Actrice, réalisatrice et scénariste allemande, Hanna Schygulla étudie les lettres et l’art dramatique à Munich. Elle y rencontre Fassbinder et le rejoint au sein de l’Action Theater qui devient ensuite l’Antiteater. A la même époque, elle débute au cinéma dans Scènes de chasse en Bavière (Fleischmann, 1969), puis devient l’égérie cinématographique de Rainer Werner Fassbinder.
Hanna Schygulla, muse inoubliable de Fassbinder
On la voit notamment dans L’amour est plus froid que la mort (1969), Le bouc (1969), Baal (1970) et Les dieux de la peste (1970). Elle est de quasiment tous les premiers films de Fassbinder, même si on peut particulièrement retenir Prenez garde à la sainte putain (1971), Les larmes amères de Petra Von Kant (1972) et Effi Briest (1974).
Hanna Schygulla participe pleinement au renouveau du cinéma allemand des années 70 en tournant pour Wim Wenders dans Faux mouvement (1975). Toutefois, elle rencontre à nouveau le succès avec Fassbinder qui lui offre Le mariage de Maria Braun (1979), la série télé Berlin Alexanderplatz (1980) et Lili Marleen (1981), trois références.
Une grande actrice européenne qui tourne pour les plus grands
Cette nouvelle popularité lui permet de devenir une actrice européenne très demandée et elle tourne pour les plus grands. On la voit notamment chez Schlöndorff (La faussaire, 1981), Scola (La nuit de Varennes, 1982), Godard (Passion, 1982), Saura (Antonieta, 1982), Ferreri (L’histoire de Piera, Le futur est femme) ou encore Wajda (Un amour en Allemagne, 1983).
Hanna Schygulla se disperse et se retrouve dans des œuvres moins prestigieuses comme Delta Force (Golan, 1986), Aventure de Catherine C. (Beuchot, 1990), Dead Again (Branagh, 1991) et Warszawa (Kijowski, 1992).
Le temps des seconds rôles
Les années 90 lui sont moins favorables et elle se lance dans l’écriture et la poésie. Au cinéma, elle est désormais abonnée aux seconds rôles de prestige. On la revoit dans Aux petits bonheurs (Deville, 1994), La fille de tes rêves (Trueba, 1998), Les harmonies Werckmeister (Tarr, 2000) et Terre promise (Gitai, 2004). Elle joue tout de même dans des œuvres de qualité comme De l’autre côté (Akin, 2007), Faust (Sokurov, 2011), La prière (Kahn, 2018) et Le mystère Henri Pick (Bezançon, 2019).
Hanna Schygulla est désormais installée en France et on notera qu’elle a écrit et dirigé plusieurs courts-métrages entre 2005 et 2014. Elle demeure l’une des grandes figures de l’art dramatique germanique de ces dernières décennies.