D’une redoutable efficacité, Underwater est un pur divertissement à voir au premier degré. Une pincée d’Alien, d’Abyss et de bien d’autres œuvres constitue la recette de ce spectacle sympathique à défaut d’être mémorable.
Synopsis : Une équipe scientifique sous-marine fait face à un tremblement de terre. Sous l’eau, ils vont devoir essayer de survivre.
De la SF horrifique dans la lignée d’Alien
Critique : Projet initialement développé par la Fox, Underwater a été tourné en 2017, mais le film n’arrive sur nos écrans qu’en ce mois de janvier 2020. Pourtant, cette durée anormale pour une sortie en salles n’est aucunement liée à des retouches nécessaires pour cause de dérapages de l’équipe artistique, mais bien de tractations complexes liées au rachat de la firme par Disney.
Il s’agit du troisième film de William Eubank, jusqu’ici confiné à la série B, mais qui s’est fait remarquer en 2014 pour son film de science-fiction The Signal. Avec Underwater, le réalisateur ne sort pas vraiment de l’ornière de la série B, même si le film a tout de même coûté la jolie somme de 80 millions de dollars. En réalité, le script ne fait que reprendre des thèmes habituels du film de SF horrifique en le délocalisant de l’espace vers les profondeurs. Nous sommes donc face à un mélange de la saga Alien, avec des œuvres comme le récent Life, ou encore Abyss, voire En eaux troubles avec son monstre gigantesque venu des entrailles de la planète.
© 2020 20th Century Fox Film Corporation – Walt Disney Studios Motion Pictures. Tous droits réservés.
Zéro psychologie pour un maximum d’action immersive
Sans nul doute inspiré par l’aspect immersif d’un film comme Gravity (Cuaron, 2013), William Eubank ne nous laisse pas le temps de faire connaissance avec les différents personnages et nous plonge au cœur de son histoire dès les cinq premières minutes. Dépourvu de la moindre once de psychologie et sacrifiant ses personnages sur l’autel de l’efficacité, William Euback gagne en punch, ce qu’il perd en profondeur. Sans doute conscient des limites de son scénario – qui tient sur un ticket de métro – le réalisateur fait donc le choix de multiplier les séquences d’action et les péripéties afin de livrer un spectacle fun.
© 2020 20th Century Fox Film Corporation – Walt Disney Studios Motion Pictures. Tous droits réservés.
Soyons honnêtes, cela fonctionne plutôt bien car l’on s’attache très rapidement au personnage incarné avec force par Kristen Stewart, sorte de clone de la Ripley de Sigourney Weaver. Le réalisateur déploie également un certain savoir-faire dans la création d’une ambiance claustrophobe. Certes, on aurait aimé plus de finesse dans l’approche des différents protagonistes – tous des archétypes, voire des clichés – mais le cinéaste compense par une débauche d’effets qui tient le spectateur en haleine.
La grosse artillerie est de sortie
Finalement, la menace d’abord tapie dans l’ombre se révélera implacable, et surtout absolument gigantesque, si bien que le film pourrait rejoindre le MonsterVerse, univers partagé des monstres géants développé par Legendary pour la Warner. Vers la fin, on se croirait même dans Godzilla 2 : roi des monstres (Dougherty, 2019), ce qui est plutôt étonnant.
Totalement voué à un premier degré bas du front, Underwater doit donc impérativement être vu comme une grosse série B classique dans son déroulement, mais diablement efficace. De quoi passer un moment plutôt sympathique, d’autant que sa durée resserrée nous pousse encore plus à l’indulgence.
Critique du film : Virgile Dumez