Wonder Woman 1984 s’impose comme le pire film tiré de l’univers DC Comics, avec ses couleurs criardes, sa réalisation inepte, ses interprètes à la peine et son script écrit par un gamin de douze ans. Un pur naufrage artistique.
Synopsis : Suite des aventures de Diana Prince, alias Wonder Woman, Amazone devenue une super-héroïne dans notre monde. Après la Première guerre mondiale, direction les années 80 ! Cette fois, Wonder Woman doit affronter deux nouveaux ennemis, particulièrement redoutables : Max Lord et Cheetah…
La suite d’un beau succès par la même équipe
Critique : Grâce au très beau succès rencontré par le premier Wonder Woman (Jenkins, 2016) qui a cumulé plus de 822 millions de dollars de recettes dans le monde pour un budget initial estimé à 149 millions, il semblait évident qu’une suite voit le jour. La réalisatrice Patty Jenkins a aussitôt déclaré qu’elle voulait continuer à assurer la réalisation de la franchise, tandis que Gal Gadot s’implique également dans ce second épisode réalisé au cours de l’année 2018.
Histoire de modifier la perspective du premier volet qui se situait à l’époque de la Première Guerre mondiale, les auteurs ont l’idée de transporter l’action en 1984 et d’opposer la super-héroïne à Max Lord – ennemi traditionnel de Superman – et à Cheetah qui est davantage rattachée à la BD de Wonder Woman. Ce changement d’époque s’accompagne aussi d’une rupture de ton. Ainsi, si le premier film présentait une histoire traitée de manière sérieuse dans un contexte historique plutôt bien cerné qui compensait la faiblesses des premières séquences sur l’île des Amazones, Wonder Woman 1984 est davantage amené vers la comédie et la fantaisie.
De l’humour balourd et des scènes d’action illisibles
Pour ne pas déstabiliser les fans, la première séquence se situe à nouveau sur l’île des Amazones, dans un style qui rappelle les jeux de Harry Potter, mais sans la magie de la saga des années 2000. Toujours aussi moche, l’île en question est traitée visuellement de la manière la plus kitsch possible, tandis que la scène en question ne présente aucun intérêt narratif particulier, si ce n’est pour ajouter au générique les noms de Robin Wright et Connie Nielsen. Puis, le spectateur est expédié directement en 1984 pour une séquence d’action située dans un supermarché qui en dit long sur l’ampleur du désastre que représente cette suite.
Avec ses actions illisibles, la scène est sans cesse plombée par un humour lourdingue qui nous renvoie aux pires dérives de la franchise Superman des années 80. Tous les acteurs grimacent et surjouent de manière honteuse ; Gal Gadot n’est pas épargnée alors qu’elle a toujours su rester digne en Wonder Woman jusque-là. La séquence, hallucinante de médiocrité, démontre également une incapacité notoire de Patty Jenkins à gérer l’espace, tandis que l’équipe des effets spéciaux semble avoir fait la grève.
Des acteurs mal dirigés au cœur d’un script qui sonde le vide avec constance
Cela ne s’arrange guère par la suite avec l’introduction maladroite du personnage comique incarné par Kristen Wiig. Le problème étant qu’elle est censée devenir ensuite une redoutable antagoniste et que l’on n’y croit pas du tout. Enfin que dire du pauvre Pedro Pascal si ce n’est qu’il fait un bien piètre Max Lord au jeu invariablement mauvais. La décision totalement absurde d’avoir ramené à la vie le personnage de Chris Pine ne contribue guère à la crédibilité de l’intrigue, d’autant que le comédien semble terriblement absent durant ses scènes où son regard paraît vide.
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Outre une intrigue qui sonde le vide avec constance, le long-métrage ne peut se rattraper sur les scènes d’action, toutes mal gérées et surtout jamais impressionnantes. Au milieu, on a le droit à une histoire pseudo-sentimentale qui n’est même pas digne d’un bon soap et s’étire sur plus de 2h30 d’un naufrage absolu. Il faut se rendre à l’évidence, Wonder Woman 1984 est un énorme navet qui a coûté la bagatelle de 200 millions de dollars.
Une sortie en salles complexe aux États-Unis et annulée en France
Cette suite déplorable a subi de plein fouet la crise sanitaire liée à la Covid-19 puisqu’elle était initialement programmée pour une sortie nord-américaine au mois de juin 2020. La situation ne s’améliorant guère, la sortie a plusieurs fois été repoussée, d’abord au 14 août 2020, puis au 2 octobre, avant le choix définitif du 25 décembre 2020. Toutefois, le studio a opté pour une sortie simultanée à la fois en salles et sur la plateforme HBO Max. Wonder Woman 1984 est ainsi le tout premier film à subir ce traitement. Cette situation explique en grande partie les chiffres nord-américains, plutôt calamiteux.
En France, la sortie a tout bonnement été annulée et Wonder Woman 1984 est sorti directement en VOD fin mars 2021 et support physique le 7 avril 2021, alors que les cinémas de l’Hexagone étaient toujours fermés. Si ce second volet est un véritable naufrage artistique, Patty Jenkins et les exécutifs des studios ne semblent pas en avoir conscience puisqu’un troisième volet a été annoncé et force est d’admettre que l’on n’est pas pressé de découvrir le résultat.
Critique de Virgile Dumez
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