sidney Salkow La femme traquée (1950). C’est véritablement l’année suivante qu’il devient son propre maître à bord avec Terre de violence (1951) qui établit sa bonne réputation. Toutefois, Marino Girolami choisit de se consacrer exclusivement au cinéma populaire, signant des œuvres de circonstance, en fonction des modes du moment. Il s’est ainsi illustré dans la comédie avec le film à sketches Quelles drôles de nuits (1951), le mélodrame L’auberge tragique (1953), la comédie Achille avec nous (1953) et surtout une bonne dizaine de comédies musicales dont on peut citer Le chanteur mystérieux (1954) ou encore La chanson du destin (1957).
En 1958, il revient au film littéraire avec Le roman d’un jeune homme pauvre (1958), mais il finit par céder aux sirènes du péplum avec notamment La colère d’Achille (1962) avec Gordon Mitchell. Suivant la mode, il se reconvertit dans le western en 1964 avec Les sentiers de la haine, puis signe encore la comédie western Les terreurs de l’Ouest avec un certain Aldo Maccione. Durant les années 60, il continue à trouver le succès auprès du public italien en faisant tourner le duo comique Franco et Ciccio, comme dans L’année de la contestation (1970).
Les années 70 marquées par la sexy comédie et le poliziottesco
Après avoir réalisé le film d’aventures African Story (1971), Marino Girolami se lance dans la comédie sexy et le film érotique avec Les nouveaux contes érotiques de Boccace (1972). Durant cette période, il signe ses films du nom de Franco Martinelli. Dans ce genre, on lui doit des œuvres aux titres évocateurs comme 4 zizis au garde à vous (1974), Ah mon petit puceau (1975), Marche pas sur ma virginité (1975) ou encore le très daté Le trou aux folles (1979), titre improbable de nos jours.
Pourtant, les cinéphiles plus sérieux préfèreront retenir de cette période son incursion dans le poliziottesco. Il a notamment rencontré un énorme succès en Italie avec Rome violente (1975) qui a fait de Maurizio Merli une star locale. Les deux complices ont encore collaboré sur Flic en jean (1976), tandis que Girolami a réalisé seul L’autre côté de la violence (1976).
Marino Girolami ne cède pas aux sirènes de la télévision
Après cette période faste, Marino Girolami continue à œuvrer dans le bis pur avec l’érotique Chaleurs exotiques (1980), puis le nanardesque La terreur des zombies (1980), tous deux signés du pseudo Franck Martin. Le cinéaste revient ensuite à la comédie, faisant tourner le comique Alvaro Vitali dans Le cancre du bahut (1981), mais il choisit de se retirer en 1982, alors que le cinéma populaire italien connaît une crise sans précédent.
Ce artisan consciencieux du bis italien a terminé sa carrière sans avoir jamais signé un chef d’œuvre ou même un film important, mais Marino Girolami a été présent durant plus de quarante ans de cinéma populaire et a connu d’importants succès commerciaux dans son propre pays.
Il décède en 1994 à Naples à l’âge de 80 ans, laissant derrière lui près de 80 films.