Réalisateur, producteur et scénariste germano-suisse, Marc Forster est né en Allemagne, mais a émigré très jeune en Suisse où il a fait l’essentiel de sa scolarité. A 21 ans, il choisit de partir aux États-Unis pour y étudier le cinéma à la New York University’s Film School. Ensuite, il déménage à nouveau, mais cette fois-ci pour Los Angeles. Il y tourne son premier long-métrage indépendant intitulé Loungers (1995).
Après bien des vicissitudes, il parvient à tourner son second long-métrage, le drame Everything Put Together (2000) qui est présenté au Festival de Sundance. L’année suivante, il peut enfin réaliser un film davantage diffusé intitulé À l’ombre de la haine (2001) qui est un joli succès aux États-Unis, mais passe inaperçu en France (148 613 spectateurs). Le long-métrage permet à Halle Berry de décrocher l’Oscar de la meilleure actrice. Désormais sollicité, Marc Forster choisit de réaliser le drame onirique Neverland (2004) avec Johnny Depp. Le métrage confirme le parti pris esthétique du cinéaste et rencontre le public (500 734 rêveurs dans les salles françaises). Le film décroche un Oscar pour la musique.
Le réalisateur va ensuite se disperser dans des genres très différents. Il s’essaie au thriller fantastique avec Stay (2005) qui ne mobilise que 160 853 curieux en France. Puis, il tente un détour étonnant par la comédie avec L’incroyable destin de Harold Crick (2006) qui ne déplace que le public américain. Les Français, de leur côté, évitent la chose (128 772 clients). Brouillant un peu plus les pistes, Marc Forster retourne à un cinéma plus intimiste et engagé avec Les cerfs-volants de Kaboul (2007) qui rencontre un joli succès sur le plan international. En France, le métrage plafonne toutefois à 98 757 spectateurs.
A rebours de cette expérience, Forster se retrouve à la tête d’un énorme budget de près de 200 millions de dollars en tournant le 22ème épisode de la saga James Bond. Avec Quantum of Solace (2008), Forster tourne un épisode ambitieux sur le plan formel, mais pas totalement abouti. Le succès est tout de même au rendez-vous, boosté par la popularité de Daniel Craig en agent 007.
Au lieu de capitaliser sur ce nouveau statut, Marc Forster disparaît quelques temps et ne revient qu’avec Machine Gun (2011) interprété par Gerard Butler. Le film, qu’il a produit en plus, est un accident industriel. Forster refait parler de lui grâce au film de zombi World War Z (2013) qui rencontre un bel écho auprès du public français (2 444 735 tickets vendus), malgré un résultat artistique contestable. En 2016, son nouveau métrage intitulé Je ne vois que toi est un nouvel échec commercial cinglant qui le pousse vers une production plus commerciale : Jean-Christophe & Winnie (2018) rencontre davantage d’écho, sauf en France où les enfants semblent moins réceptifs (424 614 bambins).
Parallèlement, Marc Forster est aussi l’heureux producteur de la série télévisée Hand of God qui dure depuis 2014. D’ailleurs, le cinéaste s’implique de plus en plus dans la production ces dernières années.