Vice Squad, descente aux enfers est un polar urbain dans les nuits chaudes du Los Angeles des années 80 par le réalisateur du Métro de la mort et Réincarnations. Un gros hit en vidéo en son temps.
Synopsis : Sunset Boulevard à Hollywood. Le soir, Princesse cesse d’être une mère de famille et devient racoleuse. Un jour, un proxénète sadique croise sa route.
Vice Squad vous invite à explorer le Los Angeles nocturne des années 80
Critique : Téléaste et cinéaste d’une poignée de films cultes en vingt ans, Gary Sherman a notamment réalisé un effroyable Métro de la mort (1972) qui relatait les agissements de cannibales dans le métro londonien, un film de zombies qui avait fait sensation en salle, Réincarnations (1980), mais aussi Poltergeist 3 (1988) qui allait mettre un terme à la franchise après un sacré bide au box-office.
© 1982 StudioCanal / / Conception graphique : © 2020 Illustration de Vladimir Thoret. Tous droits réservés.
En 1982, il réalise un polar urbain profondément violent et sombre, dans l’esprit des premiers Abel Ferrara (New York deux heures du matin suivait deux ans plus tard). Les protagonistes déglingués sont des prostituées au verbe pas piqué des hannetons, un proxénète sadique et quelques phénomènes de la nuit (gay SM, travestis, clients du sexe aux fantasmes allumés). Pour contrebalancer toute cette perversion nocturne, la série B s’insinue au cœur de la police des mœurs (la fameuse Vice Squad du titre), aux méthodes peu orthodoxes, traquant un mac meurtrier, par le truchement d’une mère devenue prostituée, qui va vite se retrouver dans la position de proie aux yeux du bourreau des caniveaux.
Un constat implacable, d’une violence parfois insoutenable
Avec un réalisme confondant qui évite le voyeurisme, le cinéaste rend compte des agissements d’un microcosme qui fourmille d’une vie morbide, où sexe et mort sont étroitement liés. Le corps de la femme, pur vecteur de plaisir, que les hommes profanent, est manipulé comme celui d’une poupée, dont seule l’enveloppe corporelle constitue l’essence.
Dans cet enfer de nuit, on ne sait pas trop qui est le plus paumé. Les clients névrotiques, les prostituées meurtries qui semblent vouées à perpétuer une activité qui les détruit, ou la police qui s’accroche à des idéaux de justice qui ne leur ouvre pas plus de perspective, comme le démontre la fin où le personnage principal de Princesse refuse plus ou moins l’aide du flic en lui disant qu’il ne pourra pas changer la rue…
Vice Squad, joli succès de scandale en salle, puis en vidéo
Encore aujourd’hui, cette petite série B qui cartonna dans les vidéo-clubs de la première moitié des années 80, vaut pour l’efficacité de ses scènes d’action, l’intensité des séquences mettant en scène le personnage de Ramrod, la brute jouée par Wings Hauser, et la mise en scène perspicace de son réalisateur, artisan habile du cinéma de genre, qui aura marqué son époque.
Box-office :
Sorti en France le 4 août 1982, en période estivale, quand les gens noircissaient les plages de France, Vice Squad est rentré en première position du box-office parisien avec 37 870 entrées quand en province, la production interdite aux moins de 18 ans se situait loin derrière en raison des continuations de Pink Floyd: the Wall, Mon curé chez les nudistes, Missing et autres Caligula et Messaline. Sans oublier les mille et une reprises estivales comme Papillon ou L’arnaque.
Descente aux enfers, distribué par Prodis, était projeté dans 11 cinémas dans l’enceinte de la capitale et dans 13 cinémas sur la périphérie. L’UGC Biarritz affichait pas moins de 4 299 entrées pour la semaine 1. L’UGC Odéon, l’UGC Opéra, les Montparnos, le Magic Convention, le Mistral, l’UGC Gare de Lyon, l’UGC Gobelins, les 3 Sécrétans, la Maxéville et le Paramount Montmartre affichaient tous des entrées supérieures à 1 000 spectateurs par écran.
En 2e semaine, la série B dégringole de 6 places pour se retrouver en 7e place, avec les entrées de Mad Max 2 le défi, Les 40e rugissants, et Megaforce qui la poussent vers la sortie (18 202).
La 3e semaine est calamiteuse. 7 503 entrées dans 7 cinémas. La périphérie l’a définitivement envoyé en enfer. On notera la sortie de L’ange de la vengeance d’Abel Ferrara dans 17 cinémas parisiens et une petite 10e place (16 160), film à la thématique et à l’ambiance proches.
En 4e semaine, Prodis peut encore compter sur 5 cinémas (l’UGC Marbeuf, l’UGC Odéon, le Mistral, le Montparnos, la Maxéville) et 4 901 pour son poulain estival.
Pour le premier septembre, c’est la rentrée cinéma et il faut faire de la place dans les salles. Seule la Maxéville propose le film de Gary Sherman pour sa 5e semaine. Le cinéma des Grands Boulevards en tire 1 570 tickets. Le polar urbain y reste quelques semaines de plus (1 606 entrées en 6e, 1 315 entrées en 7e semaine, 1 417 en 8e semaine, 1 163 en 9e). Le film disparaît alors avec 76 108 entrées.
Les sorties de la semaine du 4 août 1982
Acheter le film en DVD / blu-ray
Voir le film en VOD
Biographies +
Gary Sherman, Season Hubley, Gary Swanson, Beverly Todd, Wings Hauser, Cheryl Smith