Marie-Christine Barrault a tourné avec Rohmer, Tacchella, Allen et Honoré, et fut l’une des rares Françaises nommées à l’Oscar de la meilleure actrice.
Marie-Christine Barrault, de Rohmer à Allen
Nièce de Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud, Marie-Christine Barrault est formée au cours Simon et au Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Elle débute au théâtre et au cinéma en 1965, et à la télévision quatre ans plus tard. Sur scène, elle collabore avec son oncle mais aussi d’autres pointures dont Jorge Lavelli, Raymond Rouleau, Jean-Pierre Miquel, Jacques Lassalle ou, plus tard, Jean-Luc Moreau. C’est Éric Rohmer qui lui donne son premier rôle important au cinéma, dans Ma nuit chez Maud (1969), aux côtés de Jean-Louis Trintignant.
Elle y incarne Françoise, jeune femme blonde catholique pratiquante, dont s’éprend le protagoniste après l’avoir vue à la messe. Elle y révèle un jeu délicat et intelligent. Sa carrière est lancée et elle va alterner premiers et seconds rôles, dans des films d’auteur aussi bien que populaires. Elle est la partenaire de Pierre Richard dans Le distrait (1970) et connaît un triomphe dans Cousin, cousine, de Jean-Charles Tacchella, en 1975. Ce film lui vaut d’être nommée à l’Oscar de la meilleure actrice, rare honneur pour une Française. Sa notoriété internationale est alors acquise et elle aura même l’occasion d’être dirigée par Woody Allen dans Stardust memories, en 1980.
Une actrice rare et talentueuse
Aussi à l’aise dans le drame que la comédie, elle est capable de rompre avec son personnage de jeune femme souriante et charmante. Elle casse ainsi son image sous la direction d’André Delvaux dans Femme entre chien et loup (1979), ou José Pinheiro dans Les mots pour le dire (1983), d’après Marie Cardinal, où elle joue la mère autoritaire du personnage que Nicole Garcia interprète à l’âge adulte. Mais elle est également très drôle en Mme Verdurin dans Un amour de Swann, de Volker Schlöndorff (1984). Marie-Christine Barrault a aussi été dirigée par Francis Girod, Charlotte Silvera, Manoel de Oliveira, Andrzej Wajda, Jean Marbœuf, Jean-Pierre Mocky, Pascal Thomas…
Elle se fait plus rare au grand écran à partir des années 90 mais trouve de bons rôles à la télévision (Marie Curie, une femme honorable) tout en restant fidèle aux planches. On la retrouve occasionnellement au cinéma, mère de Chiara Mastroianni dans Non ma fille, tu n’iras pas danse (2009) Christophe Honoré, ou de Clotilde Courau dans La fête des mères (2018) de Marie-Castille Mention-Schaar. Marie-Christine Barrault a été l’épouse du producteur Daniel Toscan du Plantier et du réalisateur Roger Vadim.