Dean Devlin est l’un des producteurs et scénaristes à succès des années 90 aux USA. Il a notamment travaillé à plusieurs reprises avec Roland Emmerich, notamment sur Independence Day qui a fait de lui un homme riche et puissant.

Fils d’une comédienne philippine (Pilar Seurat, décédée en 2001) et d’un père producteur (Don Devlin, ami proche de Jack Nicholson et producteur des Sorcières d’Eastwick, décédé en 2000), Dean Devlin apparaît dans de nombreux films en tant qu’acteurs. Outre des productions de son père (Veux-tu être mon garde du corps, en 1980) et de très nombreuses séries télévisées), il se fait une place dans des films pour jeunes des années 80 (Attention délires/The Wild Life avec Christopher Penn ; City Limits avec John Stockwell, Kim Cattrall, Rae-Dawn Chong et Darrell Larson ; Profession génie de Martha Coolidge avec Val Kilmer ; Class 89...).

© 1992 StudioCanal – Carolco Pictures- IndieProd Company Productions- Centropolis Film Productions. Tous droits réservés.

En 1989, Dean Devlin tourne dans un film de science-fiction réalisé par un certain Roland Emmerich, Moon 44. Il tourne le film en Allemagne à la suite d’un casting gagnant. Face à des dialogues maladroits car écrits par des Allemands ne maitrisant pas entièrement la langue anglaise, il obtient d’Emmerich de réécrire ses lignes. Le comédien au bord de la trentaine va alors commencer une incroyable collaboration avec le cinéaste allemand sur 5 longs métrages consécutifs qui vont faire de lui un homme riche. En 1992, il est co-scénariste du premier succès mondial d’Emmercih, Universal Soldier, avec Jean-Claude VanDamme et Dolph Lundgren.

Il monte en grade en 1994 et, outre le scénario, participe à la production du film indépendant Stargate La porte des étoiles, un succès mondial qui deviendra de façon autonome, via le rachat des droits par MGM une série au succès phénoménal. Il n’est pas associé à la série, ni de près ni de loin et garde une certaine amertume autour de cette série qui s’approprie la matériau qu’il a créé.

© 2016 Twentieth Century Fox

Devlin est évidemment le producteur principal d’Independence Day, dont le budget initial de 75M$ accouche dans le monde de 817M$ de recettes. Un phénomène et l’un des plus gros triomphes planétaires de la décennie. Il devient l’une des personnalités les plus puissantes d’Hollywood, plus puissante que son père ne l’aura jamais été.

Dean Devlin prend naturellement en charge le blockbuster suivant d’Emmerich, Godzilla avec Matthew Broderick. Il l’écrit et le produit entièrement. Ce n’est pas un succès, mais avec 379M$ de recettes dans le monde, il limite la casse. Il reconnaît avec du recul la faiblesse de son scénario.

Le duo Roland Emmerich – Dean Devlin prend des chemins différents à la suite du semi-échec de The Patriot, toujours réalisé par Emmerich, en 2000. Devlin en est cette fois-ci le coproducteur et ne participe pas au script. Cette production historique de 110M$ ne couvre pas totalement ses frais aux USA et sera une vraie déception dans le reste du monde qui ne se sent pas totalement concerné par cet épisode de l’histoire américaine. Au moins, Dean Devlin rencontre celle qui sera son épouse à partir de 2003, l’actrice Lisa Brenner.

Dean Devlin fonde alors sa propre société de production, Electric Entertainment. Sans être des hits au box-office, les deux premiers films sont encourageants qualitativement. Toutefois le film de monstre Arac Attack (2002), avec David Arquette, et Cellular (2004) avec Kim Basinger, Chris Evans et Jason Statham, ne lui permettront pas d’enchaîner sur de gros succès. Les choses se corsent même avec le flop patenté de Flyboys de Tony Bill, avec James Franco et Jean Reno. Ce film de guerre virevoltant dans les airs de la Première Guerre mondiale, est l’un des plus gros fours de l’année 2006.

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Après une succession de produits vidéo et de films indépendants, Dean Devlin revient aux affaires dans les années 2010 avec ce qui a fait sa marque de fabrique, le blockbuster qui détruit tout à l’écran. Malheureusement, le vent tourne et le producteur commet l’irréparable. Avec Geostorm, qu’il coproduit avec Warner et Skylance, il passe à la réalisation de cinéma, après un détour par la série télévisée où il est censé s’être entraîné. Warner accepte son engagement en raison des efforts passés du Monsieur qui a contribué à la santé hollywoodienne dans les années 90. Malheureusement, à l’issue du premier montage, le script épouvantable et la réalisation désastreuse contraignent Warner à faire appel à de nouveaux scénaristes, un nouveau producteur, et un nouveau réalisateur pour des reshoots. Dean Devlin, qui est parti réaliser un second long pour sa boîte en 2016, accepte mais conserve les crédits du travail. Jerry Bruckheimer, producteur de Pirates des Caraïbes, essaie de désamorcer le désastre avec l’aide du réalisateur Danny Cannon.

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Geostorm, avec Gerard Butler, ne sera jamais à la hauteur, même remonté, le blockbuster qui n’a plus rien du film voulu par Devlin, est démoli par le public et par les journalistes qui n’ont pas été conviés à d’éventuelles projections de presse. Après deux ans en post-production, Geostorm récolte la colère, soit 33M$ dans les salles américaines pour un budget de 120M. Entre temps, Independence Day Resurgence, suite tardive qu’il a co-écrite et produite avec Roland Emmerich, a fait sa carrière en salle et en blu-ray, depuis un an. Son tournage avait pourtant démarré 8 mois après Geostorm.

La deuxième réalisation de Dean Devlin, le thriller Bad Samaritan avec David Tennant et Robert Sheehan, sortira dans la foulée, sept mois après, en mai 2018, mais connaîtra un score funeste : 1 726 000 dollars pour son premier week-end dans 2 007 cinémas. Le deuxième week-end le voit perdre 70% de sa fréquentation, suivi d’une dégringolade de 96.9% de ses recettes pour le week-end 3. S’en est fini pour Dean Devlin dans ce type de projet.

Le cinéaste redevient producteur ou du moins gère sa société Electric Entertainment qui propose des séries populaires (Leverage et son spinoff, Leverage Redemption, The Librarians, The Outpost…). Depuis 2019, un service de streaming, Electric Now, est même disponible sur différentes plateformes, aux USA et sur quelques marchés anglophones clés.

Frédéric Mignard

Filmographie (réalisateur)

• 2017 : Geostorm
• 2018 : Bad Samaritan

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