Acteur et metteur en scène de théâtre français, Jean-Louis Barrault étudie d’abord à l’Ecole du Louvre, avant d’être engagé par Charles Dullin à l’Atelier dès 1931. Il y travaille le mime pour lequel il se passionne, puis anime le Grenier des Augustins à partir de 1935.
Les années 30 : acteur de théâtre et de cinéma
A cette époque, il commence à mettre en scène des pièces et débute parallèlement en tant qu’acteur au cinéma dans Les beaux jours (Allégret, 1935). Il mène alors conjointement sa carrière sur les planches et au cinéma. Sur grand écran, on peut l’admirer dans Mayerling (Litvak, 1936), Mademoiselle docteur (Pabst, 1936), Un grand amour de Beethoven (Gance, 1936), Jenny (Carné, 1936), Drôle de drame (Carné, 1937) et Orage (Allégret, 1938).
Le couple mythique Barrault-Renaud
En 1936, Jean-Louis Barrault rencontre Madeleine Renaud sur le tournage d’un film et le couple deviendra inséparable. Ils se marient en 1940, qui voit aussi l’entrée de Barrault à la Comédie-Française. Il se lance alors dans de nombreuses mises en scène.
Parallèlement, Jean-Louis Barrault continue sa carrière cinématographique avec des œuvres majeures comme Le destin fabuleux de Désirée Clary (Guitry, 1941) où il incarne Napoléon Bonaparte, mais aussi La symphonie fantastique (Christian-Jaque, 1942) où il joue Hector Berlioz. Mais c’est en 1945 que le public le découvre dans le rôle de Baptiste Deburau avec le chef-d’œuvre de Marcel Carné Les enfants du paradis. Cet emploi parfaitement maîtrisé fait de lui un acteur de légende, même si la suite de sa carrière le pousse toujours vers la scène et non sur les plateaux de cinéma.
Un homme de théâtre avant tout
En 1946, il fonde avec son épouse la Compagnie Renaud-Barrault qui va se produire durant plus de dix ans au Théâtre Marigny, puis au Petit Marigny. A partir de 1959, Jean-Louis Barrault devient directeur du Théâtre de l’Odéon, mais il perd cette charge après avoir ouvert le théâtre aux étudiants rebelles de mai 1968, ce que le pouvoir en place ne lui pardonne pas. Il continuera une brillante carrière théâtrale dans des lieux comme l’ancienne gare d’Orsay, puis au théâtre du Rond-Point.
Au cinéma, on le retrouve dans quelques films marquants comme La ronde (Ophüls, 1950) et Si Versailles m’était conté (Guitry, 1954) où il incarne Fénelon. Il a le rôle principal du Testament du docteur Cordelier (Renoir, 1959), fait le mime dans Le dialogue des Carmélites (Agostini, 1960), s’impose en Louis XI dans Le miracle des loups (Hunebelle, 1961), et même en simple fonctionnaire dans La grande frousse (Mocky, 1964). La suite est plus sporadique, avec encore une prestation digne dans La nuit de Varennes (Scola, 1982) où il joue Restif de La Bretonne, et La lumière du lac (F. Comencini, 1988).
Jean-Louis Barrault meurt en janvier 1994 à l’âge de 83 ans. Sa chère épouse ne lui survivra que quelques mois seulement, preuve de la solidité à toute épreuve de cette union qui restera dans l’histoire comme l’un des plus beaux couples de théâtre.