Un mari de trop : la critique du film (2008)

Comédie, Romance, Comédie romantique | 1h30min
Note de la rédaction :
5/10
5
Affiche d'Un mari de trop avec Uma Thurman, Colin Firth, Jeffrey Dean Morgan

  • Réalisateur : Griffin Dunne
  • Acteurs : Uma Thurman, Colin Firth, Isabella Rossellini, Sam Shepard, Keir Dullea, Jeffrey Dean Morgan
  • Date de sortie: 27 Août 2008
  • Année de production : 2008
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : The Accidental Husband
  • Titres alternatifs : Zufällig verheiratet (Allemagne), Marido por accidente (Mexique, Amérique du Sud), Tuplamorsian (Finlande), Marido por Acaso (Brésil), Un sot in plus (Roumanie), Un marito di troppo (Italie), Marido por sorpresa (Espagne),
  • Autres acteurs :
  • Scénaristes : Mimi Hare, Clare Naylor, Bonnie Sikowitz
  • D'après une oeuvre de :
  • Monteuse : Suzy Elmiger
  • Directeur de la photographie : William Rexer (sous le nom de William Rexer II)
  • Compositeur : Andrea Guerra
  • Chef Maquilleur :
  • Chef décorateur : Mark Ricker
  • Chef costumier : David Robinson
  • Directeur artistique : Ben Barraud
  • Producteurs : Jason Blum, Uma Thurman, Jennifer Todd, Suzanne Todd, Bob Yari
  • Producteurs exécutifs : Anthony Katagas, Bradley Jenkel, Neil Kadisha, Kam Mateen
  • Sociétés de production : Yari Film Group (YFG), Blumhouse Productions, Team Todd
  • Distributeur : Metropolitan FilmExport
  • Editeur vidéo : MetroFilms
  • Date de sortie vidéo : 1 juillet 2009 (DVD)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 235 560 entrées (203 salles) / 95 238 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : Inédit aux USA / 22 707 064 $
  • Budget : Inconnu
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleur (35mm) / Dolby SR, Dolby SRD, DTS
  • Illustrateur/Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Yari Film Group. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attaché de presse : François Frey (Kinema Films)
  • Tagline : Pour son mariage, elle avait tout arrangé, tout planifié, tout prévu... Sauf un divorce
Note des spectateurs :

Un mari de trop (The Accidental Husband), accident industriel aux USA, produite notamment par Jason Blum, est une comédie romantique déjà vue, déjà faite, déjà appréciée ! Pourtant le charme opère encore. Evidemment, à ne pas confondre avec le téléfilm éponyme de Louis Choquette, avec la chanteuse Lorie Pester et Alain Delon.

Synopsis : Emma est la célèbre animatrice d’une émission de radio qui aide les gens à trouver l’amour, et son livre est en tête des ventes. Des millions de gens la considèrent comme la meilleure conseillère qui soit en matière de relations humaines. Epanouie, elle s’apprête en plus à épouser Richard, un homme qui a tout pour plaire. Sa vie est un océan de plénitude… jusqu’à ce qu’elle s’aperçoive que par un étrange mystère, il semble qu’elle soit légalement déjà mariée ! Pour éviter de voir sa vie et ses projets exploser, la seule solution est de retrouver ce mari qu’elle n’a jamais vu afin de rectifier cette incroyable erreur.
Lorsqu’Emma découvre Patrick, un pompier aussi charmant qu’immature, elle ne se doute pas qu’il cache un gros secret. La rencontre de leurs deux univers est un choc. Alors que l’union avec Richard se rapproche de plus en plus, Emma commence à se laisser séduire par l’esprit libre et passionné de cet homme qu’elle n’aurait jamais dû rencontrer… Pour Emma, il n’est désormais plus question de choisir entre un mari et l’autre, il est temps de se découvrir elle-même.

Critique : Années 2000. La romance à l’américaine est omniprésente sur les écrans. Les budgets sont moyens, les scripts complètement oisifs et formuliques. A la fin d’une décennie peu inventive qui essayaient de se repaître de la sève des hits avec Meg Ryan et Sandra Bullock des années 90, en mettant l’accent sur des clichés de working-girls new-yorkaises, le genre doit être réinventé.

Un mari ou une formule de trop?

La preuve en est avec ce mari accidentel (traduction littérale du titre original) qui ne relève, en fait, jamais de l’accident, mais peut-être de la formule de trop. Ici, tout – de la première ligne du script à la dernière, des personnages principaux aux secondaires, tertiaires et même les figurants – correspond à quelque chose qui a été vu dans 99% des comédies romantiques issues des studios comme la Fox, Sony ou Warner qui ont donné les pleins pouvoirs à des actrices cruches comme Jennifer Lopez ou Katherine Heigl.

Un mari de trop est donc une photocopie couleur rose bonbon de tout ce qui a été fait dans le genre et donc, on peut se montrer rétif face au risque d’écœurement au glucose. Pourtant, pour les fleures bleues qui n’ont pas encore fané tous leurs pétales,  le charme opère encore de temps en temps.  Avec la présence impersonnelle du comédien Griffin Dunne derrière la caméra, la méfiance était de mise. On se souvient de ses rares films a être sortis sur notre territoire dans les années 90, (Addicted to love et Les ensorceleuses), ce n’était guère brillant. Dix ans et quelques inédits cinéma après, niveau ambition, le monsieur n’a pas changé. Il se met toujours au service d’un script impersonnel pour satisfaire ses producteurs, comme pour se soustraire de toute responsabilité en cas d’échec, ce qu’il paiera très cher en fait sur cette production au flop patenté.

Un trio d’acteurs habitué des romcom

Le casting d’Un mari de trop est à l’avenant : Uma Thurman (également productrice confiante) rempile dans le genre après Petites confidences (à ma psy) et Ma super-ex, Jeffrey Dean Morgan sort tout juste du carton de P.S. : I love you et le plus exigeant  Colin Firth a enchaîné les deux Bridget JonesLove actually et autre Mamma mia ! avec une constance pépère. Au moins, lui a encore un avenir devant lui, avec l’Oscar du Discours d’un roi qui viendra effacer à jamais ce genre de petite bévue en 2011, sans oublier le magnifique A Single Man en 2010.

Même limitée, l’alchimie fonctionne. Preuve du savoir-faire hollywoodien, capable de nous faire avaler les trucs les plus insensés avec toujours la même propension pour le mièvre et l’hypocrisie artistique. Le rêve romantique acidulé, destiné à ces dames en mal de romance, nous est recraché de A à Z, mais tout est tellement charmant qu’on se prête encore au jeu. Avec plus ou moins de facilité selon l’âge et le sexe du spectateur.

Inédit aux USA en raison d’une faillite impromptue

Au box-office, l’échec mondial du film est surtout dû à son absence de distribution aux USA, puisque la société qui produisit Un mari de trop (Yari Film Group), traversa de graves turbulences financières, avant de faire faillite à la fin de l’année 2008

Le film est repoussé un premier temps des salles, avant d’être finalement positionné en DTV, en décembre 2009, chez Sony Pictures Home Video, partenaire vidéo historique de Yari Film Group. Griffin Dunne souffrira énormément de la situation et sera éjecté du siège de réalisateur pour une bonne décennie ou devra travailler à la télévision. Il s’y consolera non sans succès.

La carrière internationale d’Un mari de trop fonctionnera ne sera pas trop impacté par la banqueroute du distributeur américain et se fera autour de distributeurs indépendants, en fonction de l’appétence des marchés. En France, Metropolitan FilmExport lui trouve une case le 28 août 2007, soit 6 mois après la sortie britannique qui déploya la première mondiale, avec l’Irlande, en février. Le Royaume-Uni lui offrira ainsi ses meilleures recettes (4 994 000$).

Box-office France d’Un mari de trop

Dans l’Hexagone, Un mari de trop sort à un moment très calme, en guise de contre-programmation, pour un public féminin en quête d’une pause dans le tourbillon incessant des activités stressantes de la rentrée 2008. La première semaine est convenable (128 000 entrées dans 203 salles), mais la baisse de 50% en deuxième semaine démontre un manque d’intérêt/disponibilité ou de visibilité pour ce trio de stars (64 000 entrées). La baisse qui suit en troisième semaine est canonique (-50%, perte de 76 écrans…). Au final, avec 235 560 entrées, Metro limite la casse, mais n’a pas réussi à réitérer les précédents exploits romantiques d’Uma Thurman (Ma super ex : 397 000 entrées, en 2006 ; Petites confidences à ma psy : 802 920 entrées en 2006)…

La France sera le 3e marché mondial d’Un mari de trop (2 058 000$). Le Royaume-Uni (4 994 000) et l’Allemagne (2 835 000$) en seront les leadeurs. Bref, rien de bien remarquable pour cette gentille comédie de fin de décennie qui signifiait la nécessité de passer à autre chose.

Jason Blum is in the (Blum)House

Pour replacer un peu plus Un mari de trop dans une perspective historique du cinéma, on soulignera l’implication de Jason Blum dans ce projet. Le producteur n’était pas encore une star du film d’épouvante et son premier film phénomène, Paranormal Activity, ne sortira qu’en octobre 2009. Il fera alors fortune, avec une mise de départ de 15 000$ (hors frais de marketing) et des recettes mondiales de 193 000 000$.

Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 27 août 2008

Affiche d'Un mari de trop avec Uma Thurman, Colin Firth, Jeffrey Dean Morgan

Affiche Troïka – © Metropolitan FilmExport, Yari Film Group

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Griffin DunneUma Thurman, Colin Firth, Isabella Rossellini, Sam Shepard, Keir Dullea, Jeffrey Dean Morgan

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